Aller au contenu

Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/488

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

2167

AUGUSTIN SAINT ;

21<> « 

parti, el c’est lui qal formula la proposition’y* condamnée par Alexandre VIII’, décembre 1690)’bii/uit invenerit doclrinam in Augustino clore fundatam, illiim ab$olute potesi tenereet doeere ", , u respieiendo a*i iiliiim pontificit oir col.’<-’1. Tous les théologiens catholiques se -ont gardés de ces excès, Maie plusieurs ont parfois exagéré la portée des i loges pontificaux et soutenu que toutes les i » i d’Augustin dan li > tes problèmes de la grâce étaient canonisées par l’Eglise. Le docteur A. koch, dans une étude sur ce sujet, Der h. Faustus von Riez, 1895, p. 129-191, a signalé ces excès en particulier chez Noris qui défend même de trouver des obscurités chez Bainl Augustin ; il raconte qu’à l’occasion des controverses De auxiliis, on reprochait ; ms molinistes de ne pas accepter ce principe dans toute sa rigueur. « Toute doctrine d’Augustin sur la grâce ou la prédestination, disait Diego Alvarez, De auxiliis div. grat., disp. X. n. : i. p. i’.i. doit être considérée comme la foi de l’Église catholique. » Dans une lettre au religieux augustin, Barthéleini de Los Rios, on lisait g cette parole d’un ancien » : Jlle se are proprio hsereticum esse convincit, qui Augustinum in aliquoputaverit reprehendendum esseeloquio. Cf. Documents réunis par Serry, Hist. congr. de auxiliis, 2e édit., Venise, 1700, Appendix. p. 21 ( J. Dans un autre document, ibid., col. 213, parmi les propositions dont on fait un crime aux molinistes, la 22e est celle-ci : non recte dici : illud saltem necessario ab omnibus esse tenendum quod Augustinus asseruit nec retractaril. La 20e accordait que chez Augustin il y a des locutions impropres, qu’il faut éviter. C’est là un crime d’irrévérence d’après ces auteurs, comme si saint Thomas n’avait pas parlé plus énergiquemënt. Voir col. 2457. Noris, ajoute Koch, a voulu tout détendre et tout faire admirer chez Augustin, et de nos jours encore, Muttermuller et d’autres regardent comme délinies toutes les théories d’Augustin sur la grâce.

Critique.

Ce système est évidemment inadmissible

et il est inexact que l’Église ait jamais adopte toutes les explications d’Augustin sur les questions si complexes de la grâce.

1. La condamnation de la proposition d’Ilavermans par Alexandre VIII a mis déjà une première limite : toute décision de l’Église doit être placée au-dessus des assertions d’Augustin. Et la raison en est évidente, l’Église a le charisme de l’assistance, Augustin n’en a pas joui.

2. Le texte même des approbations pontificales ne comporte pas ce sens si absolu : aucun de ces él< n’est une sanction positive et sans réserve d’un système : ce sont des éloges généraux de ses œuvres et de sa doctrine ; parlois ces éloges lui sont communs avec d’autres Pères, dont nul ne songe à affirmer l’infaillibilité. Parfois même c’est une simple apologie contre des attaques. Aucun examen n’a été fait de l’œuvre immense d’Augustin, comment l’aurait-on approuvée dans toutes ses parties ?

3. Les capitula Cœlest’uii réservent expressément les questions profondes et difficiles. C’est là un fait capital passé trop souvent sous silence par certains théologiens. Quel que soit le collecteur de ces capitula, les papes, en les sanctionnant, ont (’-gaiement sanctionne cette réserve. Cette restriction affecte implicitement toutes les approbations subséquentes, puisque les plus formelles sont accordées, connue celle de Jean II, secunduni prsedecessorum nieoruim statuta.

Mais quelles sont les questions profondes ainsi omises et laissées libres ? D’après Quesnel, Opéra S, LeonisM., diss. III, part. II. c. n. s’appuyanl sur les paroles de saint Augustin, Cont, iimt* epist. I’< lag., I. 111. c. vin. P. /.., t. xi. iv, col. 608, il s’agirait des objections soulevées par les pélagiens : comment accorder la théorie de saint* Augustin sur la concupiscence avec la dignité du

le réle prédominant de la grâce avec les . libn arbitre, i la loi’l-< ?

péché originel exige-t-il l’origi

trop peu nonne craif i le dmqie

— sub tils agités dans la couti aux qne|- n ont point voulu toucher les Conciles et h-s

raina pontifes : par exemple le mode d’effh de la grâce, I étal de pure nature, I explication dé-iaillé-e de la prédestination, de la distribution d. etc.

Kn un mot les papes ont approuvé la doctrine d’An lin relative à tous les [, 0mldogmatiques définis son influence et non les opinions relatives aux subtils problèmes que les définitions ne touchent pas. C’est pour cette raison que nousavons distingué /mes

défendus par Augustin et ce que nous croyoni système. Noris, très embarrassé par des ré-serves qui condamnent ses exagérations, Vindicte, c. nu, 1’. L., t. xi. vii, col. 818-831, a imaginé une étrange théorie : ce fameux chapitre Profundiores ne laissa absolument aucune liberté- : l’auteur prétend lien imposer partout la solution d’Augustin, seulement il juge inutile pour le moment de formuler des canon-. Loi. cit., col oublier le texte à expliquer : nudemus

temnere, itanonnecesse habemus aslruere’, on ne païkpoint ainsi d’opinions qu’on veut im ;

i. La décision de Clément Vlll relative aux’cor gâtions De auxiliis n’a point donné à l’autorité d AlUj lin plus d’étendue que la lettre de Cé-lestin. On accusait Molina de semipélagianisme : il était naturel de vérifier si sa doctrine était en harmonie avec les affirmations dogmatiques du grand adversaire des semipélagiens. Dans le Scriptum Clemenlis Vlll remis à la lion comme règle directive (Serry, flisf. congr., appeiid. de la 2e édit., p. 91-112), il n’est paune seule des xv thèses sous lesquelles sont groupés tous les textes, qui ne puisse se ramener à une question purement dogmatique et déjà définie contre les semipélagiens. Nulle formule, prise à la lettre dans son se ! nien, ne tranche les questions discutées entre thomistes et molinistes. 1 explication de l’efficacité infaillible de la grâce. La thèse v elle-même, qui parut d aux

molinistes. laisse intacte la question du mode d in(luence. La décision du successeur de Clément VIII, Paul V. le prouve bien.Non seulement il laissa la lil aux deux écoles, mais dans un écrit de sa main, destiné a l’ambassade d il le pontife de

der la question, 1/ en revient encore à la célèbre rése r ve des capitula. Le concile de Trente, dit-il, a sagement écart’-, a l’exemple de Célestin, les questions subtiles et complexes sur le mode de l’action divine. Voir cet

écrit dans Schneemann, Controversianun de gratia, Fribourg-en-Brisgau, 1881, p

5. Un bref d’Innocent XII [16 février lOTli à l’académie de Louvain résume et confirme notre interj ! tion des capitula. L’académie avait prié le pape de déclarer que les idées augustiniennes d’après les Lova* nienses) de la grâce efficace par elle-même et de la prédestination ante mérita, n’ayant pas lé répron

par la condamnation de Jansénius, devaient être soutenues jusqu’à nouvelle décision du saint-siège. Innocent Xll refusa et répondit par la formule même des capitula : Profundiores, etc.

6. Les p.qn-s ont enfin sanctionnepar un fait très solennel la liberté’- des’écarter de la pensée d’Augustin sur h-s questions non définies eUla grâce. Il est in testable épiele grand docteur condamne les en : morts s.ms baptême à une peine sensible. Aussi quels reproches n’adressait-on pasaux partisans d’une opinion plus douce’1 Or Pie VI, dans la célèbre condamnation du synode de Pistoie par la bulle Auctorem /n/ IT’.t’i. a. 26, Denzinger, n. 1889, a vengé cette opinion bénigne. et déclaré qu’elle 1 tait exemple de plagianisme.