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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 10.1.djvu/115

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MARTIN (ANDRE) — MARTIN GRÉGOIRE]

cipes de saint Augustin ; niais ce travail n’a jamais été publié. L’influence de saint Augustin se fait sentir dans les thèses qu’il fit soutenir à Angers, en particulier dans une thèse sur la grâce, dédiée à Mgr de Buzanval, évoque de Beauvais, et celle thèse fut reprise trois fois, les 22, 26 et 30 août 1(172 ; dans une thèse sur la grâce des deux états, dédiée à saint Augustin, qui en fournit toute la matière ; dans une thèse sur la Trinité qui expose la doctrine de saint Augustin ; dans une thèse sur la Trinité et l’Incarnation et une autre sur la grâce justifiante ; dans une nouvelle thèse sur la grâce où on trouve exposée, en 1674, la doctrine des cinq propositions et qui fut condamnée par un décret de l’Index du 4 décembre 1674, en même temps qu’une autre thèse sur la grâce dédiée à la Mère de la Divine grâce. Ce fut cette dernière thèse qui valut au P. Martin une lettre de cachet et mit fin à son enseignement (8 août 1674), malgré l’intervention d’Henri Arnauld, évoque d’Angers.

Michaud, Biographie universelle, t. xxvii, p. 120 ; Hoeler, Nouvelle biographie générale, t. xxxiv, col. 32-33 ; Feller, Biographie universelle, édit. Pérennès, 1842, t. viii, p. 225 ; Moréri, Le grand dictionnaire, édit., de 1759, t. vii, p. 299 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xvi, p. 238 ; Dreux du Radier, Bibliothèque historique et critique du Poitou, 5 vol. in-12, Paris, 1754, t. iv, p. 294-298 et Histoire littéraire du Poitou, t. ii, p. 225-227 ; Desessarts, Les siècles littéraires de la France, t. iv, p. 306-307 ; Célestin Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, 3 vol. in-4°, Paris et Angers, 1874-1876, t. ii, p. 009 ; Ingold, Mémoires domestiques pour servir à l’histoire de l’Oratoire, t. lii, p. 518-529 ; Hurter, Nomenclator, 3’édit., t. iv, col. 448.

J. Carreyre.

11. MARTIN Claude, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur (1619-1696). — Né à Tours le 2 avril 1619, il eut pour mère la vénérable Marie de l’Incarnation, ursuline morte au Canada. Profès de la congrégation de Saint-Maur, en l’abbaye de Vendôme, l’an 1642, il fut successivement prieur des abbayes de Meulan, des Blancs-Manteaux à Paris, de Compiègne, de Saint-Serge d’Angers, de Bonne-Nouvelle de Rouen, de Marmoutier, et en même temps assistant de plusieurs supérieurs généraux. Il mourut simple religieux à Marmoutier en 1696. Dom E. Martène a écrit sa vie. Dom Cl. Martin a publié les Lettres et quelques autres traités composés par sa mère. On lui est redevable de la nouvelle édition des œuvres de saint Augustin, car après en avoir inspiré le dessein il en assura l’exécution. Il faut signaler enfin, comme étant de sa composition, les Méditations pour les dimanches, les fériés et les principales fêtes de l’année, 2 in-4°, Paris, 1669 (elles ont été traduites en latin par dom Mezger, 4 in-12, Salzbourg, 1695).

Dom Tassin, Histoire littéraire de la Congrégation de Saint-Maur, Paris, 1770, p. 163 ; dom R. Heurtebize, La vie des justes de dom Martène, Paris, 1925, t. ii, p. 140 ; Hoefer, Nouvelle biographie universelle, t. xxxiv, p. 31.

J. Baudot.

12. MARTIN DE LA MÈRE DE DIEU, carme déchaussé espagnol et auteur ascétique du xviie siècle. — Né à Castejón de los Monegros, province de Huesca, en 1579, il entra dans l’Ordre des carmes déchaussés à Saragosse et prononça deux fois ses vœux : d’abord le 26 avril 1598 et puis le 1er mai 1600, en revalidation de la première profession. Homme d’une grande sainteté et d’une vie très austère et pénitente, remarquable par ses longs jeûnes au pain et à l’eau, l’usage fréquent des cilices, des chaînes et des disciplines, il stimula ses confrères à la vie érémitique qui se pratique dans les saints Déserts des carmes déchaussés. Non seulement il leur prêcha d’exemple au saint Désert de Saint-Hilarion de El Cardon, en Catalogne, dont il fut prieur et où il vécut de longues années ; mais aussi il leur composa plusieurs ouvrages, qu’il leur dédia. Il fut plusieurs fois maître des novices à Saragosse (la 1re fois en 1610) ; prieur des couvents de Tamarite, Calatayud, El Cardon, Saragosse et Valence ; deux fois provincial de la province de Catalogne, d’Aragon et de Valence et une fois définiteur général de la Congrégation d’Espagne. Il mourut saintement, comme il avait vécu, au couvent de Saint-Joseph de Saragosse, le 13 janvier 1656.

Le P. Martin de la Mère de Dieu publia plusieurs ouvrages ascétiques en espagnol, qui furent assez goûtés de son temps. Notamment : 1. Practica y exercicios de bien morir, Madrid, 1628, in-16 et Tortosa, 1630. Cet ouvrage fut traduit en plusieurs langues, entre autres en latin, sous le titre de Praxis seu exercitium bene moriendi, Cologne, 1641, in-12. — 2. Arbitrio espiritual para enriquecer et alma, reducida á très partes, donde, en que, y como quiere Dios, Saragosse, 1649, in-12. — 3. Estaciones del Hermitaño de Christo, Saragosse, 1651, in-8°, dédié aux carmes déchaussés ermites du saint Désert de El Cardon. — 4. Explicacion de las Estaciones del Hermitaño de Christo. — 5. Los tres Assistentes de Jesus, esto es la pobreza, dolor é infamia, Saragosse, 1654, in-8°, dédié aux mêmes ermites de El Cardon. — 6. Arpa Cristifera templada à la veneracion de la Imagen de Christo Nuestro Señor Crucificado, destrozada por los hereges, restaurada y colocada con ricos adornos bajo la ara de la capilla mayor del real convento de san Lazaro de Zaragoza… Saragosse, 1655, in-4°.

Joseph du Saint-Esprit, C. D., Cadena mystica carmelitana, Madrid, 1678, Catalogo de los autores carmelitas descalzos ; Joseph de Sainte-Thérèse, C. D., Reforma de los Descalzos de Nuestra Señora del Carmen, Madrid, 1683, t. iii, l. IX, c. x, n. 7, p. 45 ; Aubertus Mirseus, Bibliotheca ecclesiastica, part. II, 249, édit. de Fabricius, Hambourg, 1718, p. 335 ; Martial de S. Jean-Baptiste, C. D., Bibliolheca scriptorum… carm. exe,’Bordeaux, 1730, p. 289-290, n. 20 ; Cosme de Villiers, C. C, Bibliotheca carmelitana, Orléans, 1752, t. ii, col. 389-390, n. 85 ; Nicolas Antonio, Bibliotheca hispana nova, Madrid, 1783-1788, t. ii, p. 106 a ; Félix de Latassa, Biblioteca nueva de los escritores Aragoneses que florecieron desde et ano de 1800 hasla et de 1802, Pampelune, 1798-1802, t. iii, p. 231, 232, n. 166 ; Barthélémy de S. A.-Henri du S. S., C. D., Collectio scriptorum O. carm. exe, Savone, 1884, t. ii, p. 29, 30, n. 48. P. Anastase de Saint-Paul.

13. MARTIN Grégoire, controversiste anglais du xvi’siècle. — Originaire de Maxfield, dans le Sussex, il entra en 1557 au collège Saint-John d’Oxford, où il se fit bientôt remarquer par sa connaissance du grec et de l’hébreu. Son catholicisme le força de s’exiler pendant la persécution d’Elisabeth : il alla rejoindre à Douai, en 1570, son compatriote Guillaume Allen, fondateur du Collège anglais de cette ville. Là, il étudia la théologie, fut ordonné prêtre en 1573, conquit la licence le. Il janvier 1575. Après un court séjour à Rome, il fut rappelé à Reims où Allen avait dû transférer son collège en 1578 ; il y enseigna le grec, l’hébreu, l’Écriture sainte et y resta jusqu’à sa mort qui survint le 28 octobre 1582. Grégoire Martin est surtout connu comme auteur de la traduction anglaise de la Bible qui devait rester célèbre sous le nom de. Bible de Douai. Il l’entreprit sur les instances d’Allen. Le Nouveau Testament parut à Reims en 1582 ; l’Ancien Testament fut publié en 1609-1610, avec des notes polémiques et des tables historiques, œuvre de Richard Bristow et de Worthington. Outre cette traduction, qui fut souvent rééditée, Martin a écrit divers ouvrages dont plusieurs sont restés inédits. De son vivant ont paru : l. À treatise of schisme, in-16, Douai, 1578 ; 2. À discoverie of the manifold corruptions of the H. Scriplures by the heretikes of our daics, specially the cnglish sectaries, Reims, 1582, in-8°.