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A.UGUSTIN SAINT)

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A.’pi ndent impossible l’inlei pn talion proti slanle de la di Augustin.

a) Dans toute l’œuvre du grand docteur, il u une parole, pas une Beule qui insinue la raoindn divi rgence <l opinii i’d une im| atemporains ou Bes pré irs. Il suppose toujoui ti ine est celle de toute l’Eglise D’autre part, la doctrine de la présence réelle iin Iirisl dans l’eucharistie i i dans l’Eglise rue et latine avec une clarté qui déGe toute interprétalion : elle était l’âme de toute la liturgie. Loofs lui-même avoue, Leilfaden… der Dogntengesch., 3e édit., p. 137, que Tertullien atteste la conception réaliste de l’eucharistie par l I glise d’Afrique d. ( In ie ra donc affirmer ou qu’Augustin n’a j >< >i n t compris la pensée si claire des

grands docteurs, Chrysosto, Cyprien, Hilaire, …ou

qu’il s’est séparé d’eux lous, -ans jamais examiner ou critiquer leur doctrine’Qui le croira ?

b) En particulier saint Ambroise, dans le De mysteriis, c. viii-ix, /’/-, i. xvi, col. 403, a formulé non seulement la présence réelle, niais ce « jueLoofs appelle la conception rdaliste-dynamiste de la transsubstantiation (le texte est si clair, que Loofs prend le parti désespéré d’en nier l’authenticité). Puisque Augustin parle ordinairement de l’eucharistie comme Ambroise, son maître vénéré [Epist., cxlviii, n. 52, tanquam plantalori et rigatori meo, etc.) et que jamais il n’indiqua une controverse sur ce point, il entendait ces formules dans le même sens.

ii Nul des contemporains ou de ses successeurs, nul de ses adversaires (et on sait s’ils furent nombreux, acharnés et perspicaces parmi les donatistes et les pélagiens), n’a jamais signalé une dissonance dans la doctrine eucharistique d’Augustin : et pourtant le De doet. christ., De catechiz. rudibus, etc., d’où sont tirés les textes suspects, étaient entre toutes les mains. Enfin les disciples d’Augustin, par exemple Césaire d’Arles, Grégoire le Grand, furent tous des défenseurs de la présence réelle.

d) Enfin un fait attesté par Augustin avec une insistance singulière, c’est Varcanum eucharistique, ou le secret fidèlement gardé à l’égard des catéchumènes sur ce mystère : Non oportet ut hoc memoremùs propter catechumenos, dit-il au sermon ccevu, n. 3, P. L., i. xxxviii, col. 1107. Cf. Sernu, cxxxi, n. I, ibid., col. 729 ; à’erm., cxxxii, n.l, i&td., col. 734 ; Serm., clxxxii, n. I, ibid., col. 734, et surtout Epis t., cm., n. i^. col. 554. Il faut l’avouer, si la cène est une simple cérémonie symbolique, ce mystère est au moins difficile à expliquer. Le pardon des péchés par l’Église aurait une bien autre importance.

2. Théories augustiniennes qui exigent la présence réelle. — Les textes en laveur de ce dogme sont fort nombreux, et parfois si clairs que certains protestants avouent n’en point trouver l’explication. Voici celle que propose M. Loofs : Le langage d’Augustin, il en convient, est absolument réaliste, il avoue même que ses formules ont contribué a détourner les théologiens postérieurs de l’explication symboliste. Mais Augustin, d’après lui, les

a tendait dans un sens figuré puisqu’en certains passages il a lui-même affirmé que l’eucharistie est un signe, et par suite elles n’ont aucune portée pour révéler la pensée intime du saint docteur. Mais le savant critique n’examine pas si ces formules, prises dans le -eus figuré, ne constitueraient pas souvent, avec le texte qui les encadre, une contradiction flagrante. Laissons donc les textes innombrables où le pain eucharistique et le corps du Sauveur sont identifiés : citons quelques paBSageS OU non seulement les paroles, déjà

très expressives, mais les théories et les raisonner d’Augustin exigent absolument la présence réelle. Sans

cette pr isi nce -"nt absolument inexplicables les thi euivan

n >le l’eucharistie, justifiée par Augus iin parce qu’elle est la chair du Christ. In Ps. x « viii,

P. /… t. xxxvii, a i 1365. Ce p i U du nt

fameux : Lisant dans le psaumi lum

, il est troubli

trie Puis tout à coup il ti lulion la chair du

a été prise de la terre dans le sein de Mari’cette chair est dans l’eucharistie que ions adoroi

voilà la terre adorée sans impiété : / me ai Christ um et invertie quon taie

tur terra…, caro de terra est et de carne M cornent accepit, et quia n ipsa < iu.vjs hicambui et IPBAM i IRNBU nobit manducandant adsalulern dit, nento autem in i u i i/.x/ m (la même évidemment, ipsam, illaim ntanducat vist //// - adoravbrit, in (uni est quentadnwdum aderetui taie scabellum pe~ <i’nu Domini, et non solum.us adorando,

si a //.< i i.mi s non adora., .’.. De bonne foi, si Augustin n’admet pas que la chair du Christ soit réellenu nt dans l’eucharistie, ce raisonnement ne croule-t-il dépourvu de tout sens ? Et puis, quel parallélisme d’expression : nous adorons la chair même qu’il a reçue de Marie, qu’il avait dans le Coui - -t celle-là

ons !

Subtilité auguslinienne ! dira-t-on. Précisément tout ce passage est inspiré, même imité du commentai ! clair de saint Ambroise, qui a tant tourmenté les vains protestants. De Spii itu Sancto, I. III, c. xi, u /’. L., t. xvi, col. 794-795 : Jtaijuc per scabellum i intelligitur, per terrain autem caro Christi, QtJAM hoquoque lit mtstbbus adoraucs et quant apostoli in Domino Jesu… adorarunt. (C’est la même chair, adorée par les apôtres, adorée sur l’autel !) Comment, après cet accord de pensée, mettre une opposition entre la foi d’Ambroise et celle d’Augustin’b) Le miracle de Jésus se portant dans ses mains à la cène. In Ps..x.iii, enarr. i. 1’. L., t. xxxvi, col. 30(5, Augustin assure que cette parole i traduit. Septante] : el ferebatur m manibus suis, inintelligible de David et de tout simple mortel, s’est réalisée à la 1 dans le Christ : ferebali kristus in manibus

mmendans u-i m i iii, ait, hoc

est corpus rneum, Matih.. xxvi. 26 : (en bal enim illud in manibus suis. Enlevez la présence réelle, comment le Christ se porle-t-il dans ses mains’.' —.. En image, » répondra-t-on, le signe a reçu le nom de la chose si-niliée. Mais alors, où est la merveille que l’on exaltait, nento manibus suis portalurf Tout homme peut en (aire uutant. Et remarquons qu’il tient à cette merveille : il revient dans Enarr., il, n. i. col. : >Ois : eum i mendarel ipsum corpus si i m i : i saxgci.xbm suc iii, etc. Lu transformation miraculeuse du pain dans la consécration. — Auc M. Harnack, /<>e. cit., Dorner, slinus, p. J7-J. les protestants disent que saint Augustin n’a jamais parlé’de transsubstantiation. (Juand on

leur cite : non munis punis sed OCCipiciiS bened iicm ChriSti fit corpus Christi, Serm.. i cxxxtv, n. -. ils répondent, c’est une transformation purement morale, comme iUihs les autres sacrements. Ils expliqueraient de même l’.onl. Faust, mon.. I. XX. c. XII l. /’I.. t. xi u. col. 379 : certa itione mysticus

/il noius. non nascitur. Mais voici une théorie autrement expressive. Dans le lll r livre De Trinitate, 1 que d’Ilippone explique les interventions et manif

— miraculeuses de la toute-puissance divine : or non seulement il cite la consécration mystérieuse des éléments eucharistiques, mais il en fait la grande nui-veille a côté de laquelle les autres miracles de Dieu n’ont rien d’étonnant : l’homme a pu fabriquer ce pain et ce viii, mais p. air les changer en un si grand sacrement, il y faut l’opération du Saint-Esprit : Cuni per manus hontinum ad illam visibilent q rducatur, nisi

ificatur ut sit TA M uagxum sacramentum,