Page:Alfieri - De la Tyrannie.djvu/86

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il me paraît presqu’impossible qu’un état catholique puisse vraiment devenir libre, ni se conserver tel, en restant catholique.

Le culte des images, la présence réelle dans l’Eucharistie, et les autres points dogmatiques, ne sont pas certainement ceux qui, crus ou non, influent sur la liberté politique ; mais le Pape, mais l’Inquisition, le Purgatoire, la Confession, le Mariage, rendu sacrement indissoluble, et le Célibat des religieux ; voilà les six anneaux de la chaîne sacrée, qui donnent à la chaîne profane une telle force, qu’elle devient plus pesante et plus difficile à rompre. En commençant par la première de ces choses, je dis qu’un peuple qui croit qu’il peut y exister un homme, qui représente immédiatement Dieu, un homme qui ne peut jamais errer, un tel peuple est certainement un peuple stupide ; mais si ne le croyant pas, il vient à être tourmenté, forcé et persécuté par une force supérieure et effective, il arrivera que cette première génération d’hommes croira au Pape par crainte, leurs fils par habitude, et leurs petits-fils par stupidité. Voilà de quelle manière un peuple qui reste catholique doit nécessairement, par l’influence du Pape