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AUGUSTIN (SAINT ;

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catech., ibid., col. 627-637 ; Serm., ccxii-ccxv, in tradit. symboli, P. L., t. xxxviii, col. 1038-1076. Hahn, Bibliothek der Symbole, 3e édit., § 33, 47, p. 38, 58, a extrait de ces commentaires deux formes du symbole, l’une usitée à Milan, l’autre en Afrique, dont la variante la plus importante est la conclusion : vitam selernam per sanctam Ecclesiam.

c) Au-dessus de l’Écriture et de la tradition est l’autorité vivante de l’Eglise. Elle seule nous garantit les Écritures, d’après la célèbre parole, Cont. epist. manich. , c. v, n. 6, P. L., t. xlii, col. 176 : Ego vero Evangelio non crederem, nisi nie çatholicse commoveret auctoritas. Cf. Cont. Faust., 1. XXII, c. lxxix, ibid., col. 452 ; 1. XXVIII, c. ii, col. 485. C’est elle encore qui nous transmet le symbole. De doct. christ., 1. III, c. ii, P. L., t. xxxiv, col. 651. Par son enseignement, elle est la règle suprême que l’on doit suivre dans l’interprétation de l’Écriture et de la tradition. De doct. christ., 1. III, c. xxvii, n. 38, P. L., t. xxxiv, col. 80 ; De Gcn. ad lilt. lib. imperf., c. i, n. 1, P. L., t. xxxiv, col. 221 : quxrendi dubitatio çatholicse fidei metas non débet excedere. Enfin, par ses conciles, elle tranche toutes les controverses. De bapt., 1. II, c. IV, n. 5, P. L., t. xliii, col. 129.

d) Dans l’ordre logique de la démonstration de la foi par Augustin, la divinité de l’Église, prouvée non par les Écritures (il y aurait cercle vicieux), mais par les grands miracles de son établissement et de sa sainteté, précède la connaissance des Livres saints, au moins de leur inspiration. Puis de l’Église catholique reconnue divine dans ce qui est le fond essentiel de sa pensée religieuse, il reçoit, avec le symbole, les Écritures inspirées qui lui révéleront d’une manière plus distincte la mission et les privilèges de l’Église. Tel est le sens de ce passage fameux, Cont. epist. manich., 1. IV, c. v, P. L., t. xlii, col. 175 : nudta sunt alia quse in ejus (Ecdesise) gremio nie justissime teneant : tenet consensio populorum atque gentium : tenet auctoritas miraculis inchoata, etc.

B. En particulier, la Bible et saint Augustin. — Il est certain qu’Augustin a contribué, par son exemple et ses théories, à développer le rôle de l’Ecriture dans l’Église. Harnack n’a pas craint dédire, Précis de l’hist. des dogmes, p. 152, qu’à partir du ve siècle, en fait l’Ecriture sainte a reçu, dans la vie de l’Église en Occident, une place autre qu’en Orient, elle se tient davantage au premier plan et cela s’explique surtout par l’in/luence d’Augustin.

a) Il est un des témoins des plus anciens du canon complet des Ecritures : il y a compris les deulérocanoniques, au moment où saint Jérôme s’en tenait aux hésitations de l’Orient, et, dit Harnack, op. cit., p. 150, l’opinion d’Augustin fit règle pour l’Occident tout entier. La liste des livres canoniques qu’il donne, en 307, De doct. christ., 1. II, c. viii, n. 13, P. L., t. xxxiv, col. 41, concorde parfaitement avec le canon dit gélasien, que les critiques modernes croient promulgue par le pape Damase dans un concile romain de 374 (Thiel, Epist. mm. pont., p. 56 ; Jaffé, Regesta, n. 40, 91). et avec la ]i-i> envoyée a Exupère de Toulouse parle pape Innocent I" r, en 405, P. L., t. xx, col. 501. Un catalogue semblable, avec, des variantes sans portée, était déjà dressé en 393 par le concile d’Hippone, auquel assistait Augustin, comme simple piètre, can. 38, Mansi, t. iii, col. 924, canon renouvelée Carthage en 397, eau. 47, Mansi, t. iii, col. 891, et en 419. can. 29, Mansi, t. iv, col. 430. Ces conciles ne prétendent pas formuler une décision définitive et ajoutent qu’il faudra consulter le pape Bonipro confirmando isto canone Mansi, t. iv, col. 891. lie même Augustin connaît et permet les divergences entre les diverse i glises, De doct. christ., I. ii, c. viii, n. 12, /’. /… t. xuiv, col. 48, ei eu particulier les doute de l’Église orientale, Dedvit., 1. XVII, c. xx, n. 1,

P. L., t. xii, col. 551. Mais personnellement il ne varia jamais sur la valeur des deutérocanoniques, et dans le De civit., 1. XVIII, c. xxxvi, P. L., t. xii, col. 596, il défend toujours linspiration de la Sagesse. Il modifia au contraire ses idées sur l’auteur de plusieurs livres : il avait attribué la Sagesse à Jésus-Sirach, mais plus tard changea d’avis, Retract., 1. II, c. iv, n. 2, P. L., t. xxxii, col. 631, sans pouvoir désigner d’auteur. Voir Spéculum, § 21, P. L., t. xxxiv, col. 947. O. Rottmanner, dans Saint Augustin sur l’auteur de l’Épilre aux Hébreux dans la Revue bénédictine, juillet 1901, a établi qu’à partir de 409 jusqu’à sa mort, Augustin ne cite plus cette épître comme un écrit de l’apôtre, sans toutefois se prononcer contre l’origine paulinienne. Cf. De peccat. mer., 1. I, c. xxviii, n. 50, P. L., t. xliv, col. 137 (l’inspiration même de l’épître est niée par certains). — Quant aux apocryphes, il les répudie avec énergie. De civit., 1. XV.cxxiii, n. 4, P.L., t. xii, col. 470 ; 1. XVIII, c. xxxviii, col. 598 ; Cont. Faust, nian., 1. XI, c. ii, P. L., t. xlii, col. 245.

b) La doctrine de l’inspiration doit aussi à Augustki d’avoir été précisée dans le sens « du biblicisme strict » , Harnack, op. cit., p. 151, c’est-à-dire de l’origine divine et par suite de l’inerrance absolue des Livres saints, telle que le concile du Vatican l’a proclamée, quam (Scripturam) esse veraceni nenio dubitat nisi infidelis et impius. De Gen. ad. litt., 1. VII, c. xxviii, n. 42, P. L., t. xxxiv, col. 371. C’est l’esprit de Dieu qui « parle par la bouche des prophètes et conduit la plume des apôtres » . De doct. christ., 1. II, c. vi ; 1. III, c. xxvii, etc. ; Confess., 1. VII, c. xxi, n. 27 ; 1. XIII, c. xxix, n. 444 ; De civit., 1. XVIII, c. xliii. On peut même dire que les livres des apôtres sont les écrits de Jésus. De cons. Evang., 1. I, c. xxxv, n. 54, P. L., t. xxxiv, col. 1070. Toute affirmation absolue de l’Écriture, même celles que l’écrivain a conçues sans révélation, devient une vraie révélation pour le lecteur, parce que Dieu, l’inspirant, lui donne la garantie de sa divine parole. Aussi une erreur dans la Bible est-elle impossible. Epist., lxxxii, c. i, n. 3, P. L., t. xxxiii, col. 277 ; n. 24, col. 286. Si on croit y rencontrer une assertion fausse, c’est que aut codex mendosus est, mit interpres erravit, aut tu non intelligis. Coût. Faust, man., 1. XI, c. v, P. L., t. xlii, col. 249. Cf. Epist., lxxxii, loc. cit., col. 277. Tout le De consensu Evangel., P. L., t. xxxiv, col. lOil sq., la controverse avec saint Jérôme sur Gal., il, 14 sq., ont pour but d’exclure de la Bible, non seulement toute dissimulation volontaire, mais toute erreur inconsciente. Voir encore Epist., XCIH, c. x. n. 35-36, P. L., t. xxxiii, col. 3 ; 9 ; De (ici. ail litt., 1. V, c. viii, P. L., t. xxxiv, col. 329 ; In Joa., tr. CXI, n. 1, /’. L., t. xxxv, col. 1930. Toutefois pour saisir exactement la théorie d’Augustin, il faut tenir compte des restrictions qu’il fait : il admet, des oublis, la confusion d’un nom mis pour un autre, De cons. Evang., l.lll, c. vii, n.30, P. L., t. xxxiv, col. 1175 ; les discours sont fidèlement rapportés pour le fond et la pensée, mais on peut trouver entre évangélistesdes divergences d’ordre ou d’expression. Ibid., 1. II, c. XII, n. 27-29, col. 1090. Vogels, S. Augustins Schrift De consensu Evangelistarum. Fribourg-en-lirisgau, 1908.

C) Sur les versions de la Bible, saint Augustin eut des opinions moins heureuses. Il considéra la version des Septante comme inspirée. Sans doute il raconte comme une simple « tradition B la légende des 72 cellules. De civit., I. XVIII, e. xlii, /’. L., t. xii, col. 603 ; De doct. christ., I. II, c. XV ; Knarr. in l’s. LXXXVIl, n. 20. mais il insiste sur l’inspiration, et explique par la volonté do Saint-Esprit les divergences entre l’hébreu et le texte grec, l’un et l’autre étant inspirés même dans les parties qui manquent dans l’un des deux textes. De eti.. loc. cit., c. xi. iii, col. (loi.

Parce qu’il ne reconnaît d’autorité qu’an texte grec