l’enfant prodigue ; 1880, le jugement de Jésus-Christ ; 1881, paraboles du salut ; 1882, nos devoirs envers l’Église ; 1883, le chrétien ; 1884, devoirs eucharistiques ; 1885, pratique de la pénitence ; 1886, les œuvres catholiques ; 1887, l’amour chrétien dans le mariage ; 1888, les leçons de la mort ; 1889, les avertissements de l’autre monde ; 1890, les adieux du Sauveur. — - Ce sont des applications véhémentes, pressantes, plus proches de l’auditoire, des grandes vérités théologiques prêchées dans les carêmes immédiatement précédents. La portée doctrinale est moindre, mais le nombre de pages éloquentes est considérable. Les Passions du Vendredi saint en particulier forment un ensemble remarquable : 1872, au pied de la croix, Miserere de la France ; 1873-1874, la croix et les idoles ; 1875, la croix révélatrice de la misère et de la grandeur de l’homme ; 1876, prière de Jésus-Christ ; 1877, agonie de Jésus-Christ ; 1878, les ennemis de Jésus le recherchent ; 1879, les compassions ; 1880, crucifiement et mort de Jésus : le Psaltérion divin ; 1881, les vignerons infidèles ; 1882, cantique de l’Église persécutée ; 1883, la souffrance chrétienne ; 1884, le Calvaire et l’autel ; 1885, Jésus victime du péché ;
1886, la croix étendard des œuvres catholiques ;
1887, les noces sanglantes du Christ ; 1888, le vainqueur de la mort ; 1889, la croix clef du ciel et de l’enfer ; 1890, prière sacerdotale du Sauveur. Toutes ces Passions sont d’un pathétique achevé. Elles culminent sans doute, dans la Passion de 1880, le Psaltérion divin.
2° Avant son Exposition magistrale du dogme dont les Retraites pascales et les Passions du Vendredi saint ne sont que des applications particulières, le P. Monsabré s’était essayé avant 1870, à un travail déjà considérable : quarante conférences d’Introduction au dogme catholique. Ces deux forts volumes parus en 1866 représentent la préparation à cette période où, dans la chaire de Notre-Dame, le P. Monsabré sera tout à fait maître de son talent. Il s’agit de l’accord de la foi et de la raison, de la préparation rationnelle de l’acte de foi par l’examen des prophéties, des miracles et des témoignages. Voici le détail des sujets traités : rationalisme (l er -7e), sentimentalisme mystique (8e), traditionalisme (9e -10e), nature de la prophétie (lle -13e), les prophètes (14e -15 6), le messianisme (16e -17e), preuve des prophéties (18e -20e), possibilité du miracle (21e), discernement du miracle (22e -25 6), preuve de la foi par les miracles (26e -30e), le témoignage de la Bible (31e -35e), le témoignage de l’Église (36e), le témoignage des martyrs (37e), le témoignage de la doctrine (38e), la théologie (39e), la victoire sur les hérésies (40e).
3° A Notre-Dame même, avant son Expositioa du dogme, le P. Monsabré avait prêché le carême de 1872 sous ce titre : Radicalisme contre radicalisme. Il y exposait les devoirs des chrétiens concernant la famille et la société. Dès 1869, il avait aussi prêché à Notre-Dame un Avent sur le Concile et le Jubilé. Ces six conférences avaient pour but d’éveiller la piété des fidèles envers le concile du Vatican. Beaucoup plus tard, en descendant de la chaire de Notre-Dame, en 1890-1891, c’est à Borne qu’il alla prêcher l’Avent. Les conférences de cet Avent, réunies elles aussi en volume, traitent des évangiles quotidiens.
4° Nous avons en outre, 6 volumes de Discours et panégyriques : à des assemblées diverses (l er -2e), panégyriques de saint Jean-Baptiste, de sainte Madeleine, de sain t Jean Berckmans (9e -lle), œuvres et circonstances (lle -21e), congrès eucharistique (22e), propagation de la Foi (23e), panégyriques de saint Jean-Baptiste de la Salle, Jeanne d’Arc, l’abbé Bourgeois, Lacordaire (24°-27e), Sacré-Cœur de Montmartre (28e -30e), Marie (31e), la lutte chrétienne dans la France mo derne (32e -34e), les saints (35e), saint Thomas d’Aquin (36e), Jeanne d’Arc (37e), le Temple (38e), première messe, cloche, orgue, chaire (39e -43e), la croix (44e), les ornements sacrés (45e), première messe, première communion (46e -47e), panégyriques de saint Dominique, bienheureuse Dianne, Jeanne d’Arc, de Pontbriand, P. Félix, P. Chocarne, victimes du Bazar de la Charité, naufragés de la Bourgogne, congrégations (48e -56e), questions scolaires (57e -60e), éducation chrétienne (61e -64e), première communion (65e), mariage (66e), noces d’or (67e), charité envers le prochain (68e -76e), saint Vincent de Paul (77e), le Bosaire(78e -80e), Notre-Dame des Arts (81e), vêtures et professions (82e).
5° Lorsqu’il fut retiré au Havre, le P. Monsabré publia ce qu’il appelait ses Petits carêmes qui furent réunis en 2 volumes en 1902 : t. I er : Carême de 1898 ; sur les évangiles de la liturgie, Carême de 1899, sur les sentiments de l’âme de Jésus pendant sa passion ; Carême de 1900, sur la parole de Dieu, vie de l’âme chrétienne ; t. n : Carême de 1901, sur l’amour de Dieu ; Carême de 1902, sur l’amour du prochain.
6° Le P. Monsabré a publié en 1901, sur l’éloquence sacrée un volume intitulé : La prédication Avanl-Pendant-Après. Cet ouvrage lui avait été demandé officiellement par le chapitre général des dominicains réuni à Avila en 1895, pour conseiller les jeunes religieux et être utile du même coup à tous les ecclésiastiques. Il est curieux de comparer ce traité du meilleur orateur chrétien de la fin du xixe siècle avec l’ouvrage analogue du meilleur orateur chrétien de la fin du xviiie, l’abbé, plus tard cardinal Maury.On mesurera par là la différente des temps et des cultures théologiques. L’Essai de Maury sur l’éloquence de la chaire est, selon le jugement pertinent de Sainte-Beuve, « l’un des meilleurs livres que nous ayons dans le genre didactique ». Mais ce livre qui excelle par la composition, la critique littéraire, les conseils suggérés, a un point très faible : il manque totalement de théologie. L’Écriture sainte, les Pères de l’Église, quelques classiques païens : Quintilien et Cicéron, quelques Français : Pascal, Bossuet constituent avec quelques livres de piété : saint François de Sales, Grenade, tout l’arsenal savant de l’orateur sacré selon Maury. Le livre du P. Monsabré n’a pas le brillant de celui de Maury. Il est fait de conseils tout fraternels, à la fois sérieux et simples. Il est pieux. Et surtout il insiste beaucoup sur l’information doctrinale lointaine et immédiate du prédicateur et du sermon. Sans négliger le moins du monde toutes les autres qualités de l’orateur qu’il passe longuement en revue, depuis la diction jusqu’à la prière, le P. Monsabré insiste avant tout sur la science sacrée. La prédication n’est pour lui qu’un monnayage de la science sacrée. Sa Bible est déjà une théologie biblique, et son sens avivé des réalités de l’Église lui fait recommander non seulement les Pères, mais la longue succession des théologiens médiévaux et modernes.
7° Les deux volumes intitulés La prière parurent aux environs de la mort du P. Monsabré. Le t. i » ’, « Philosophie et théologie de la prière » est à la fois un bon traité théologique et un guide des consciences. Le t. ii, « La prière divine ou le Pater » est un commentaire approfondi, plein de verve et aussi de piété. Cet ouvrage du P. Monsabré sur la Prière, le dernier en date, est aussi un de ses meilleurs. A partir de 1878 le P. Monsabré avait publié en opuscules : Petites méditations pour la récitation du saint Rosaire, sept séries de méditations solides et concises à propos de chacun des mystères. Les séries sont intitulées : Jésus dans le Rosaire, Marie dans le Rosaire, Fruits du Rosaire, Intentions du Rosaire, le Rosaire et l’Eucharistie, actes d’amour.