Page:Alfieri - De la Tyrannie.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


distribuées, tôt ou tard doit naître le luxe des particuliers, et dès-lors la servitude générale. Cette servitude difficilement peut s’éloigner d’un peuple divisé en deux classes, celle du petit nombre des très-riches, et celle des très-pauvres qui le compose presqu’entièrement ; mais quand une fois elle a commencé à s’introduire, et que les très-riches ont éprouvé combien la servitude universelle est favorable à leur luxe, ils emploient tous leurs efforts pour empêcher qu’on ne la détruise.

Il serait donc nécessaire, si l’on voulait élever la liberté sur les ruines de nos tyrannies, de détruire avec le tyran ceux qui possèdent des richesses excessives, parce que ces derniers, avec leur luxe impossible à détruire, ne cesseront jamais de corrompre la société.




CHAPITRE QUATORZIÈME.

De la femme et des enfans, sous la tyrannie.


Comment est-il possible que sous un gouvernement monstrueux, où nul homme n’est