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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/293

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ASIE (ÉTAT RELIGIEUX DE L')


impossibles : on voit en effet de l’est à l’ouest, c’est-àdire parallèlement aux grandes chaînes, se dessiner deux routes qu’ont suivies les migrations et les invasions ; les Aryens qui forment le fond de la population de l’Inde, les Mongols qui, dans les temps historiques, ont occupé une partie de l’Europe, sous Attila et plus tard sous Ta merlan ; puis, en sens inverse, les Sémites mahométans qui ont reflué sur l’Inde et les Russes qui débordent actuellement dans les régions moyennes de l’Asie septentrionale. Quant aux relations entre le sud et le nord, elles ont été nulles jusqu’au jour où les convoitises des Européens plus puissantes que les obstacles naturels ont déterminé un courant, artificiel d’ailleurs, entre le Turkestan et le Pendjab, d’une part, et d’autre part entre la Birmanie et la vallée du Yang-tse-kiang.

La population de l’Asie est estimée à 800 millions d’habitants, soit plus de la moitié de l’espèce humaine ; elle se répartit très inégalement dans les quatre parties de ce continent.

L’Asie russe compte environ 25 millions d’habitants, l’Asie occidentale 32 millions, l’Inde et ses annexes 303 millions, la Chine avec la Corée, le Japon et l’IndoChine 409 millions.

Voici les chiffres donnés par le géographe A. Supan, dans les Mitlheilungen de Petermann (Erganzungsheft, n. 135, Gotha, 1901).

1 » Asie russe 24947500

2° Asie occidentale. Empire ottoman (partie asiatique) 17176500 j

Arabie indépendante…. 1950000 (.voe-cenn

l’erse 9000000

Afghanistan 4550000 '

3° Inde et dépendances 302831700

4° Asie orientale.

Chine 330829900

Corée (1899) 9670000

lapon (1899) 46494000 } 408893900

Indo-Chine française (1890). 15590000 Siam 6320000

II. Asie russe.

L’Asie russe se divise administratif inent en trois parties distinctes, Sibérie, Caucase et Asie centrale.

Sibérie.

Le recensement de 1897 donne une population de 5727090 qui a dû s’accroître considérablement depuis, de 200000 habitants peut-être (selon un rapport présenté à l’Exposition de 1900) par l'émigration devenue extrêmement intense. Dans l’ensemble, l'élément indigène atteint à peine 650 000 âmes et se répartit en trois groupes : Finnois, Turco-Tartare, et Mongol.

Les Finnois qui sont établis dans la partie septentrionale de la Sibérie sont au plus 50000 ; ils se divisent en Samoïèdes, Ostiaks, Vogouls. Ils sont chamanistes, bien que la plupart d’entre eux soient comptés comme grecsorthodoxes, mais, alors même qu’ils fréquentent l'église russe, ils demeurent attachés à leurs vieilles superstitions. I I urco-Tartares, au nombre de 300 0<)0, habitent plus au sud et forment plusieurs groupes (Yakoutes, Tatars, Kalmouks, etc.) qui sont ou des finno-mongols, ou des convertis à l’islamisme ; leur langue est le turc. I Mongols, qui sont aussi, '500 000. se divisent en deux les principaux, les Bouriates et les Tougouses ; ils bouddhistes et reconnaissent l’autorité du grand lama. La réco-russe est donc.au moins nomi nalemi rit, celle des neuf dixièmes environ de la population sibérienne, en ne tenanl pas comptedi ratkolnika de plu ieui dénominations dont il est difficile d'évaluer le nombre, car ils se cachent ordinairement pour éviter niions, n ; i un métropolite à Irkoutsk : el des évéques à Tobolsk, < Irnsk, Tomsk, Yakoutsk et Yenisselsk,

nu. T. DE THKOL. CATHOL,

auxquels il faut ajouter les trois sièges de création récente de Blagovechtchenk, Transbaïkalie-Nertchinsk et Vladivostok.

Les catholiques déportés, descendants de déportés ou émigrés libres, sont environ 50000, répartis en cinq paroisses et relèvent spirituellement de l’archevêque de Mohilev, dans la Russie d’Europe.

Caucase.

La population de 9218695 âmes augmente rapidement ; elle était en 1858 de 4 millions et dsmi et de 5 800000 en 1880. A la suite de l’annexion d’une partie de l’Arménie, l'émigration en masse des Tcherkesses musulmans passés en Turquie (au nombio de 600000, entre 1860 et 1890), a été largement compensée, pour une partie, par l’immigration de nombreux Arméniens, qui fuyaient la domination ottomane, etsurtout par une aflluence de paysans russes, qui sont venus s'établir au sud du Caucase pour travailler aux sources de pétrole. On peut évaluer le nombre des slaves à 3 millions, les Géorgiens ou indigènes chrétiens seraient 2 millions, les Arméniens, près de 1 million et les indigènes musulmans, 3 millions.

La majorité des Arméniens appartient à l'Église monophysite ou grégorienne ; il y a cependant environ 15 000 Arméniens catholiques, relevant de l'évêque d’Artuin.Un grand nombre des Arméniens grégoriens sont entrés, depuis la conquête russe, dans l'Église orthodoxe ; il faut en dire autant des nestoriens et jacobites émigrés de Turquie ; ils se sont laissé inscrire en entrant en Russie au nombre des fidèles de l'Église officielle. Quelques milliers de jacobites et de nestoriens passés en Russie appartenaient au protestantisme et les presbytériens américains avaient entrepris de suivre leurs fidèles, niais cette mission était vue d’un mauvais œil par le gouvernement russe, comme celle que les Suédois ont commencée chez les Bouriates, et elle est à peu près abandonnée.

Les Géorgiens ont formé autrefois une église indépendante qui a longtemps gardé un attachement sincère à l'Église romaine ; puis elle s’en est séparée et a subi l’influence grecque ; quand les rois de Géorgie durent délaisser les beaux établissements que leur nation avait à Jérusalem et en particulier dans la basilique du SaintSépulcre, les Grecs s’arrangèrent pour s’en attribuer la plus grande partie.

Quand les Russes franchirent le Caucase et occupèrent l’illis, l’Eglise géorgienne fut absorbée parcelle de Moscou, et le seul vestige qui reste de son ancienne indépendance est la présence d’un délégué de la Géorgie parmi les membres du saint-synode.

Il y a des Géorgiens catholiques, mais pas assez nombreux pour qu’il ait été possible jusqu'à ce jour de leur donner l’autonomie propre aux autres églises unies ; faute d’un nombre suffisant de prêtres de leur race, les Géorgiens catholiques sont confiés aux soins des curés arméniens-unis, ce qui n’est pas sans présenter de graves inconvénients, étant donnée la rivalité séculaire qui a toujours divisé 1 les deux peuples.

L'Église russe a (les évéques à Koutaïs, Poti, Soukhoum-Kaléet Vladikavkaz, sous l’autorité du métropolite de Tillis.

Asie centrale.

Sous cette dé-nomination les Russes ont réuni tout le pays de l’Oural à l’Hindou Koucb, et de la mer Caspienne au Pamir ; ce sonl les Steppes du Turkestan et du district transcaspien, el aussi 1rs territoires peuplés et prospères des anciens khanals de Kbiva, Samarkande et Boukhara. Les statistiques do. Reclus datant de 1870 à 1877 comparées à celles de 1897 présentent une énorme différence, allant pour certains districts du simple au triple. Il faut dire qu’il > a trente ans, dans un pays à peine son mi s, beaucoup de iiilnis nomades arrivaient à Be soustraire au recensement, prélude de l’impôt ; on peut dire aussi que l’optimismi liciel tend souvent i grossit les chiffres. Nous admet I. - 66