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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.2.djvu/158

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    1. ORIENTALE (MESSE)##


ORIENTALE (MESSE). RIT ANT, CONSÉCRATION

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Le mot « catholicis » désigne non pas les fidèles catholiques mais les patriarches nestoriens qui ont le titre de Catholicos. D’ailleurs dans la liturgie syromalabare, il est remplacé par pro Palriarchis.

Les nestoriens continuent à lire en ce moment les diptyques. — Ce que faisaient autrefois les Maronites à l’anaphore de saint Pierre ; cf. Missale chaldaicum…, édition de Rome, 1594, op. cit., p. 222-224. — Le nom de « livre des vivants et des morts », que ces liturgies donnent aux diptyques explique le mot même. C’est une liste de saints, en commençant par Notre Seigneur et la sainte Vierge, que l’on invoque ; une autre liste comprend les vivants et les morts, en commençant par les membres de la hiérarchie. Il semble que le diacre faisait cette lecture pendant le baiser de paix ; en effet le meilleur moyen d’obtenir pardon pour soi et pour ses parents et amis, c’est de commencer par demander pardon et par accorder le pardon aux autres.

Le prêtre demande à Dieu d’agréer son sacrifice, et le diacre demande au peuple de prier « dans son cœur ». Après cela le prêtre met de l’encens et bénit le peuple comme dans la liturgie jacobite pour commencer le dialogue et la préface.

Le prêtre : Sursum sint mentes vestrse. Le peuple : Ad te Deus Abraham, Isaac et Israël, rex gloriose. Le prêtre : Oblatio Deo, omnium Domino offertur. Le peuple : Dignum et justum est. Le diarre : Pax nobiscum. Liturgia apo<sloIorum… Ourmiah, p. 13.

Comme il a été dit plus haut la préface est inspirée de Daniel, vii, 10. Les fidèles disent le sanctus :

Sanctus, Sanctus, Sanctus, Dominus Deus potens ; pleni sunt cæli et terra gloria e.jus et natura ejus substantiæ et honore splendoris ejus gloriosi. Hosanna in excelsis. Hosanna filio David, benedictus qui venit et venturus est in nomme Domini. Hosanna in excelsis. Cf. Liturgia…, p. 14.]

b) Le sacrifice. — a. Le Vere sanctus. — Les liturgies orientales — la liturgie gallicane et mozarabe les imitent en cela — ont cette particularité d’avoir un développement normal, quoique prolixe ; le célébrant introduit le Sanctus que les fidèles chantent ; cela lui inspire la suite, puisqu’il commence la prière dans laquelle sont insérées les paroles consécratoires par le Vere sanctus et il développe les raisons pour lesquelles on doit glorifier Dieu ; suivant les anaphores, il insiste plus ou moins, sur la création, et il en fait une longue énumération. Cela l’amène à la chute de l’homme, à la promesse d’un Sauveur, à l’annonce des prophètes, à l’accomplissement de cette promesse dans le temps. Quelquefois le récit de la vie du Christ est plus développé, pour aboutir normalement au récit de la cène.

D’autres fois, comme dans « l’anaphore de l'Église romaine », du rit maronite, le prêtre se contente de dire :

Sanctus es Pater qui misisti Filiura tuum dilectum Dominum nostrum.lesum Cliristum.

Le nom du Christ suffit pour introduire le récit de la cène.

Comme on le verra, ce développement dans la liturgie alexandrine, est coupé par une sorte d'épiclèse

b. Les paroles de la consécration. — C’est à cause de la tendance latinisante qui s’est malheureusement développée chez les Orientaux catholiques à partir du xvie siècle, que l’on rencontre dans le rit maronite, des modifications regrettables.

Les manuscrits du missel édité à Rome en 1594, ont été confiés en dernier lieu au P. Thomas Terracina, O. P. Celui-ci non seulement substitua aux multiples formules consécratoires traditionnelles des dif férentes anaphores, une formule unique, celle du rit romain ; mais il poussa le zèle jusqu'à mutiler l'épiclèse. Tout cela fut fait à l’insu du souverain pontife et du patriarche qui défendit l’usage de ce missel, pendant deux ans. Cf. P. Dib, Étude sur la liturgie maronite, p. 35-36. La formule maronite dit : accepit panem in sanctas manus et elevavit oculos suos ad te…, à la consécration du calice on ne trouve qu’un adjectif : in puras manus suas. Dans l’anaphore maronite de saint Cyrille, de l'édition de 1594, les paroles consécratoires sont à la fois en arabe et en syriaque. Il était donc libre au prêtre de se servir de l’une ou de l’autre langue. Ce sont les seules différences que l’on rencontre à ce propos, dans les éditions de Rome, 1594, 1716. Le mot sanctificavit après benedixit, qui était déjà dans quelques anaphores, a été ajouté à toutes les autres. Le peuple répond à chaque consécration par V Amen. Voici l’ancienne formule citée par Mgr Rahmani, Les liturgies orientales et occidentales, p. 320-322. De petites corrections sont introduites pour serrer de plus près le texte original.

Nous faisons mémoire, Seigneur, de votre passion… Dans cette nuit où vous avez été livré aux bourreaux, Seigneur, vous avez pris du pain, dans vos mains pures et saintes et vous avez regardé le ciel, vers votre glorieux Père et vous (1') avez béni f, vous ( ! ') avez signé j", vous ( ! ') avez consacré, vous (1*) avez rompu, vous (f) avez donné, à vos disciples, apôtres bienheureux, et vous leur avez dit : ceci est mon corps qui f est brisé pour la vie du monde, et donné pour le pardon des fautes et la rémission des péchés de ceux qui le reçoivent. Prenez et mangez-en ; il sera pour vous, pour la vie éternelle. Amen. De même sur le calice vous avez rendu grâces t » vous avez glorifié f et vous avez dit f> Seigneur : ceci (est) le calice de mon sang de la nouvelle alliance qui se répand pour plusieurs, pour la rémission des péchés. Prenez, buvez-en tous ; il sera pour le pardon des fautes et la rémission des péchés et pour la vie éternelle.

Le peuple : Amen. Cf. aussi à la Vaticane, ms. 29, fol. 5.

On a bien remarqué, outre cette forme proprement orientale commençant par « Dans cette nuit », que la parole est adressée au Fils. Cela sera constaté à nouveau dans la liturgie alexandrine.

Voici maintenant quelques-uns des récits de l’institution que l’on trouve dans le rit des Syriens occidentaux uniates.

Dans l’anaphore de saint Jacques et de saint Jean l'évangéliste :

Cum enim suscepturus esset mortem voluntariam pro nobis peccatoribus, ipse immunis a peccato, in ea nocte qua tradendus erat pro vita et salute mundi, accepit panem in manus suas sanctas, immaculatas et incontaminatas et aspexit te, Deus Pater, egit gratias f, benedixit f, sanctificavit f, fregit et dédit discipulis suis dicens : accipite, manducate ex eo : Hoc est corpus ræura, illud quod pro vobis et pro multis frangitur et datur, in remissionem peccatorum et vitam a j ternam.

Le peuple : Amen.

Similiter etiam et calicem postquam cenaverunt miscens vino et aqua et agens gratias fbenedixit f, et sanctiiicavit f, et dédit iisdem discipulis suis et apostolis, dicens : Accipite, bibite ex eo, vos omnes. Hic est sanguis meus, ille Testamenti novi qui pro vobis et pro multis effunditur et datur in remissionem peccatorum et in vitam seternam.

Le peuple : Amen.

Cf. Missale juxla rilum Ecclesiæ apostolicæ Anliochechenæ Sijrorum, éd. 1922, p. 09. et 109 ; Renaudot, t. ii, p. 31-32.

Le début du récit diffère dans l’anaphore des douze apôtres :

Qui venit et propter nos totam oeconomiam perfecit ; in ea nocte qua… in manus suas sanctas, et aspexit cœlum, egit gratias… discipulis suis, apostolis… Cf. Missale…, éd. cit., p. 129.

A la consécration du calice après benedixit, il est dit : gustavit ex eo.