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AI I l'.ITlON

fil. DOCTRiifB CÂTnoirQnB. — La doctrine catholique

est formulée et définie parle concile de Trente, wss. I, De juttificatione, c, vi, el can XIV, De ;

tentia, c, iv, el can. 5.

VI, c. vi " …Dum 1 1

lui', ad o nsidi randam I

Deum sibi propter i ! bi Istum propitiura fore…

Can. x. — Si quia dixerit

tee metum, per quem ad

misericordiam Del de peccatis

dolendo conhigimus, vel a pec cato abstinemus, |

aul i eccatoi es pejores facere, anattiema ait.

SESS. XIV, c. IV. De COntritione.

…lUam vero contritionem imnii, quae attritio dicitur, quoniam vel ex turpitudinis peccati consideratione, vel ex gehennae et pœnarum metucommuniter concipitur, si voluntau-iii peccandi excludat, cum spe venise, déclarât non solum non facere hominem hypocritam et magis peccatorem, verum etiam donum Dei esse, et Spiritus Sancti impulsum, non adhuc quidem inhabitantis, sed tantum moventis, quo pænitens adjutus, viam sibi ad justitiara parât.

Can. r>. — Si quis dixerit eam contritionem, qiue paratur per discussionem, collectionem et detestationem peccatorum, qua quis recogitat annos suos in amaritudine anim ; e suæ ponderando peccatorum suorum gravitatem, multitudinem, feeditatem, amissionem seternae beatitudinis, et aeternae damnationis incursum, cum proposito melioris vita non esse verum et utilem doloren

irare ad gratiam, sed facere hominem hypocritam, et magis peccatorem ; demum illam esse dolorem coactum.et nmi liberum ac voluntarium, anathema sit.

Manière de se préparer à lu justification.

Lee pécheura, se reconnals - ; < n t coupables, paaæot de la

ce dh ine qui

utilement ébranlée, à la

la misé] Icorde

divineet s < < i ance,

confiants que Dieu leur n ra

pour l’amour de Christ..

Si quelqu’un dit que la crainte de L’enfer par Laquelle m courons à ladivina miséricorde dans la douleur de nos ou nous nous abstenons « lu péché, ost coupable et rend les pécheurs encore pires, qu’il soit anathème.

De in contrition.

…Quanta cette contrition imparfaite ipie l’on nomme attrilii n. parce qu’elle nait ordinairement ou de la considération de la laideur du pèche ?, ou de la crainte « lu châtiment et des [ eines, si unie à l e pardon, elle ex<iut la volonté de pécher, le saint concile déclare non seulement qu’elle ne rend pas 1 homme hypocrite et plus grand pécheur, mais enci re qu’elle est un don de Dieu et une Impulsion du Saint-Esprit, qui n’habite pas encore, il est vrai, dans l’homme pénitent, mais seulement le meut et l’aide ainsi à préparer sa voie vers la justice.

Si quelqu’un dit que la contrition qui est produite par la discussion, l’examen et la détestation des péchés, quand quelqu’un, repassant les années de sa vie dans l’amertume.le son coeur, considère la griève té, la multitude et la honte (Jese~ fautes, le bonheur éternel perdu, la damnation éternelle encourue, et se prop' mener une vie meilleure : qu’une telle contrition donc n’est pas une vraie et utile douleur et ne prépare pas a la

mais qu’elle M nd l’homme hypocrite et plus grand pécheur, enfin, que c’est une douleur forcée, ni libre, ni volontaire, qu’il s..it anathème.

IV. PRBUVES DE LA DOrTMSE.

i. Autorité de la sainte Ecriture. — 1° C’est une pensée fréquemment répétée dans l’Ancien Testament, dans les livres sapientiaux surtout, que la crainte île Dieu est utile | qu’elle garde du péché ; sainte, parce qu’elle inspire les lionnes œuvres. Nous lisons dans l’Ecclésiastique, ii, 2022 : « Ceux qui craignent le Seigneur prépareront leurs cœurs et sanctifieront leurs âmes en sa présence. Ceui qui craignent le Seigneur garderont ses commandements^ ! ils auront patience jusqu'à ce qu’il jette lis yeux sur eux, en disant : Si nous ne faisons pénitence, c’est dans les mains du Seigneur que nous tomberons el non dans celles des hommes, i Cf. Bccli., i, 13, 27-29 ;

ll.'l, 14-19 ; l’rov., i, 7 ; xiv. 27. — Le ps :, I, , liste considi re la crainte comme une grâce et il la demande à Dieu, ls. CX.VIU, 1-0 : o transpercez mes chairs par votre

craint.-, car j’ai pour (hvos jugemi

enfin, font souvent appel a la justice divine pour amener à i sipiscence les peuples et les individus coup..' Dana le Nouveau Testament, saint Jean-Ba| t’adresse en ces tonnes aux pharisiens et aux aadda Mattli.. xiii, 7-12 : « Ræi" de vipères, qui fait comprendre que vous aviez à fuir devant la < qui vient ? Faites donc de dignes fruits de péniten ne v„urassurez pas en vous-mêmes en disant : Nous avons Abraham pour père… Déjà la cognée est à la racine des arbres. Tout arbre qui ne port pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu… Celui qui vient moi est plus puissant que moi. Il a le van dans la main el il nettoiera son aire. Il rassemblera le froment dans son grenier, el il brûlera les pailles dans le feu qui ne s'éteint jamais. Le précurseur, à l’exemple des prophètes anciens, veut donc amener par la crainte ses interlocuteurs au repentir.

Jésus-Christ parle dans le même sens : i Ne craignez pas, dit-il à ses apôtres, ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l'âme ; craignez plutôt relui qui peut perdre l'âme et le corps danla géhenne. Mattli.. x.28. l’n autre jour, il dit et répète avec insistance a qui l’entourent : i Si vous ne faites pénitence, voue rirez tous, t Luc, xiii, 5, 7. Ainsi Dieu lui-même fait le prédicateur de h pénitence qui nait de la crainte. Comment peut-on soutenir après cela qu’elle soit mauvaise ?

2. Enseignement des Pères de l’Eglise.

Clél d’Alexandrie explique dans le second livre des S mates, c. vi. P. (', ., t. vin. col. 966, que la craint, avec la foi et l’espérance, urne des dispositions préparatoires pour le salut, r.y, ; irbvrqpfav veOoiç, et fait ensuite de ce sentiment salutaire une apologie qui débute ainsi : « Ceux qui disent du mal de la crainte attaquent la loi, el des lors que leurs attaques sont contre la loi, il est clair qu’elles atteignent aussi le législateur qu : Dieu. » Ibid., c. vil, col. 967-971.

Saint Basile enseigne dans une homélie sur la pénitence. Hom., vu. /'. (.'., t. XXXI. col. 1789. qu’il y a plusieurs remèdes pour l'âme après le péché, et il recommande, entre autres, la crainte des jugements de Iiieu : « Réfléchissez combien sont effrayants les enseignements de l'Écriture sur l'éternel jugement… Pensez à votre dernier jour, etc.

Saint Ambroise, commentant le verset 120 du psaume cxvill. Confige timoré tuo caiih Serm., iv, n. H7. /'. /… t. xv. col. 1423, compai crainte aux clous qui attachèrent le corps de Jésus à la croix, el déclare que cette crainte qui crucilie nos chairs est nécessaire pour garder la charité dans nos cœurs : Nisi igitur af/igantur cruci lise carnes, et configantur claris a timicre Dei nostri. non permanebit in lus Spiritus Dei.

Saint Jean Chrysostome, Hom., xv. Ad pop.Antioch., n. I, 2, /'. ' » '.. t. xi ix, col. 151 sq., insiste longuement sur cette pensée que la crainte des coups de la fortune est une garantie de fidélité au devoir, et répondant, semlile-t-il, à quelque précurseur du jansénisme, il fait cette simple mais décisive remarque : I Si la crainte n'était chose bonne, Jésus-Christ n’aurait point prononcé de -i nombreux et si longs discours où il parle de la peine et du supplice a venir. Ibid., col. 156.

Saint Jérôme écrit dans son Commentaire sur le pix>phète Ualachie, c. i. (>. P. /… t. v. col. Ili’ir !  : «  «  sidérons que le lils et le serviteur sont distingués dans la sainte Écriture, non par une nécessite de nature, maisen raison de leur volonté. Celui qui a reçu l’esprit d’adoption est (ail lils de Dieu ; celui qui a reçu l’esprit

de servitude dans la crainte est fait serviteur. Dieu veut certainement tout d’abord que nous que nous fassions le bien par amour : mais si nous ne nous élevons pas jusque-là, il veut du moins que nous