Page:Alfieri - De la Tyrannie.djvu/17

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elle y ferait luire la première aurore de la liberté, prête à éclairer le monde.

Il est reconnu qu’aucune institution humaine n’étant permanente, ni stable, il arrive (comme le dirent tant de sages) que la liberté prenant le caractère de la licence, à la fin elle dégénère en esclavage ; ainsi le gouvernement d’un seul marchant toujours vers la tyrannie, il devrait à son tour se régénérer en liberté.

Maintenant si je jette mes regards sur toute l’Europe, je n’aperçois, dans presque toutes ses contrées, que des figures d’esclaves ; et si, comme il est prouvé que l’oppression générale ne peut plus s’accroître quoique la roue toujours mobile des choses humaines paraisse s’arrêter en faveur des tyrans, les hommes sages doivent croire et espérer que l’événement inévitable qui doit substituer à la servitude universelle, une liberté presque universelle, n’est pas désormais fort éloigné.