ses parens et son propre intérêt, et la vie et l’honneur, pour la plus honteuse et la plus injuste des causes ?
CHAPITRE HUITIÈME.
Quelle que soit l’opinion que l’homme s’est faite ou laissée donner des choses qu’il ne comprend pas, telles que l’âme et la divinité, cette opinion, dis-je, est souvent un des plus fermes soutiens de la tyrannie. L’idée que le vulgaire s’est généralement formée du tyran, ressemble tellement à celle que presque tous les peuples ont faussement conçue d’un Dieu, que l’on en pourrait induire que le premier tyran n’a pas été le plus fort, comme on a coutume de le supposer, mais bien le plus fourbe et le plus savant dans la connaissance du cœur humain, et dès-lors le premier à leur donner une idée quelconque de la divinité. C’est pour cela que parmi la plupart des peuples, la tyrannie religieuse a enfanté la tyrannie civile. Souvent elles se sont réu-