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MISSIONS D’AFRIQUE — I 942
installations de sports, amicales d’employés ou

sociétés de secours mutuel, etc.

La préfecture apostolique du Sénégal, créée en 1563, et le vicariat apostolique de Sénégambie créé cent ans plus tard, sont depuis 1873 rattachés l’un à l’autre. Sur une population de 1 777 709 habitants, les pères du Saint-Esprit ont pu conquérir 23 000 catholiques. Le clergé indigène compte 4 prêtres.

3° Le Soudan est constitué par les bassins du Haut-Sénégal et de Moyen Niger. Au Nord, les régions sahariennes (2 millions de kmq.) hantées par les Maures, les Peuhls, les Touaregs et autres nomades envahisseurs, tous musulmans. Un des gros obstacles aux conversions est la forte constitution de la famille qui enlève toute liberté à l’individu. Au Sud, le pays (600 000 kmq.) est occupé par des sédentaires aborigènes, les groupes mandé, mélange de Nigritiens et de Bantous (Bambaras, Malinkés, Soninkés, etc.). C’est chez ces derniers que se font les conversions.

Deux vicariats : Bamako à l’Ouest, Ouagadougen à l’Est et les deux préfectures de Navrongo et de Bobo-Dionlasso. Les pères blancs ont là 8 350 fidèles. Déjà un petit séminaire a été ouvert à Kati. Les missionnaires sont à l’espoir.

4° La côte occidentale, du Sénégal au Niger. — Du Sénégal aux bouches du Niger, la côte se morcelle en multiples colonies, où musulmans et païens se mêlent en proportions très inégales.

Guinée portugaise, 5 000 catholiques, relève du Cap Vert.

Guinée française, V. A. 1920 : pères du Saint-Esprit.

Sierra Leone, V. A. 1858 : pères du Saint-Esprit ; colonie anglaise où abondent toutes les variétés de protestants.

De même dans la république noire de Libéria (P A. 1903) fondée par les États-Unis pour les nègres émancipés d’Amérique. Nous entrons ici dans le domaine des pères des Missions africaines de Lyon. Il comprend, outre la Libéria, la Côte -d’Ivoire (V. A. 1911) colonie française, avec à l’intérieur la P. A. de Koroko (1911), la Côte de l’Or, colonie anglaise, comprenant 2 vicariats : Côte de l’Or, (1901) et Basse-Volla (1923) ; le Togo, naguère colonie allemande, aujourd’hui partagé entre la France et l’Angleterre, naguère cultivé par les pères du Verbe-Divin, (V. A. 1914) ; le Dahomey (X. A. 1901), colonie française, le Lagos dans la Côte de Bénin, colonie anglaise (V. A. 1861) ; enfin la colonie anglaise de la Nigeria, un des pays de l’Afrique du Nord où le protestantisme est le plus florissant. La Nigeria occidentale (V. A. 1919) et l’orientale (P. A. 1911) complètent le domaine des missionnaires de Lyon. Avec la Nigeria méridionale recommence celui des pères du Saint-Esprit.

Dans toute cette région côtière, les 16 millions de noirs, purs nègres pour la plupart, sont en majorité fétichistes, généralement agriculteurs paisibles. Plusieurs cependant sont d’humeur belliqueuse (les Achantis par exemple) et ont été pour les européens des adversaires redoutables. L’élément musulman est nombreux, mais non prédominant. Cependant tous les centres du littoral ont leurs mosquées. Il y avait 800 musulmans au Lagos, en 1863, il y en a 20 000 aujourd’hui. En général la population résiste à la propagande, elle reste fétichiste. Seule la Nigeria du Sud a été plus sérieusement islamisée.

5° Cameroun et Guinée. - - Toute la région comprise entre le Niger, le Tchad, l’Oubanghi, le Congo et l’Océan est, sauf quelques enclaves, confiée aux Pères du Saint-Esprit. Le mahométisme domine dans le Nord, et, à mesure qu’on descend vers le Sud, l’animisme prévaut. De même, Nigritiens au Nord, Bantous au centre et au Sud. On entre à l’Ouest par le Cameroun dans le domaine linguistique des Ban tous, lequel se termine, dans le Sud-africain, au fleuve Orange. Là se pratiquait en grand, comme au Congo belge, le commerce des esclaves, spécialité atroce des Arabes musulmans.

Naguère colonie et mission allemande, le Cameroun a dû passer des pères pallottins, congrégation italoallemande, aux missionnaires du pays voisin. C’est la plus forte Église de l’Afrique équatoriale, aujourd’hui partagée entre les pères du Saint-Esprit et les pères du Sacré-Cœur pour la partie française, et pour la partie anglaise, les pères de Mill-Hill. Beçue avec déjà 28 ou 30 000 fidèles, elle en a maintenant 131 000.

Descendant encore la côte, nous trouvons, mêlés à d’autres colonies les débris des anciennes possessions espagnoles et portugaises, l’île meurtrière de Fernando Po (Espagne), la Guinée espagnole, l’île et diocèse de Saint-Thon.as (Portugal), puis la Guinée française (V. A. 1920), le Loango (V. A. 1886), français également, où les pères du Saint-Esprit cultivent des chrétientés qui remontent aux capucins du xvii* siècle. Le Landana (P. A. 1865) se rattache, par-dessus l’embouchure du Congo, aux missions portugaises.

/II. LES TROIS COXGO. — 1° Le Congo français.

Le Loango nous introduit au Congo français, vaste région qui, par l’Oubanghi, appartient au bassin du Congo, et par le Chari à celui’du lac Tchad. Il faut rappeler ici le souvenir de Mgr Augouard, 1’ « évêque des anthropophages ». Un vicariat (1890) celui de l’Oubanghi ou de Brazzaville et une préfecture (1909), celle de VOubanghi-Chari.

Dans l’ensemble, la population est fétichiste, mais au nord l’Islam descend peu à peu. Il ne manque pas de tribus encore absolument grossières. Beaucoup sont décimées par la maladie du sommeil, comme aussi celles du Congo belge. Dans ce milieu, peu rassurant souvent, l’évangélisation a commencé seulement vers 1880, et a gagné dans les 25 000 fidèles. Les missionnaires sont les pères du Saint-Esprit.

Le Congo belge.

 La vaste colonie belge du

centre africain est, au point de vue apostolique, caractérisée par la méthode qui a présidé à la prise de possession par l’Évangile de ce pays barbare. Dès avant la création de l’État indépendant, les pères blancs occupaient le vicariat du Haut-Congo, une de leurs premières fondations (1880). En 1888 le Saint-Siège créa pour le nouvel état le vicariat du Congo belge et le confia aux pères de Scheut. Le lotissement commença quatre ans après par le Kwango, donné aux jésuites. Puis la Belgique catholique fit appel à toutes ses forces religieuses. Toutes les congrégations de prêtres, de frères, de sœurs furent amenées à collaborer à l’œuvre commune. Jamais pareil ensemble n’avait été réalisé.

Voici la liste des missions par ordre de date de fondation : 1880, Haut-Congo, pères blancs, V. A., 1880 ; 1888, Léopoldville, pères de Scheut, V. A., 1882 ; 1892, Kwango, jésuites, V. A., 1927 ; 1898, Ouella occidental, auj. Buta, prémontrés, V. A., 1924 ; 1901, Haut-Kassaï, pères de Scheut, V. A.. 1917 ; 1904, Stanley Faits, prêtres du Sacré-Cœur (Saint-Quentin), V. A., 1908 ; 1910, Kalanga, bénédictins, P. A., 1910 ; 1911, Ouella oriental, auj. Niangara, dominicains, V. A., 1924 ; 1911, Oubanghi belge, capucins, P. A., 1911 ; 1911, Matadi, rédemptoristes, P. A., 1911 ; 1911, Kantaga septentrional, pères du Saint-Esprit, P. A., 1911 ; 1912, Rouanda, pères blancs, V. A., 1912 ;

1919, Nouvelle-Anvers, pères de Scheut, V. A., 1919 ;

1920, Ouella occid.-sept., auj. Bondo, pères croisiers, P. A. 1926 ; 1922, Ouroundi, pères blancs, V. A. 1922 ; 1922, Lac Albert, pères blancs. P. A., 1922 ; 1922, Lulia et Kalanga central, franciscains, P. A., 1922 ; 1924, Thsuapa, auj. Coquilhats-ville, miss, du Sacré-Cœur d’Issoudun, P. A., 1924 ; 1925, I.uapula supé-