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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/774

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APOCALYPSES APOCRYPHES


d’autres anges pleurent, les mains vides ; ce sont les anges des hommes mauvais. Michel confie aux premiers les bénédictions de Dieu et aux seconds ses menaces.

Revue biblique, 1898, t. VII, p. 303-304 ; Bulletin critique, 2* série, 1897, t. iii, p. 413-415 ; Harnack, Geschichte der altchrist. Literatur, t. I, p. 91C ; Kautzsch, Die Apocryphen und Pseudepigraphen des A. T., Tubingue, 1900, t. il, p. 446-457.

v. paralipomènes de baruch. — Cet apocryphe, publié dans une version éthiopienne par Dillmann, C lirestomathia œthiopica, Leipzig, 1866, et dans le texte grec original par Ceriani, Monumenla sacra et profana, Milan, 1^68, t. v, fasc. 1 er, p. 9-18, et par Rendel Harris, The rest of the words of Baruch, Londres, 1889, n’est pas, comme le croit ce dernier éditeur, une œuvre chrétienne, « le dernier adieu de l'Église à la synagogue. » C’est plutôt un ouvrage juif, composé en l’an 136 de notre ère et retouché par un chrétien. Il a pour but de préparer la restauration de Jérusalem par la conversion des Juifs prévaricateurs. Baruch et Abimélech, à la fin de la captivité de Babylone, écrivent à Jérémie que si le peuple captif veut entendre la parole du Seigneur, il sera ramené à Jérusalem. Jérémie reçoit l’ordre d'éprouver le peuple dans l’eau du Jourdain. L'épreuve consiste à abandonner les œuvres de Babylone et en particulier à rompre les mariages contractés avec des Chaldéens. La moitié du peuple seulement accepta ces conditions et suivit Jérémie, qui mourut en offrant au temple un sacrifice. Mais le troisième jour, il ressuscita et il. prophétisa en ces termes : « Glorifiez Dieu et le Fils de Dieu, Jésus-Christ, qui est la lumière des siècles et la vie de la foi. Encore quatre cent soixante-dix-sept années et il viendra sur la terre. L’arbre de vie planté au milieu du paradis fera germer des fruits sur les arbres stériles. Il viendra et il se choisira douze apôtres qui porteront la bonne nouvelle aux nations. » A cause de cette prédiction, Jérémie fut sur-le-champ lapidé par le peuple.

Bulletin critique, 1890, t. XI, p. 261-263 ; Schurer, Geschichte des jùdischen Volkes, t. iii, p. 285-287 ; Basset, Les apocryphes éthiopiens. I. Le livre de Baruch et la légende de Jérémie, Paris, 1893 ; Harnack, Geschichte der altchristlichen Literatur,

i, p. 852, 916.

vi. apocalypse d’abraham. — Cette apocalypse, conservée dans un texte slave, a été traduite en allemand par Bonwetsch, Die Apokalypse Abrahams, Leipzig, 1897. C’est une œuvre juive, dont la date n’est pas déterminée et qui a été un peu retouchée par un chrétien. Le patriarche, scandalisé de l’idolâtrie de Tharé, son père, attira sur lui la bienveillance du Dieu éternel et fort, qui lui envoya un ange pour l’instruire. L’ange lui apprit à offrir des sacrifices et l’emmena au ciel avec lui. Abraham y apprit par révélation l’histoire de sa race. Cette race choisie sera réjouie par le sacrifice et le don de justice dans le séjour des justes, tandis que ses ennemis brûleront dans le feu de l’enfer. Au chapitre xxix, l’homme injurié et frappé, en qui les païens espèrent, est certainement le Messie ; mais ce passage est peut-être une retouche chrétienne.

Schurer, Geschichte des jùdischen Volkes, t. iii, p. 250-252 ; Harnack, Geschichte der altchrist. Lit., t. I, p. 914.

VU. APOCALYPSES D’EUE ET DE SOPHONIE. — Des

fragments coptes, provenant d’Akmîm et contenant des passages d’une apocalypse, ont été publiés et traduits par Bouriant dans les Mémoires de la mission archéologique française au Caire, 1893, t. I, fasc. 2, sous le nom d’Apocalypse de Sophonie. D’autres feuillets, acquis par le musée de Berlin, contenaient la souscription : « Apocalypse d'Élie. » Steindorff, Die Apokalypse Elias, dans les Texte und Untersuchungen, 2e série, Leipzig, 1899, t. ii, fasc. 3, a étudié les divers fragments et y a reconnu des morceaux de trois apocalypses, probablement d’auteurs différents. Les versions coptes ne sont pas originales et dérivent de textes grecs.

1. Une apocalypse anonyme, malheureusement incomplète, contient une description du séjour des damnés et de celui des bienheureux. C’est un écrit juif, plus ancien que l’apocalypse de Pierre et composé probablement en Egypte. C’est peut-être un fragment de l’apocalypse de Sophonie. Il y est parlé de deux catégories d’anges, ceux du Seigneur tout-puissant, qui inscrivent les bonnes œuvres des justes, et ceux de l’accusateur, qui est sur la terre. Ceux-ci tiennent note des péchés des hommes qu’ils font connaître à leur chef pour qu’il les écrive sur son registre et qu’il puisse les reprocher à leurs auteurs, lorsqu’ils sortiront de ce monde. Les anges qui châtient les impies sont innombrables ; ils ont en mains des fouets enflammés, et avant de conduire les âmes au lieu du supplice, ils leur font parcourir les airs, pendant trois jours. L’ange qui accompagnait l’auteur changea de forme avant d’entrer avec lui dans l’enfer. C’est un étang de feu, dont les vagues sont des flammes de soufre et de poix. Un ange terrible, dont le corps ressemblait à celui des serpents, voulait entrelacer le visionnaire : c'était l’accusateur. Mais Érémiel, préposé à l’abîme et à l’enfer, ne le lui permit pas. Le visionnaire voulait adorer son libérateur. Le grand ange le lui défendit en disant : « Je ne suis pas le Seigneur tout-puissant. » L’accusateur avait un rouleau dans sa main, il l’ouvrit, et le visionnaire y lut, dans sa langue, tous ses péchés qui étaient des omissions d'œuvres de miséricorde et de jeûne. Un autre ange ouvrit un autre rouleau qui, vraisemblablement, était le registre des bonnes œuvres. Des milliers d’anges conduisent ensuite le visionnaire sur un bateau à travers l’abîme qui sépare l’enfer du séjour des élus. Il prend un vêtement d’ange, et un esprit céleste célèbre, au son de la trompette, la victoire du passager sur l’accusateur et le loue de ce que son « nom est écrit sur le livre des vivants ». Cet ange s’entretient amicalement avec les patriarches. Le ciel s’ouvre, et le voyant aperçoit l’enfer. Les âmes sont plongées dans une mer de feu, et divers châtiments font expier les différentes catégories de fautes. Les patriarches implorent la miséricorde divine en faveur des damnés, et cette prière se renouvelle tous les jours à la même heure. Le voyant désire pénétrer d’autres mystères ; mais l’ange qui l’accompagnait, lui déclare qu’il n’est pas en son pouvoir de lui en montrer davantage jusqu’au jour du grand jugement, alors que, dans sa colère, le Seigneur viendra détruire le ciel et la terre et faire reconnaître à toute chair son empire.

2. L’apocalypse d'Élie, qui existe à peu près en entier, est une prophétie qui annonce l’apparition de l’Antéchrist et celle du Messie. C’est un écrit juif, composé en Egypte avant Jésus-Christ, mais ayant subi diverses retouches chrétiennes. Il débute comme les prophéties : « La parole de Dieu vint sur moi. » Le Seigneur reproche aux Juifs leurs fautes ; mais un chrétien a ajouté à ce discours que le Fils de Dieu est venu dans le monde pour sauver les coupables. A la lin des temps, le Seigneur marquera les siens, et le fils de l’iniquité n’aura pas puissance contre eux ; les pécheurs seront frappés de consternation. Il y aura alors de nombreux apôtres de l’erreur, dont les enseignements ne seront pas de Dieu. Ils condamneront le jeûne et soutiendront que Dieu ne l’a pas institué. Mais le Seigneur recommande le jeûne et la prière, accomplis avec un cœur pur et des mains innocentes. Les malheurs qui précéderont la venue de l’Antéchrist sont décrits sous l’image des luttes des rois de Perse et d’Assyrie en Egypte. L’Antéchrist dira mensongèrement qu’il est le Christ et fera des prodiges pour faire réussir son imposture. Toutefois, il ne pourra pas ressusciter les morts, parce qu’il n’a pas puissance sur l'âme. Les marques physiques, auxquelles on le reconnaîtra, sont indiquées. La vierge Tabithe viendra l’apostropher à Jérusalem ; il la poursuivra, sucera son