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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.1.djvu/407

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NONNOS LE PANOPOLITAIN — NORIS


lement W. von Christ (Schmidt et Stàhlin), Geschichte der griechischen Literaiur, 6e édit., t. iii, 1924, p. 965-971 ; O. Bardenhewer, Altkirchliche Literatur, t. IV, 1924, p. 122-124 ; Protest. Bealencyclopadie, t. xiv, 1904, p. 156159 ; J. Golega, Studien iïber die Evangeliendichtung des Nonnos, Brcslau, 1930.

É. Amann.

NONNOTTE Claude-François (1711-1793), naquit à Besançon, le 29 juillet 1711 ; il fit ses études chez les jésuites de cette ville et entra de bonne heure dans la Compagnie. Il lut d’abord appliqué à l’enseignement, puis à la prédication. Il eut de vifs démêlés avec "Voltaire qui ne lui pardonna jamais d’avoir signalé, dans ses écrits, des erreurs historiques manifestes. IJ fut supérieur de la résidence de Paray-Je-Monial en 1755. Après la suppression de la Compagnie, Nonnotte revint à Besançon, où il se consacra tout entier à la défense de la religion. En 1781, il fut élu membre de l’Académie des Belles-Lettres et Arts de Besançon. Il mourut, dans cette ville, le 3 septembre 1793.

Tous les écrits du P. Nonnotte ont pour objet la défense de l’Église contre les attaques des incrédules du xviiie siècle et, en particulier, contre celles de Voltaire. Parmi ces écrits, il faut citer, par ordre de date : Examen critique ou Réfutation du livre des mœurs, in-8°, Paris, 1757. Ce livre contient « des principes impies, une morale indécente, des maximes séditieuses, des calomnies contre la religion, le mépris de la vertu et de nombreuses contradictions » (Mémoires de Trévoux, d’août 1758, p. 1960-1972). — Les erreurs de Voltaire, 2 vol. in-12, Avignon, 1762 (Annales littéraires de 1762, t. vi, p. 217-249). Cet ouvrage eut beaucoup de succès : il fut réédité à Liège, 2 vol., in-12, 1766 ; à Lyon, 2 vol. in-12, 1767, et considérablement augmenté, dans une nouvelle édition, 2 vol., in-12, Paris, 1770 (Annales littéraires de 1770, t. vi, p. 145-167), puis à Lyon, 2 vol. in-12, 1774, et à Besançon, 3 vol. in-12, 1818. Enfin, une nouvelle édition, augmentée d’un troisième volume, intitulé : L’esprit de Voltaire dans ses écrits, parut à Paris, en 1820, puis en 1822 et en 1823, 3 vol. in-8 (Ami de la religion du 4 nov. 1820, t. xxv, p. 385-390, et 6 déc. t. xxv), p. 97-103). L’écrit fut traduit en allemand, 1768, en espagnol, 1772, et en italien, 1773, et il eut plusieurs éditions en chacune de ces langues. L’esprit de Voltaire avait d’abord paru à part, in-8°, s. l., 1797. L’ouvrage, justement célèbre de Nonnotte, parut, à l’origine, sans nom d’auteur ; dans la première partie, l’auteur signale les fausses citations et les principes irréligieux de Voltaire dans son Essai sur l’histoire générale ; dans la seconde partie, Nonnotte relève les erreurs dogmatiques de Voltaire dans son Essai sur l’administration publique et son Poème sur la loi naturelle. Voltaire fut piqué au vif par cette critique et il répliqua, sous le pseudonyme de Damilaville, dans un écrit intitulé : Éclaircissements historiques à l’occasion d’un libelle calomnieux contre l’Essai sur les mœurs. Ces Éclaircissements sont imprimés au t. vu de l’édition de’Essai sur ihisloiie générale, 1761-1763 et sont reproduits a la suite û’Un chrétien contre six juifs. Plis tard, Voltaire ajouta une Addition aux observations précédentes et enfin un pamphlet intitulé : Honnêtetés littéraires ; il laisse paraître toute sa colère dans deux lettres du 17 mai et du 18 septembre 1762, et dans)’Incursion sur Nonnotte ex-jésuite, t. xxxi, p. 156-209 de l’édition des Œuvres de Voltaire, 1785. Mais Nonnotte répliqua dans Réponses aux Éclaircissements historiques et aux Additions, 1766 et 1767 ; dans Lettre d’un ami à un ami sur les Honnêtetés littéraires. Ces divers écrits de Nonnotte se trouvent dans les éditions postérieures des Erreurs de Voltaire.

Nonnotte reprit ses attaques contre l’incrédulité

dans son Dictionnaire philosophique de la religion, où l’on établit tous les points de la religion attaqués par les incrédules et où l’on répond à toutes leurs objections, 4 vol., in-12, Avignon, 1772 (Annales littéraires de

1773, t. iii, p. 166-187). Comme le précédent, cet écrit eut beaucoup de succès et fut réimprimé plusieurs fois 2 vol. in-12, s. 1., 1773 ; 1 vol. in-8°, Lyon, 1773 ; 1 vol. in-8°, Liège, 1773 ; 4 vol. in-12, Paris, 1774. Une nouvelle édition, considérablement augmentée, 4 vol. in-12, Besançon, 1774 et 4 vol. in-12, s. 1.,

1774, parut avec un faux titre : Nouveau dictionnaire anti-philosophique, par allusion au Dictionnaire antiphilosophique de Chaudon qui, lui aussi, combattait le Dictionnaire philosophique de Voltaire ; enfin une nouvelle édition parut à Besançon, en 1818 et en 1820, 4 vol. in-8°, enfin à Paris, 2 vol. in-8°, 1835. (Ami de la religion du 13 janvier 1821, t. xxvi, p. 273-275.)

Voltaire ne répondit pas directement à ces critiques, mais un janséniste appelant, Bon-François Rivière, plus connu sous le nom d’abbé Pelvert, publia les Lettres d’un théologien à M***, où ion examine la doctrine de quelques écrivains modernes contre les incrédules, 2 vol., in-12, s. L, 1776 ; dans cet écrit, Pelvert attaque plusieurs jésuites : le P. de La Marche, pour son ouvrage : La foi justifiée contre tout reproche de contradiction avec la raison, in-12, 1762 ; le P. Floris pour son écrit : Les droits de la religion soutenus contre les maximes de la nouvelle philosophie, 2 vol. in-12, 1774 ; le P. Paulian, pour son Dictionnaire philosophicothéologique portatif, avec des notes, in-12, 1770 et enfin le P. Nonnotte pour son Dictionnaire philosophique de la religion. Pelvert relève, dans tous ces ouvrages, des erreurs sur le péché originel, sur les œuvres et le salut des infidèles, sur la liberté et la grâce (Nouvelles ecclésiastiques, du 13 nov. 1774, p. 181-184).

Nonnotte a encore publié Les philosophes des trois premiers siècles, ou portraits historiques des philosophes païens, qui, ayant embrassé le christianisme, en sont devenus les défenseurs par leurs écrits, ouvrage avec lequel on fera aisément Ja comparaison de ces philosophes anciens avec ceux d’aujourd’hui, in-12, Paris, 1789 (nouvelle édition en 1792 et Besançon, 1818). L’ouvrage lut traduit en allemand en 1790.

Il faut ajouter encore les Principes de critique sur l’époque de l établissement de la religion chrétienne dans les Gaules, in-12, Avignon, 1789. On lui a attribué, mais à tort, ce semble, l’écrit intitulé : Du gouvernement actuel des paroisses, publié en 1822. La bibliothèque de la ville de Besançon et les archives de l’Académie des Belles-lettres et des Sciences de cette ville possèdent des manuscrits qui lui sont attribués.

Michaud, Biographie universelle, t. xxxi, p. 19-20 ; Hœfer, Nouvelle biographie universelle, t. xxxviii, col. 232233 ; Quérard, La France littéraire, t. VI, p. 445-446 ; Feller-Weiss, Biographie universelle, t. vi, p. 225-226 ; Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique, édit. 1822, t. xx, p. 363-364 ; Éloge de Nonnotte par Grappin, dans les Mémoires de l’Académie de Besançon de 1812 ; Ami de la religion et du roi, t. xxv, 4 nov. 1820, p. 385-390 ; 6 déc, t. xxvi, p. 97-103, et du 13 janv. 1821, t. xxvi, p. 273-275 ; Caballero, Bibliothecæ Scriptorum Societatis Jésus Supplemenliim, t. i, 2 vol., in-4°, Rome, 1814, p. 210-211 ; De Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, t. iv, p. 481-483 ; Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. v, col. 1803-1807 ; Encyclopédie des sciences religieuses (prot.), t. ix, p. 692-693 ; Ch. Barthélémy, Le dossier de Nonnotte, dans Erreurs et mensonges historiques, XIIIe série, in-12, Paris, 1881, p. 42-87 ; Kirchenlexicon, t. ix, col. 444-446 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. v, col. 313-314.

J. Carreyre.

    1. NORIS Henri##


NORIS Henri, moine augustin et cardinal (16311704). — 1. Vie. — Il naquit à Vérone d’une famille, qui était, dit-on, d’origine anglaise, le 29 août 1631, fut nommé Jérôme au baptême, fit ses études chez