cœn. syn., 25 ; De sententia Dionysii, 18, P. G., t. xxv, col. 462, 506. Saint Pamphile, dans son Apologie d’Origène, telle du moins que Rufin l’a transmise, nous fournit deux témoignages à la fois, le sien propre et celui du grand Alexandrin dont il rapporte un fragment de commentaire sur l’Épitre aux Hébreux. Apolog., c. v, P. G., t. xvil, col. 581. Du reste, Eusébe de Césarée reconnaît lui-même, dans sa lettre à ses diocésains, n. 7, que « plusieurs évoques et écrivains, savants et illustres, s’étaient servis de ce terme en parlant du Père et du Fils » . P. G., t. xx, col. 1541. Témoignage précieux à l’adresse des semi-ariens, quand plus tard ils invoqueront une prétendue condamnation de l’ô(AooOffto ; par un concile d’Antioche, tenu contre Paul de Samosate entre les années 260 et 270. Si le terme même avait été condamné, il serait étonnant qu’Eusèbe l’eût accepté sans récrimination ; il faut donc, ou que la condamnation n’ait pas eu lieu, comme l’estiment quelques-uns, ou qu’elle n’ait pas porté sur le terme même, mais sur une proposition où il serait entré avec un sens faux, sabellien ou matérialiste. S. Athanase, De synod., 43, P. G., t. xxvi, col. 767 ; S. Hilaire, De synod., 81, P. L., t. x, col. 534. C’est ainsi, pour prendre un exemple fourni par Arius lui-même dans sa lettre à saint Alexandre, que les manichéens appliquaient au Fils l’expression départie consitbstantielle, (j.=poc Ô|aooj<tcov.
Ajoutons enfin que, dans les débats entre Arius et ses adversaires, la question de l’ô^oo’jo-to ; s’était posée, comme Philostorge nous l’a déjà appris. Au rapport de saint Ambroise, loc. cit., Eusébe de Nicomédie aurait dit que, si l’on reconnaissait le Fils de Dieu incréé, il faudrait aussi le reconnaître consubstantiel au Père ; l’idée est certainement contenue dans la lettre à Paulin de Tyr, et le terme lui-même se trouve dans un fragment de la Thalie cité plus haut : àXX’o-jôè ô|xoo-j<no ; a-J-rw. Philostorge, 1, 7, P. G., t. lxv, col. 463, va jusqu’à supposer une entente préalable sur le mot qui aurait eu lieu à Nicomédie, avant le concile, entre Osius et saint Alexandre, assertion propre à cet auteur et dont il est impossible de contrôler l’exactitude. Ce qui résulte clairement de ces divers indices, comme des explications subséquentes de saint Athanase, c’est que le terme rJ|j.oojTioc fut choisi au concile de Nicée par opposition directe aux erreurs ariennes que les Pères prétendaient proscrire, à savoir que le Fils, comme créature, fût d’une nature inférieure au Père, et par suite ne fût pas vrai Dieu ; en déclarant le Fils ô[aoojtiov, on voulait le déclarer vrai Dieu, possédant comme le Père la nature divine et ses propriétés essentielles, en vertu d’une génération non métaphorique, mais propre et naturelle. Voir S. Athanase, De décret, nie. syn., 20 ; Epist. ad Afrns, 9, P. G., t. xxv, col. 452 ; t. xxvi, col. 1015.
Vil. SUITES IMMÉDIATES DU CONCILE DE NlCÉE. —Quand
la rédaction du symbole eut été définitivement arrêtée, presque tous les évéques s’empressèrent de le souscrire comme la foi traditionnelle de l’Église catholique. Eu1’rée, après avoir demandé quelques explications et du temps pour réfléchir, finit par imiter leur exemple. Cinq évéques seulement refusèrent d’abord de souscrire au symbole ; trois lucianistes, Eusébe de Nicomédie, Théognia de Nicée, Maris de Chalcédoine ; et les deux partisans primitifs d’Arius, Théonas de Marmoriqne et Second de Ptolémalde. Ensuite, émus par les
iccs de l’empereur, les trois premiers changèrent d’avis ; l’anoméen Philostorge prétend qu’en cela ils n’agirent pas loyalement, ce qui est très vraisemblable, mais il ajoute, ce qui l’est moins, que, sur le conseil de Constantia, ils usèrent de fraude en substituant dans leur signature le mot A|xoio-Jtio ; à l’é|MO^aio(. Théonas et Second s’obstinèrent, ils furent anathématisés avec Arius. De son côte’1, Constantin réalisa ses menaces ; peu
I le 19 juin, époque probable de la promulgation du concile, il exila en lllyrie Arius, Théonas et Second avec
les prêtres qui leur étaient attachés. Lettre encyclique du concile, dans Socrate, i, 9, P. G., t. lxvii, col. 78 ; Supplem. Philostorg., P. G., t. lxv, col. 624.
Devant ces témoignages positifs, on ne peut pas admettre avec Baronius, Petau, Maimbourg et autres historiens, qu’Arius se rétracta, du moins pour lu forme, et qu’ayant souscrit au concile de Nicée, il rentra dans la paix de l’Eglise et ne fut point exilé. Ces auteurs s’appuient, il est vrai, sur un passage de saint Jérôme, Dialog. adv. lucifer., vii, P. L., t. xxiii, col. 171 : Legamus acta et noniina episcoporum synodi Nicxiise ; et hos quos supra dixinnts fuisse sitsceptos, subxcripsisse ô|j.ooj(Ttov inter ceteros reperiemus. Mais ce texte même n’a pas toute la clarté désirable ; ne s’agirait-il pas seulement des évéques, tels qu’Eusèbe de Nicomédie et autres, dont le saint avait parlé précédemment ? En tout cas, s’il a voulu réellement ranger Arius parmi les signataires de l’6tj.oo’j7co ; à Nicée, l’assertion est difficile à soutenir, même si l’on suppose avec quelques-uns et tout récemment Seeck, Untersuchungen…, loc. cit., p. 69 et 358-361, que cette rétractation d’Arius se rapporte à une reprise du concile de Nicée qui aurait eu lieu deux ans plus tard, à l’occasion des mélétiens, car cette supposition reste assez arbitraire, et le fait qu’Arius ait souscrit à l’ô(j.oova-toç paraît en contradiction avec toute la suite de l’histoire.
Quoiqu’il en soit de cette époque ultérieure, le concile de Nicée se termina en 325 par le bannissement d’Arius ; ses écrits furent anathématisés, et il lui fut interdit d’entrer dans Alexandrie. Sozomène, i, 21, P. G., t. lxvii, col. 924. Dans une lettre, dont l’authenticité est contestée par Seeck, loc. cit., p. 48, Constantin ordonna même de livrer, sous peine de mort, les livres d’Arius et de ses partisans, pour qu’ils fussent détruits par le feu ; afin d’anéantir le nom des ariens, il prescrivit de le remplacer à l’avenir par celui de porpliyricns, parce qu’Arius avait imité le philosophe néoplatonicien Porphyre dans son hostilité contre Jésus-Christ. Socrale, I, 9, P. G., t. lxvii, col. 88 ; S. Athanase, Hi.ttor. arian., 51, P. G., t. xxv, col. 754 ; Codex theodos., edit. Hoenel, 1. XVI, tit. v, 66.
Les décisions du concile furent communiquées à l’église d’Alexandrie parla lettre synodale déjà signalée ; les Pères y rendaient un juste tribut d’hommage au victorieux champion de l’orthodoxie, saint Alexandre. L’empereur écrivit aussi de divers côtés, particulièrement aux alexandrins, en leur recommandant de recevoir les décrets conciliaires comme la décision de Dieu même. Puis, avant de donner congé aux Pères du concile, il fêta le plus solennellement possible ses Vicennalia, qui tombaient le 25 juillet. Il était triomphant de joie, croyant enfin son vœu de paix et d’unité religieuse réalisé. Sa persuasion ne fut pas de longue durée. Trois mois s’étaient à peine écoulés, qu’Eusèbe de Nicomédie et Théognis de Nicée recommençaient leurs intrigues ; leur demeure devenait 1 rendez-vous de tous les mécontents, ariens ou mélétiens, et ils allèrent jusqu’à recevoir des hérétiques à la communion des saints mystères. Irrité, Constantin les bannit dans les Gaules, en novembre ou décembre de cette année 325 ; puis il invita les églises de Nicomédie et de Nicée à élire des évéques orthodoxes à la place des exilés. Socrate., i, 9, P. G., t. lxvii, col. 98, 99, et surtout Gélase de Cyzique, Ihsinria concil. niemn., i, 10 ; iii, I, P. G., t. lxxxv, col. 1219-1222, 1356-1357. C’est dans cette lettre, dont l’authenticité est mise en doute par quelques-uns, que Constantin rappelle les anciennes relations d’Eusèbe avec Licinius. Amphion devint évéque de Nicomédie, et Chrestus, évéque de Nicée. L’année 336 fui signalée par un décret où Constantin déclarait que les privilèges accordés en faveur de la religion ne profiteraient qu’aux catholiques ; exception fut faite pour les seuls nnvatii-ir, qui s’accordaient avec les orthodoxes sur les questions