Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

191 ABS. DES PÉGH., SENT. DES ANC. SCOL. — SA FORME ACT.

192

Victor, c. xv, in-8°, Paris, s. d., t. ii, p. 187 sq. — Pour Scot et les auteurs postérieurs ; Werær, Johatmes Duns Scotus, c. xv, in-8° Vienne, 1881, p. 471 sq. ; Id., Die nachscotistische Schotastik, c. xj, in-8° Vienne, 1883, p. 395 sq. — On trouvera aussi des renseignements dans une série de textes du ir au xvie siècle, transcrits par Launoy, De mente concilii Tridentini circa contritionem et attritionem, c. viii, Launoii Opéra, Cologne, 1731, t. I, p. 150 sq.

Au sujet de la contession aux laïques à défaut de prêtre : Laurain, De l’intervention des laïques, des diacres et des abbesses dans l’administration de la pénitence, in-8°, Paris, 1897 ; Moxin, Comm. Iiist. de disciplina in adm. sacr. pœnitentia ; , l. VIII, c. xxiv, Anvers, 1682, p. 592 sq. ; dom Chardon, Histoire des sacrements, Pénitence, secl. ii, c. vii, loc. cit., p. 415 ; Tournely, De sacram. psenit., q. x, a. 1, Paris, 1728, t. ii, p.204sq.

Au sujet de la forme que doit revêtir l’absolution : Morin, op. cit., , l. VIII, c. IX, p. 53b’sq. ; dom Chardon, op. cit., sect. iv, c. i, p. 639 ; Schanz, Die Lehre von den heiligen Sacramenten, § 39, Fribourg-en-Brisgau, 1893, p. 539 sq.

A. Vacant.

V. ABSOLUTION. Sa forme actuelle dans l’Église latine.


I. Formule de l’absolution d’après le Rituel romain.
II. Parties nécessaires pour la validité de l’absolution.
III. De quoi peut-on se contenter ?
IV. Sens de la formule d’absolution.

I. Formule de l’absolution, d’après le Rituel romain.

Nous citons, d’après l’édition typique approuvée le 24 mars 1884 par la S. C. des Rites, en traduisant littéralement les rubriques : « 1. Lorsque le prêtre veut absoudre un pénitent, après lui avoir imposé et fait accepter une pénitence salutaire, il dit d’abord : Misereatur tui omnipotens Deus, et dimissis peccatis luis, perducat te ad vitani œternam. Amen. — 2. Ensuite élevant la main droite vers le pénitent, il dit : Indulgentiam, absolutionem et remissionem peccatorum luorum trïbuat tibi omnipotens, et misericors Dominus. Amen. — Dominus noster Jésus Christus te absolvat : et ego auctoritate ipsius te absolvo ab omni vin4’ulo excommunicationis, suspensionis, et interdicti, in quantum possum, et tu indicés. Deinde ego te absolvo a peccatis tuis, in nomine Patris -f, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen. — 3. Si le pénitent est laïc, on omet le mot suspensionis. — Passio Domini nostriJesu Christi, mérita beatse Mariée Virginis, et omnium Sanctorum, quidquid boni feceris, et mali sustinueris, sint tibi in remissionem peccatorum, augmentum gratis, et prsemium vilse selernse. Amen. — 4. Dans les confessions plus fréquentes et plus courtes, on peut omettre Misereatur, etc., et se contenter de dire : Dominus noster Jésus Christus, etc., jusqu’à Passio Domini nostri, etc. — 5. Dans le cas d’urgente et grave nécessité, en péril de mort, le confesseur peut dire brièvement : Ego te absolvo ab omnibus censuris, et peccatis, in nomine Palrisf, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen. »

II. Parties nécessaires pour la validité de l’absolution.

Les conciles de Florence (décret aux arméniens : Hardouin, Acla conciliorum, Paris, 1714, t. ix, col. 440) et de Trente (sess. XIV, can. 3) nous enseignent que la forme du sacrement de pénitence est dans ces paroles du prêtre : Ego te absolvo a peccatis tuis, in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. « A ces paroles, dit le concile de Trente, sont ajoutées, par la coutume de la sainte Église, des prières recommandables, mais qui n’appartiennent pas à l’essence de la forme, ni ne sont nécessaires pour l’administration du sacrement. » Il reste à déterminer quels sont les mots absolument essentiels dans cette sentence : Ego le absolvo, etc.

La forme d’un sacrement pour avoir sa signification propre, doit nécessairement indiquer l’action du ministre, le sujet du sacrement et la grâce produite. D’où il faut de toute nécessité au moins ces deux mots : Alisolvo te ; le premier signifiant à la fois l’action du ministre, sentence d’absolution, et l’effet du sacrement, rémission des pécbés ; le second, désignant le sujel auquel est conférée actuellement la grâce du sacrement.

Toutefois les auteurs sont d’accord pour dire qu’au point de vue de la validité, ces deux mots pourraient être remplacés par des équivalents, par exemple ces propositions synonymes : Condono ou Rem il lu tibi peccata tua, ou ces formules de déférence : Absolvo Dominationem, Excellenliam vestram, et autres semblables. Il reste entendu que de telles variantes seraient illicites. Suarez, De psenitentix sacramento, disp. XIX, sect. i, n. 24, Opéra omnia, Paris, 1861, t. xxii, p. 408 ; De Lugo, De sacram. psenit., disp. XIII, sect. I, n. 17, 18, Disputationes scltolaslicx et morales, Paris, 1869, t. iv, p. 570.

Le pronom ego n’est pas essentiel, puisque la personne du minisire est suffisamment désignée par le verbe indicatif absolvo.

Les mots a peccalis seraient nécessaires à la validité, d’après Lacroix, De sacramentis, n. 633, Theologia moralis, Paris, 1874, t. iii, p. 368, et quelques autres théologiens cités par saint Liguori, Theologiamoralis, l. VI, n. 430, Paris, 1883, t. iii, p. 322. La raison principale que font valoir ces auteurs, est que la forme de la pénitence doit indiquer l’effet propre de ce sacrement, la rémission des péchés. Or, le mot absolvo, par lui-même, ne signifie pas plus la rémission des péchés que celle des censures ou d’autres peines. Donc il doit être complété par les mots a peccatis. Cette opinion est qualifiée par saint Liguori « opinion probable ».

Mais c’est l’avis du plus grand nombre, que les mots absolvo te sont suffisants pour exprimer l’action et l’efficacité propre du sacrement de pénitence et par conséquent seuls essentiels. Ces mots en effet sont prononcés par le prêtre comme la conclusion d’une procédure judiciaire dont les préludes furent les actes du pénitent et particulièrement la confession des péchés. C’est après l’aveu de ces péchés et sur cette matière déterminée que le confesseur dit : absolvo te. L’objet propre de l’absolution est déterminé par la confession ; il n’est donc pas nécessaire pour le sens de la forme de dire a peccatis. Cette seconde opinion se réclame de l’autorité de saint Thomas Sum. theol., IIP, q. lxxxiv, a. 3, et du catéchisme du concile de Trente, De sacram. psenit, , n. 19 ; elle est qualifiée par saint Liguori, ibid., « la plus commune et plus probable. ». (

Ajoutons que cette discussion est purement théorique, car tous les auteurs, reconnaissant la probabilité de la première opinion, disent que dans la pratique, puisqu’il s’agit d’assurer la validité d’un sacrement, il faut suivre le parti le plus sûr et dire les mots a peccatis, et cela sous peine de péché grave. S. Liguori, loc. cil., p. 323 ; Marc, Depœnit., n. 1661, Jnslitutiones morales, Rome, 1889, t. H, p. 191.

L’adjectif possessif tuis se rapportant à peccatis n’est pas nécessaire, si on emploie dans la formule le pronom te complément direct du verbe absolvo. — Mais cet adjectif désignerait-il suffisamment la personne à qui le sacrement est conféré, si on supprimait le pronom te ? De Lugo le croit, loc. cit., n. 26, et beaucoup de théologiens après lui admettent comme suffisante cette formule : Absolvo a peccatis luis. Quoique cette manière de voir soit théoriquement plus probable que l’opinion contraire, cependant, pour la sécurité du sacrement, il y a obligation grave en pratique de maintenir dans la formule le pronom te. Marc, loc. cit. ; Lehmkuhl, De sacram. pœn., n. 270, Theologia moralis, Fribourg-en-Brisgau, 1888, t. ii, p. 201.

Quant à l’invocation de la sainte Trinité : In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti, il est certain qu’elle n’est pas nécessaire à la validité du sacrement. Durand et quelques autres théologiens cités par Suarez, loc. cit., n. 19, et par De Lugo, loc. cit., n. ii, disaient le contraire ; mais à ces exceptions près, tous les théologiens sont d’accord et disent que l’invocation de la sainte Trinité, nécessaire pour la validité du baptême, ne l’est