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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/695

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ANSELME

la seconde, par exemple (Terret me), et probablement la troisième (Anima mea, anima ærumnosa), entre 1068 et 1078. Voir la Censura de dom Gerberon, P. L., t. clviii, col. 29. L’homélie, ix, sur l’Évangile de l’Assomption, Luc, x, 38, fut écrite entre 1088 et 1093, après avoir été prononcée plus d’une fois in conventu fratrum. Voir la préface d’Anselme, P. L., t. clviii, col. 644, et la Censura de Gerberon, col. 27. Avec trois prières à la sainte Vierge, Epist., i, 20, et une prière à saint Nicolas (elle n’est pas dans Gerberon) dont il parle dans une lettre écrite d’Angleterre quelque temps avant son élévation à l’épiscopat, Epist., ii, 51, c’est tout ce que nous pouvons avec certitude rapporter à cette époque.

ii. ouvrages écrits par anselme évêque (1093-1109). — 1. Liber de fide Trinitatis et de Incarnatione Verbi. — Anselme nous dit lui-même l’avoir commencé sous forme de lettre, quand il était abbé au Bec. Voir c. i, P. L., t. clviii, col. 262. Roscelin, contre lequel il est écrit, s’étant soumis, au concile de Soissons (1092), Anselme laissa là son travail. Mais Roscelin revint à ses erreurs, et Anselme, déjà archevêque, acheva son traité (1093 ou 1094) et le dédia au pape Urbain II, qui, dit Eadmer, s’en servit au concile de Bari. Cf. Eadmer, Vita, l. II, n. 10, P. L., t. clviii, col. 84 ; Hist. novor., l. II, P. L., t. clix, col. 414 ; Anselme, Epist., ii, 35, 41, 51. Le Monologion et le Proslogion y sont cités, c. iv, col. 272 ; cf. c. i, col. 284 ; en revanche, il est cité dans le De processione S. Spiritus, c. xvii, col. 311.

2. Cur Deus homo. — Commencé en Angleterre, sans doute pendant les mois de loisir dus à l’absence du roi (1094), il fut achevé près de Capoue, dans l’été qui précéda le concile de Bari (1098). Préface d’Anselme, P. L., t. clviii, col. 361. Eadmer le transcrivit pour le Bec. S. Anselme, Epist., iii, 25, P. L., t. clix, col. 56. Anselme, dans la lettre lv du l. IV, t. clix, col. 233, prie les moines de Cantorbéry de le transcrire et de l’envoyer à Pascal II.

3. De conceptu virginali et originali peccato. — Dans le Cur Deus homo, l. II, c. xviii, P. L., t. clviii, col. 425, Anselme annonce son intention d’écrire sur le péché originel ; c’est annoncer le présent traité. Le prologue, P. L., t. clviii, col. 431, nous indique d’ailleurs qu’un mot du Cur Deus homo en a été l’occasion. Au c. xxii, col. 453, il est encore fait allusion au même ouvrage. Eadmer nous dit, Vita, l. II, n. 54, col. 107, qu’il fut écrit à Lyon, au retour d’Italie, après le concile de Bari ; c’est indiquer l’année 1099 ou 1100. Dans une de ses lettres, Epist., iv, 55, t. clix, col. 233, Anselme demande qu’on le transcrive avec le Cur Deus homo pour qu’il puisse adresser le volume au pape Pascal II. Il en parle aussi, Epist., iv, 42.

4. Meditatio redemplionis humanse, Médit. XI. — Même lieu, au témoignage d’Eadmer, loc. cit. ; par conséquent en 1099 ou 1100.

5. De beatitudine calestis patrise( 1100), P. L., t. eux, col. 587-606. — Pendant son séjour à Lyon, Anselme vint à Cluny et fit aux moines une conférence sur le bonheur du ciel. Eadmer, qui était présent, fut prié par ses frères de Cantorbéry de la rédiger. Il s’y mit, ne soupçonnant pas, dit-il, combien le travail devait lui coûter. Preuve qu’il ne travailla pas seulement de mémoire ; il voulut, lui-même nous le dit, y mettre du style : d’une causerie il a fait un traité. Ce sont pourtant les pensées d’Anselme, mais quelques-unes exprimées en d’autres circonstances : Scripsi, hoc solum inlendens ut ca simpliciter dicerem quæ me in codem capilulo per id temporis, vel alibi ab ore ipsius Patris, de eadem re accepisse recordari valebam. Préf. d’Eadmer, P. L., i CLIX, col. 587. Il y revient en finissant : Usée ut ex ore B. P. Anselmi accepi conscripsi, pour expliquer comment la beauté du fond est bien d’Anselme, et comment on ne retrouve plus dans l’expression ni l’esprit pénétrant du maître ni la grâce de sa parole, col. 604. D’ail leurs, conclut le consciencieux rédacteur, notre Père a lu et relu le travail, il l’a retouché de sa sainte main, il l’a garanti de son autorité, la postérité peut le transcrire et le lire sur sa recommandation. Mfl r Malou a trouvé, dans un manuscrit de la bibliothèque royale de Bruxelles, une autre rédaction du sermon De beatitudine sous le titre De quatuordecim beatitudinibus, et l’a jointe à son édition des Méditations, p. 296-324. C’est la même marche, les mêmes idées, les mêmes comparaisons, le même fond enfin ; l’expression seule est différente. Il croit cette rédaction de saint Anselme lui-même ; mais rien ne le prouve, et cette opinion se concilie difficilement avec l’affirmation expresse d’Eadmer. Quant au court proœmium que Mo r Malou ne sait à quoi rapporter, Prœf. p. 19, il s’explique quand on se reporte au De similitudinibus. Là, en effet, les chapitres De quatuordecim beatitudinibus sont précédés d’un chapitre sur la bonté, c. xi.ni, P. L., t. clix, col. 623, qui répond exactement à l’appel du proœmium. D’autre part, ces chapitres sont en rapport plus étroit avec l’opuscule De beatitudine, donné par Gerberon, qu’avec celui donné par Mar Malou, puisque là ce n’est plus seulement le même fond, c’est, sauf les différences que j’appellerais d’encadrement, le même texte. La rédaction trouvée par M9 r Malou ressemble d’ailleurs plus que celle d’Eadmer à un résumé de conférence. Viendrait-elle d’un moine de Cluny, auditeur de l’archevêque ? Il reste que nous avons là les pensées d’Anselme, mais non proprement un écrit de lui.

6. De processione S. Spiritus (1 101). — Eadmer dans la Vie d’Anselme, l. II, n. 47, col. 102, se contente de dire qu’Anselme, à Bari, réfuta victorieusement les grecs ; mais dans YHistoria novorum, l. II, t. clix, col. 415, il ajoute qu’il reprit le sujet, et en écrivit egregium opus, qu’il envoya, à la prière de ses amis, partout où l’erreur des grecs était connue. Cet écrit est évidemment le De processione S. Spiritus, et il est étrange que le P. Henschenius ne s’en soit pas douté, loc. cit., note a. Il est vrai qu’un manuscrit l’attribue à saint Augustin, mais un seul contre tous, et l’erreur est palpable ; car les positions sont celles de la polémique avec les grecs, portant surtout sur le Filioque, dont l’addition est mentionnée en termes exprès, c. v, P. L., t. clviii, col. 293. Cf. le prologue, col. 285. Anselme en 1101 écrit à Walram qu’il le lui envoie. P. L., t. clviii, col. 541. Il en est encore question, Epist., iii, 160, et sans doute aussi 161 (mais cꝟ. 53). Pour la date, cf. Gerberon, Censura, P. L., t. clviii, col. 20.

7. Epistola De azymo et fermenlo (vers 1101), P. L., t. clviii, col. 541-548. — A Walram, évêque de Naumbourg, encore engagé dans le parti de l’antipape.

8. De sacramentorum diversitate, vers 1102, P. L., t. clviii, col. 551-554.— A Walram réconcilié avec le pape.

0. De concordia prsescientise, prædestinationis et qraliee cumlibero arbitrio, vers 1109, P. L., t. clviii, col. 507-542. — Nous savons par Eadmer, Vita, . II, n. 71, col. 114, qu’Anselme l’écrivit dans les derniers temps de sa vie.

iO. On pourrait joindre quelques petits opuscules qui sont restés parmi les lettres, De malo, par exemple, et Epist.,’Il, 8, De corpore et sanguine Christi, Epist., iv, 107.

/II. opuscules sans indications précises. — Restent quelques opuscules, la plupart de petite importance, pour lesquels manquent les indications précises. Gerberon donne comme authentiques :

i. Le De voluntatc, P. L., t. clviii, col. 487-489.

— Un manuscrit de Saint-Victor l’attribue à Anselme, et tout, dit Gerberon, y est amsilmien. Dans le De concordia, c. xi, col. 536, l’auteur dil qu’il écrira peut-être un jour sur les divisions de la volonté actuelle. Ceci pourrait être l’écrit annoncé ; en ce cas, nous au-