ce dessoin. Sans imposer formellement par tin précepte doctrinal l’admission de l’authenticité qu’ils affirmaient, les Pèresdu concile se servaient d’appellations usuelles, fondées sur la tradition ecclésiastique, et proposaient comme une doctrine sûre cette authenticité des Livres saints. Leur affirmation n’est pourtant pas exprimée avec une garantie infaillible, malgré l’opinion contraire de M. Magnier, Critique d’une nouvelle exégèse critique, Paris [1890], p. 57-62. Il y aurait donc témérité à contester publiquement cette authenticité sans de bonnes raisons et par dédain pour l’autorité de l’Église. Dans la plupart des cas, l’affirmation du concile peut être justifiée par des arguments historiques et critiques sans réplique. Sur quelques points particuliers, tels que l’attribution stricte de l’Épître aux Hébreux à saint Paul, plusieurs écrivains catholiques ont cru pouvoir s’écarter de l’enseignement du concile de Trente. Quelques-uns même affirment que le Pentateuque, en l’état où il nous est parvenu, ne peut pas être l’œuvre de Moïse. Cf. Prit, Histoire de VA. T., 3<=.’-dit., Paris, 1901, t. i, p. 324-326. Il ne faut pas oublier cependant que l’enseignement du concile de Trente, bien que, par lui-même, il ne s’impose pas absolument à notre croyance, puisqu’il n’est ni une définition dogmatique ni même une doctrine expressément formulée, est néanmoins une affirmation imposante de la tradition ecclésiastique touchant l’authenticité historique de plusieurs livres canoniques. Cf. A. Loisv, Histoire du canon du N. T., Paris, 1801, p. 230-260 {Études, 5 février 1902, p. 347-353.
E. Mangenot. AUTORITÉ. Voir Pocvom.
- AUTRICHE##
AUTRICHE. Les pays placés sous l’autorité des
princes de la maison de Habsbourg forment trois groupes
que nous aurons à étudier séparément, car, en
dehors du lien qu’établit entre eux « l’union personnelle » , ils sont et veulent être absolument indépendants.
Ce sont : 1° [’Autriche, ou plus exactement les
pays cisleithans ; 2° la Hongrie, ou royaume de saint
Etienne, désignée aussi sous le nom de pays transleithans ;
3° la Bosnie-Herzégovine qui, aux termes du
droit public international, fait partie intégrante de
l’empire ottoman, mais dont l’administration a été déléguées
l’Auriche-Hongrie par l’art.’25 du traité de Berlin
( 13 juillet 1878), baron d’Avril, Négociations relatives
an traité de Berlin, Paris, 1886, et qui est gouvernée conjointement
par les deux États sous le nom d’OcCupai
on gebiet. Nous ne parlerons ici que de l’Autriche,
renvoyant aux mots BOSNIE-HERZÉGOVINE et HONGRIE les
notices relatives aux deux autres pays. Un premier
article sera consacré’à l’état religieux et un second aux
publications théologiques de l’Autriche.
I. AUTRICHE (État religieux de I’). — I. Statistique confe’ionnelle. II. Situation juridique de l’Église. III. Illusions ecclésiastiques. IV. Ordres religieux. V. i Inseignement.
I. Statistique confessionnelle.
L’empire d’Autriche comprend 17 provinces :
1. Masse-Autriche (Vienne)..
2. Haute-Autriche (Linz)…’.' i -ini princier du Tj roi (Innsbruck)
4. Comté- princier de Yorarl berg (Feldkirch)
5. Duché de Salzbourg Salz bourg)…….
(i. Duché de Styrie (Graz)…
7. Duché de Carinthie (Kla enfûi’8. Huche’de Carniole (Lai bach)
LICT. Dt TI1LOL. CAUIOI..
Kllli|.
19 854
2661799
134
1 1 994
785831
66
26 es : ;
i 928 769
32
S 602
7 163
173 510
24
22 128
1 282 71 is
57
10327
361008
35
9955
498958
50
9. Tries’e
10. Goritz et Gradiska (t.oritz).
11. Istrie (Capodistria)….
12. Royaume de Dal mal ici Zara).
13. Roy. dé Bohême (Prague)..
14. Margraviat de Moravie
(Drunn)
15. Duché de Silésie (Troppau).
16. Royaume de Galicie (Lem berg)
17. Duché de Bukovine (Czerno vitzl
Kmq. 95)
2 918 695384 87
4955)
12 835 527 426 41
51918 6607 816 113
22 222 2276870 162
5147 605649 118
78498 6 607816 84
10 441 646 591 62
Au point de vue ethnographique, ces provinces se répartissent en plusieurs groupes et sous-groupes.
L’Autriche, le Tyrol septentrional, le Vorarlberg, le duché de Salzbourg, la Styrie et la Carinthie renterment une population presque exclusivement allemande.
Les provinces de Bohême et de Moravie sont au contraire peuplées par des Tchèques, mélangés dans une forte proportion d’Allemands.
L’élément polonais domine en Galicie, les Ruthènes peuplent la Bukovine. Les Italiens et les Frioulans sont en grand nombre dans le Tyrol du Sud, à Goritz et à Trieste, ils tonnent la minorité en Istrie et en Dalmatie. Les Slaves du Sud sont des Slovènes en Carniole et dans les districts avoisinantsou des Serbo-Croates en Istrie et en Dalmatie.
Voici, d’après la statistique officielle du recensement de 1890, comment se répartissent par nationalité les populations de l’Autriche :
Allemands 8 461 580
Slaves du Nord 5 472 871
Polonais 3719232
Ruthènes 3 105 221
Roumains 209 110
Slovènes 1 176 672
Serbo-Croates 644926
Italiens 675305
Au point de vue religieux, on peut dire que le catholicisme est la religion de la grande majorité des Autrichiens. Voici quelle est la répartition des cultes selon les plus récentes statistiques.
Grecs Catholiques. Protestants, orie.itaux.
liasse-Autriche. 93, 0 1.9
Haute-Autriche. 97, 7 2, 2
Tyrol 99, 5 0, 4
Salzbourg… 98, 4 1, 5
Styrie 99, 0 0, 8
Carinthie…. 94, 8 5, 2 Carniole…. 99, 9 0, 1 Trieste et littoral 98, 5 0, 3
Dalmatie… 8 : ’, . 3 0, 1
Bohême…. 96, 1 2, 2
Moravie…. 95, 3 2, 7
Silésie 84, 4 14, 0
Galicie 87, (i 0, 6
Bukovine…. 4, 3 12, 5
0, 1
0.3 16, 5
69, 7
Israélites. 1, 8
0, 1
0.1 0, 1 0, 2
0, 8 0, 1 1, 6 2, 0 1.6 11, 7 12, 8
Il résulte de ces chiffres que les éléments non catholiques n’ont à peu près nulle pari une grande importance. Les Israélites, assez nombreux en Bohême et >urtout en Moravie, deviennent en Pologne un groupe compact représentant le 8 a de la population. de plus, comme les Israélites ne sont pas agriculteurs, on les trouve surtout groupés en a juiveries o 1res populeuses. La proportion d’israélites dans la Basse-Autriche est due surtout à la colonie qu iN forment à Vienne ; en dehors de la capitale, on ne trouve que quelques individus Isolés.
I. - 82