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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/368

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ATTRIBUTS DIVINS

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que la ir en Dieu est tout autre qu’en ooui elli moins le cortège d impei fectiona qui b attache i la nôtre pour l’amoindrir et lui enlever son éclat Lea i a’inapirant du langage di la sainte Écriture elle-même, oui spécialement affectionné un mode d’attribution ti re et si énergique. IN voyaient un précieux avanci lui de défendre leur théi n re tout reproche

de panthéisme et d’anthropomorphisme, deui erreurs qui confondent ! < fini et l’infini et placent en Dit imperfections et lea limites de la nature et de l’humanité. Ce procédé n’est, d’ailleurs, négatif que dans la tonne, (lit le pseudo-Denys l’Âréopagite j en fait, ces liions ne signifient nullement qu’il y ait en Dieu la privation de ce qu’elles nient, mais an contraire excès et plénitude. Nier la limite, c’est affirmer la réalité -ans restriction. Pire de Dieu qu’il n’est pas substance, signifie qu’il est la substance iniinie ; dire qu’il n’est pas la vie veut dire qu’il est la vie suprême. Il n’y a donc pas opposition complète entre la voie positive et la voie négative, il y a perfectionnement de l’une par l’autre : ce que l’affirmation conserve d’emprunté à la créature dont elle vient, la négation l’enlève ; reste l’idée plus pure, plus transparente, plus digne de Dieu. « Comme si le marbre, poursuit le pseudo-Denys, renfermait des statues innées, la main de l’artiste n’aurait qu’à enlever ce qui les cacbe, et dévoilerait ses beautés cachées en otant ce qui n’est pas à elles, n Voir Petau, Tlteolog. dogm., 1. I, c. v.

3 » La voie d’excès ou d’éminence, xaS’ÔTtepox^v, réunit en elle seule les deux précédentes et affirme à l’in-Gni, par la négation des limites, tout l’être, toute la beauté, toutes les qualités positives dont nous voyons dans le monde quelque trace, et dont nous trouvons en nous quelque idée. Si on voulait la traduire par une équation, on écrirait : Perfection divine = perfections des créatures X oe. Les perfections de Dieu sont celles des créatures poussées à l’infini. C’est le sens qu’il faut lire dans des assertions comme celles-ci : Dieu est toute vie, toute intelligence, toute bonté.

A ces trois procédés ou modes d’attribution correspondent, dans le langage, trois sortes de termes attributifs : termes aflirmatifs, négatifs et suréminents. Voir Analogie, col. 1 148. Cela justifie l’adage théologique des Pères : Dieu est à la fois tout nom, sans nom et au-dessus de tout nom, 7tav<ovu(i.o(, àvivju.o ;, Ô7upu>vj(j.o ;.

IV. Principales divisions.

Ici, les classifications varient avec les auteurs et les points de vue particuliers auxquels on se place. Nous reproduisons celle qui est la plus en vogue auprès des théologiens modernes et qui groupe les attributs divins autour de quatre idées centrales :

Mode de connaissance.

De ce côté, on s’attendrait

à retrouver une division parallèle aux divers procèdes par lesquels notre esprit élabore ses modes d’attribution par rapport à Dieu : positifs, négatifs, transcendants ou suréminents. Toutefois, ces derniers, j’entends les suréminents, ne sont pas communément adoptes. On ne conserve d’ordinaire que les attributs négatifs et positifs. Les attributs négatifs sont ceux qui s’obtiennent en niant de Dieu les "imperfections et les limites des créatures. Pour les discerner, il ne faut pas s’appuyer toujours sur leur forme grammaticale, mais sur l’imperfection objective qu’ils éliminent. La simplicité, par exemple, est attribut négatif, malgré les apparences

positives de son étymologie : elle écarte de Dieu l’idée de composition. On range dans cette catégorie les qualificatifs suivants : incréé, indépendant, nécessaire, simple. inlini, immuable, essentiellement distinct de tout.mire

être, n use. éternel, incompréhensible, invisible el

ineffable, Les attributs positifs expriment « les perfections tirées des créatures et applicables à Dieu sans note d’imperfection. Tels Boni l’être, la vérité, la bonté, l’intelligence, la volonté et autredénominations analogues.

Communlcabilité.

Cette division coïncide avec

la précédente. Les attributs incommunicables sont ceux qui conviennent exclusivement i Dieu et mettent en relief sa transcendas attributs i

tifs, lie leur côté, lea attributs communicables s identifient avec lea attributs positifs : comme eux, ils renferment des perfections dont le contenu se vérifie, en Dieu et dans les créatures, avec des modalités totalement diii. rentes.

Activité. — Les distinctions d’être et d’agir, introduit’-, dans la substance divine par une division purement mentale, partagent en deux groupes ses attributs. Ceux qui se rattachent simplement a l’être sont < dérés comme attributs passifs, quiescenls ou métaphysiques, tandis que les autre-, orientés ers l’action, s’appellent actifs ou physiques et se subdivisent, d’après l’objet de leur activité’, en intellectuels et moraux, les uns relevant de l’intelligence divine, les autres de sa volonté’. (Iratry. op. cit.. t. II, p. Lîj".

i Relativité. — Certaines perfections divines supposent un rapport avec les créatures : de là nouvelle répartition des attributs en relatifs et absolus. Les premiers contiennent une relation ad extra, possible ou actuelle, comme celle de créateur, par exemple. seconds n’impliquent aucun rapport de ce genre. M a contingence des tenues extérieurs auxquels se rapportent les attributs relatifs, ils sont cependant, en euxmémes, éternels et nécessaires. Alors même que Dieu n’aurait pas voulu créer, sa puissance créatrice n’aurai ; pas moins existé- en sa nature immuable.

V. Ordre de siccession. attribut primaire. — L’ordre logique des attributs de Dieu, dans notre esprit, devait forcément amener la spéculation scolastique à fixer son eboix sur celui d’entre eux qui implique tous les autres. Le problème commence à s’agiter aux abords du xve siècle sous les noms de constitutif, d’essence métaphysique, d’attribut primaire, autant d’énoncés synorn mes dont la claire intelligence aide, pour une bonne moitié, à sa solution. Une transparente analogie suffit pour rapprocher ces termes d’apparence si diverse. Il v a, en effet, un trait notable de similitude entre l’attribut fondamental en Dieu et ce que nous appelons essence dans les créatures. L’un et l’autre nous apparaissent comme la source première d’autres perfections, le centre vers lequel elles convergent, la racine dont elles tirent leur sève et leur vie.

Ce point de contact a suffi pour assimiler totalement attribut primaire et essence métaphysique. Dans cette réciprocité d’expressions, on ne doit voir aucune prétention à pénétrer le secret de l’essence divine elle-même dans sa partie intime. Il s’agit tout simplement de classer nos idées sur la divinité à la manière de nos autres connaissances naturelle-, c’est-à-dire rattacher les perfections divines autour « le l’une délies à la I des propriétés des choses sensibles émanant de leur essence. A l’aide de cette analogie. U’rôle de l’attribut primaire est tracé d’avance : proportion gardée, celui de toute essence : l « fournir la plus profonde racine distinctive entre Dieu et les créatures : 2 « contenir implicitement tous les autreattributs en sorte que, par le raisonnement, on puisse les extraire tour à tour. Quel est l’attribut en mesure de remplir ces deux conditions. ? tel est l’énoncé du problème. Diverses réponsi l’ail entendre dans les écoles Ihéologiques ancienni modernes : nous les rappelons sommairement :

. l’ècolskominaustb (Occam, Gabriel Biel, Pierre

d’Ailly) soutient que l’essence de Dieu est constituée r>r la somme de toutes les perfections possibles. C’est faire preuve d’ignorance sur l’état même de la question, i confondre l’essence divine telle qu’elle est en elle-même avec l’essence métaphysique prise au -endéterminé plus haut. La méprise vient de la théorie de cette école sur les universaux, d’après laquelle tous les noms don-