Page:Alfieri - De la Tyrannie.djvu/90

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n’est certainement ni juste, ni légitime : où règne l’Inquisition, règne indubitablement la tyrannie ; où domine le catholicisme, l’inquisition existe ou peut exister à tous momens ; il est donc impossible qu’un peuple soit tout-à-la-fois et catholique et libre.

Que dirai-je maintenant de la Confession ? Je ne dirai pas ce que tout le monde sait bien, que la certitude d’obtenir le pardon de toute espèce d’iniquité, en la confessant seulement est plutôt un encouragement qu’un frein pour le crime. Je ne parlerai pas de beaucoup d’autres inconvéniens, qui dérivent journellement et manifestement de l’usage et de l’abus d’un tel sacrement. Je me contenterai de dire seulement qu’un peuple qui confesse ses actions, ses paroles et ses pensées à un homme, en croyant les révéler par ce moyen à Dieu ; qu’un peuple qui, parmi ses autres péchés, est forcé de confesser comme un des plus grands jusqu’au plus petit désir de secouer le joug injuste de la tyrannie, pour se mettre dans une liberté naturelle et discrète ; je dirai qu’un tel peuple ne peut être libre et ne mérite pas de l’être.

La doctrine du Purgatoire, en même-temps cause et effet de la Confession, ne contri-