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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.djvu/776

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1493 APOCALYPSES APOCRYPHES 1494

grecque ; les saintes Écritures ne décrivent rien de semblable.

Zahn, Geschichte des Neutestamentlichen Kanons, Leipzig, 1892, t. ii, fasc. 2, p. 810-820 ; A. Lods, Evangelii secundum Petrum et Pétri Apocalypseos qvæ supersunt. Paris, 1892 ; Id., L’Évangile et l’Apocalypse de Pierre, Paris, 1893 ; A. Robinson et Rhodes James, The Gospel according to Peter and the Révélation of Peter, Londres, 1892 ; A. Harnack, Bruchstùcke des Evangeliums und der Apokalgpse des Petrus, dans Texte und Untersuchungen, Leipzig, 1893, t. ix, fasc. 2 ; O. von Gebhardt, Das Evangelium und dit Apocalypse des Petrus, Leipzig, 1893 ; A. Loisy, L’enseignement biblique, n. 10, juillet-août 1893, chronique, p. 112-110 ; Jacquier, Travaux récents sur quelques apocryphes, dans l’Université catholique, octobre 1894, p. 242248 ; Dietrich, Beitriïge zur Erkliirung der neuentdeckten Petrus-Apokalypse, Leipzig, 1893 ; Harnack, Die Petrusapokalypse in der alten abendldnd. Kirchc, 1895 ; Batiffol, Anciennes littératures chrétiennes. La littérature grecque, Paris, 1897, p. 61-62.

III. apocalypse de moïse. — Cette révélation, soi-disant faite par Dieu à Moïse, est le récit de la vie et de la mort d’Adam et d’Eve. Le texte grec a été publié par Tischendorf, Apocalypses apocryphes, Leipzig, 1866, p. 1-23, et par Ceriani, Monumenla sacra et profana, Milan, 1868, t. v, fasc. 1, p. 19-24. L’ouvrage rentre dans la catégorie des livres d’Adam. Dans son état actuel, il ne remonte qu’aux environs du Ve siècle ; mais l’auteur a utilisé des documents juifs antérieurs. Adam, sur le point de mourir, confesse sa faute devant tous ses enfants rassemblés. Il dit que, pour tenter Eve, le démon attendit l’heure où les anges qui la gardaient étaient remontés au ciel pour louer le Seigneur. Eve et Seth vont aux portes du paradis terrestre solliciter en sa faveur quelques gouttes de l’huile de la miséricorde afin d’adoucir ses angoisses. En chemin, Eve raconte longuement à son fils sa tentation, sa faute et son châtiment. Seth rapporte seulement la promesse que cette huile sera accordée au monde vers la fin des temps, quand viendra le règne heureux du Messie. Adam meurt et tandis qu’Eve se lamente et prie, un ange l’invite à lever les yeux pour voir monter vers Dieu le corps de son époux. Elle voit les sept cieux ouverts et le Seigneur qui, entouré de légions d’anges, vient au-devant du défunt. Les anges brûlent des parfums et intercèdent pour Adam. Dieu le plonge dans les eaux de l’Achéron pour le purifier et l’en retire après trois heures. L’archange Michel a l’ordre de conduire Adam au troisième ciel. Mais, par une contradiction évidente, qui fait supposer la combinaison de deux récits différents, Dieu descend sur la terre avec ses anges pour ensevent le corps d’Adam au paradis terrestre, à l’endroit même d’où avait été pris le limon dont ce corps avait été formé. Dieu lui-même prédit à Adam sa future résurrection, ses glorieuses destinées et son triomphe final sur le démon. Six jours plus tard, Eve mourut à son tour et l’archange prit soin de sa sépulture. Michel dit à Seth que tout homme mort devrait être enseveli de la même manière jusqu’à la résurrection, et que le deuil des défunts ne durerait que six jours parce qu’au septième jour Dieu et ses anges se réjouissent de ce qu’une âme juste est venue de la terre au ciel. La doxologie finale rend gloire à Dieu le Père et au Saint-Esprit éternel et vivificateur.

Kautzsch, Die Apocryphen und Pseudepigraphen des A. T., Tubingue, 1900, t. ii, p. 311-331 ; Le Hir, Études bibliques, Paris,’1869, t. ii, p. 111-120 ; Schisser. Geschiche des jiidischen Volkes, t. iii, p. 220 et 287 ; Harnack, Geschichte der altchrist. Lit., t. 1, p. 856-857.

IV. apocalypse d’esdras.

Le texte grec a été publié par Tischendorf, Apocalypses apocryphse, p. 24-33. C’est un ouvrage de basse époque, dont la date n’est pas précisée, ve —vnie siècle, et qui n’est qu’une très pâle imitation du IVe livre d’Esdras, avec certaines réministences du livre d’Hénoch. Préparé par de longs jeûnes, Esdras fut admis à contempler les secrets de Dieu. Enlevé au premier ciel, il vit une grande troupe d’anges. Il entendit sortir de l’enfer une voix qui lui demandait son intercession auprès de Dieu. Alors, commence un long dialogue entre Esdras qui réclame pitié pour les chrétiens pécheurs, et le Seigneur qui soutient les droits de sa justice. Sur sa demande, le prophète descendit aux enfers et il vit Hérode qui avait fait périr les enfants ; il entendait la voix des pécheurs, sans les apercevoir euxmêmes. Il y vit l’Antéchrist, qui se dit a le Fils de Dieu, fera des prodiges, dont la venue précédera la résurrection des morts. En apprenant de la bouche de Dieu ce qui arrivera à la fin des temps, Esdras s’écrie : « Seigneur, ayez pitié de la race des chrétiens. » Remonté au ciel, il assiste au jugement et il plaint les hommes qui doivent être jugés. Il désire voir le paradis. Les anges le conduisent à l’orient et lui montrent Hénoch, Élie, Moïse, les apôtres, les justes et les patriarches. Dieu lui fait connaître les noms des anges. Les anges redemandent alors à Esdras son âme. Sa couronne est prête ; mais il refusé longtemps de mourir ; il veut continuer sur terre son rôle d’intercesseur et d’avocat contre Dieu. Il cède enfin, quand il a l’assurance qu’il remplira avec plus d’efficacité son ministère dans la vie future.

Le Hir, Études bibliques, t. ii, p. 120-122 ; Schùrer, Geschichte, t. iii, p. 245.

Une autre apocalypse d’Esdras, en syriaque, relative à la durée de l’empire des musulmans, a été publiée avec une traduction allemande par Bœthgen, dans la Zeilschrift sur dit altestament. Wissenschaft, 1886, p. 199-213, et avec une traduction française par Chabot, dans la Revue sémitique, 1894, t. ii, p. 242-250, 333346. Une version arabe a été éditée par Gottheil, dans Hebraica, 1888, t. iv, p. 14-17. Une traduction anglaise a été faite par Hall, Presbyterian quarterly, 1886. Cf. Isolin, Apokalyptische Sludien, dans la Théol. Zeilschrift aus der Schweiz, 1887, p. 60-64, 130-136 ; Schùrer, op. est., t. iii, p. 245 ; R. Duval, La littérature syriaque, Paris, 1899, p. 93-94.

V. Apocalypse de Paul. — Différente de l’Ἀναβατικὸν Παύλου, qui, d’après saint Épiphane, Hæres., xxxviii, 2, P. G., t. xti, col. 656, était aux mains des caïnites, cette apocalypse a été citée par saint Augustin, Tract, in Joa., 98, P. L., t. xxxv, col. 1885, et par Sozomène, H. E., vii, 19, P. G., t. lxvii, col. 1480. Elle a été publiée en grec par Tischendorf, Apocalypses apocrypliæ, p. 34-69. La traduction anglaise d’une version syriaque plus développée a été donnée dans The journal of sacred literature and biblical record, 1865, p. 372. Cet apocryphe, composé peu après la mort de Théodose (395), est le récit de ce que vit saint Paul, lorsqu’il fut ravi au troisième ciel. II Cor., xii, 4. D’après la préface, il aurait été trouvé à Tarse dans la propre maison de l’apôtre. Saint Paul l’aurait écrit pour porter les hommes à faire pénitence de leurs péchés. Le soleil, la lune, les étoiles et la mer ont souvent demandé à Dieu de venger les crimes dont ils sont les témoins. L’apôtre recommande aux humains de louer le Seigneur, au coucher du soleil, parce que c’est l’heure où les anges gardiens vont adorer Dieu et lui rendre compte des actions des hommes. Les anges des méchants demandent d’être relevés de leur service ; mais Dieu les renvoie sur terre, se réservant le jugement. Saint Paul, ravi en esprit, va sous la conduite d’un ange visiter le séjour des justes. Dans le firmament, il voit de grandes puissances, chargées de punir les pécheurs, et au ciel, des anges brillants qui amènent à Dieu les âmes des justes. L’impiété lui apparaît comme un nuage de feu qui couvre toute la terre. Il assiste à la mort d’un juste et d’un pécheur. Les bons et les mauvais anges sont présents. Les mauvais anges ne trouvant rien à reprendre dans le juste, les bons conduisent son âme au lieu du