Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/426

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AUGUSTIN SAINT

de l’Ancien et du Nouveau Ti tament ainl Augustin conserve en face des textes latins une entière i

d’appréciati t de disi uasion. Il reproduit surtout des

textes i italiens. parce que l’Ilala a ses prétérences ; cependant il emploie Fréquemment les anciens textes .. africaine. el parfois même la Vulgate de saint .ii..m. Rônsch, /’Bibelûbersetzungen

m, christliclien Afrika : ur Zeit des Augustinus, dans la Zeitschrift fur die hist. Théologie, 1*07. p. 0<h ; sq. ; 1870, p. 91 sq. ; Douais, Saint Augustin et la Bible, dansla Revue biblique, 1893, p. 62-81, 351-377 ; Burkitt, The old Latin and Xtala, dans Texte and Studies, Cambridge, 1896, t. iv. fasc. : i. p. 55-78 ; P. Monceaux, Hist. littéraire de l’Afrique chrétienne, Paris, 1901, t. i, p. 138-154.

d) Sur V herméneutique de saint Augustin, nous n’avons qu’à ajouter deux remarques importantes : — a. Il fait une loi sévère d’une extrême prudence dans la détermination du sens scripturaire : qu’on se garde des interprétations hasardi es et opposées à la science <|iii livreraient la parole de Dieu en risée aux incrédules. De Gen. ad lilt., I. I, c. xix-xxi, surtout n. : {9, P. /.., t. xxxiv, col. 200 sq. — h. Augustin mit le premier en avant, sans l’affirmer absolument, la théorie de l.i pluralité du sens littéral, qui aurait été fatale à l’exégèse, si elle avait prévalu. Tout ce qu’un lecteur peut ou veut comprendre de pieux et de vrai en lisant la Bible, quand même l’auteur sacré n’y aurait pas

.’, serait te sens de l’Écriture, voulu par le Saint-Esprit qui prévoyait cette future interprétation. « Moimême, dit-il, si j’étais écrivain inspiré, je voudrais parler ainsi… » Confess., 1. XII, c. xxxt, n. 'i>2, P. L., t. XXXII, col. 811 ; De doct. christ., 1. III, c. xxvii. n, 34, P. L., t. xxxtv, col. 80. On sait les discussions auxquelles a donné lieu cette théorie. Saint Thomas l’avait approuvée sans réserve dans le De potentia, q. iv, a. 1, Paris, 1889, t. xiii, p. 118 ; mais plus réservé dans la Somme, l a, q. I, a. 10, il ne garde plus que la formule, et l’entend tout autrement, des sens allégorique, moral, anagogique, qui sont fondés sur le sens littéral toujours unique. L’opinion d’Augustin est aujourd’hui universellement abandonnée. Cf. Patrizzi, De interpret. Scriptur., Home, lS’t-’t-, p. 15-54 ; I. T. Beelen, Dissertatio theologica qua sententiam vulgo receptam esse sacrse Scripturae multiplicem interdum sensum litteralem, nullo fundamenlo salis firmo niti demonstrare conatur, Louvain, 1845, surtout p. 40-18. Voir Moirat, L’herméneutique augustinienne, 1907.

e) Un jugement d’ensemble sur l’exégèse augustinienne est difficile à formuler, si multiples sont les aspects de son œuvre. Les plus remarquables de -es travaux bibliques appartiennent ou à la théorie [De doctrina christ.), et elle est généralement louée ; ou à la prédication qui cherche volontiers l’interprétation mystique et allégorique (In Joa., In Psalmos), et en ce genre il est incomparable ; ou à des questions spéciales [De consensu Etang.) et on admire sa pénétration. Mais de commentaires suivis on ne trouve guère que le De Genesi ad litteram, les essais sur les h’pitres aux Romains et aux Galates : l’œuvre proprement exégétique d’Augustin n’égale donc, ni par l’étendue, ni par le caractère scientifique, celle de saint

Jérôme. Trois circonstances ont contribué à cette infériorité : — « . Une insuffisante connaissance des langues bibliques : il lisait le grec, mais avec peine ; quant a l’hébreu, tout ce qu’on a pu conclure des étudi récentes de Schanz et de Rottmanner, Theolog. Quartalschr. , 1895, t. lxxvii, p. 269-276, c’est qu’il était l.imilier avec le punique, langue sémitique apparentée a

l’hébreu. — h. Le but moral et d’actualité pratique que

visait son éloquence, le portait a des abus incontêsl

du sens mystique. — <. Enfin dans la polémique, les

deux grandes qualités de son génie — passion ardente

du tempérament africain et subtilité prodigii espi ii inlui laissait m point

tations violent* lidité. Aim

texte de Matth., xvii. 20, attribuant i I’rémie une prophétie de Zacharie, Augustin affirme que I Esprit-Saint I a voulu ainsi pour signifier l’accord ou plutôt l’idi detoutes les prophi tî< - De /, l III,

c. xxx. /’/… t. xxxi’.. col. 117." » . De même un al risme exagéré est né du désir de vérifi rj des

deux Testaments d’après la formule : lu Velen.’latet, et m tfovo Vêtus palet Heptat., I II,

q i xxiii. /’. /.., t xx.xiv. col. 623. Clausen, A s. Script, interpres, 1*27. p. 167-207, 252-21 recueilli une série de textes dont l’exégèse au, nienne ne saurait être acceptée.

fv. iitn ti ses Œi mes. I Tliéodicée aug nienne. — A jir<-< ce qui a été dit des hautes conceptions empruntées par Augustin aux théories platonicien il reste à signaler quelques idées fonda ne notre connaissance : 1. de l’existence de Dieu nature ; ’.l. de la Trinité-.

1. L’existence de Dieu.

o) Elle est pour Augustin une de ces vérités auxquelles la providence donne une telle clarté qu’il est malais.’, il.- s’j dérober. Nul nepeut pleinement ignorer Dieu. In l’s. lxsiv, n. 9, /’. L., t. xxxvi, col. 85’2 : (Deus) ubiq’us est, ubique /

gneiii nulli lieet, ut est. cognoscere, et quenx / mittitur ignorare. Les athées eux-mêmes ne le sunt guère que dans le cœur, par passion, in corde tuo. In l’s mii, n. 2. ibiiL, col. IH. Encore s’en trouve-t-il fort peu, rarum hominum genus, In l’s. in. n. 2. ibid., col. 643, et c’est une véritable folie, insania ista paucoeum est.Serm., i.xix. n.3, /’. /… t. xxxviii. col. 141.

— b) Dieu n’est pourtant point l’objet de notre intuition directe et immédiate. A propos de la théorie de la connaissance, on a vu que saint Augustin ne sait rien ni d’une contemplation immédiate de Lieu, ni des innées. Il décrit lui-même, De Genesi cul tilt., 1. IV, c. xxxii, n. 19, /’. /., t. xxxiv. col. ; >17. comment notre âme, parlant de la connaissance des et hs,

s’élève, grâce â l’illumination du Verbe, jusqu’aux invtsibilia Dei. — c) Il a touché à toutes les prei siqnes de l’existence de Lieu, maiun trouverait rarement chez lui une démonstration systématique. Il attache une importance particulière au consentement du genre humain. / ; / Joa., tr. CVI, n. L /’. 1… t. xx. col. 1910 : exceptis paucis ut quibus natura nimium depravata est, universum genus humatiun / niunili liujus fatetur auctorem. — L’antique pi pai’la finalité- et l’ordre du monde a été développée par lui avec une délicatesse, une grâce, une en inimitables : partout dans |., beauté de la nature, il lit le nom de l’architecte divin. Cf. Serm., cxii. n. 2. I’. L.. t. XXXVIII, col. 770 : philosophi nubiles

mi et exarte artificem cognoverunt. — Mais éloquence est surtout admirable quand il développe la preuve métaphysique du monde fini et changeant, réclamant un créateur infini et immuable. Dans Confessions, I. X. c. vi, n. 9. il s’écrie : Interr terram… mure… et abyssos… et responderuni : quatre supet nos… Ipse feeii nos. D’autres foi-, avec une logique plus sei lie. ilml.A. XI. n. 0. col. 811 : Ecce sunt e.rlum et terni : limitant quod facta sunt : ututanttir rnim atqtie variantur. Quidquid autem factum m lumen est, non est in eoquidquam quodantenonerwt, quod est mutari algue variari. Clamant etiam ; teipsa non fecerint, etc. Il faut remarquer dm réponse a la consultation d’Évodius en il"’Cl XII, n. -2, /’. /.., t. xxxin. col. 306 n. l- ; i. ioid., col. Toi i. la profonde réflexion d’Angoatin :

toutes DOS preuves montrent que Iheu. liste, non qu il

doit exister : ce ne sont pas des raisons <i pri