Page:Alfieri - De la Tyrannie.djvu/91

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bue pas peu à appauvrir, et par conséquent à rendre esclave le peuple catholique. Pour racheter de ce lieu d’esclavage leurs pères et leurs parens, ils donnent aux prêtres, dans l’espérance d’en être aussi redimés par leurs fils ou petit-fils, non-seulement leur superflu, mais encore très-souvent, leur propre nécessaire. De là la richesse immense des prêtres ; de leur richesse naît leur connivence avec le tyran, et de cette double conjuration la double et universelle servitude. De là le peuple pauvre dans tout gouvernement, devenu plus pauvre encore par le moyen de cette tyrannie catholique, doit devenir tellement abruti, qu’il ne pensera pas et n’osera jamais essayer de se rendre libre. Les prêtres, au contraire, de pauvres qu’ils devraient être, sans mendier cependant, devenus, par le moyen de leur Purgatoire, très-riches, et par là plus nombreux et plus orgueilleux, sont toujours, dans chaque gouvernement inclinés ou même forcés par leurs richesses immenses et illégitimes à se liguer avec les oppresseurs du peuple, et à devenir eux-mêmes ses oppresseurs pour les conserver.

De l’indissolubilité du mariage, devenu sacrement, il résulte palpablement ce grand