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ORIGÈNÈ

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leur courage affermisse dans la foi et dans ! e mépris de la mort ceux qui survivaient, jamais il n’a laissé périr la nation entière, Contra Cels., III, 8 ; et le passé est un sûr garant de l’avenir. L'Église a des promesses de vie éternelle : elle ne cessera pas d’accroître son empire sur les âmes. Déjà Origène entrevoit le jour, où, selon l’annonce fait par le Christ, il n’y aura plus qu’un seul troupeau et un seul berger. « Que les Romains, s'écrie-t-il, embrassent la foi chrétienne : par leurs prières, ils triompheront de leurs ennemis ; ou plutôt ils n’auront plus d’ennemis à combattre, puisqu’ils seront sous la protection de cette même puissance divine, qui, pour l’amour de cinquante justes, promettait de sauver cinq villes entières… Non seulement il est possible, mais il arrivera un jour où tous les êtres raisonnables s’accorderont dans une seule et même loi. » Contra Cels., VIII, 70-72.

Sans doute, y a-t-il ici beaucoup d’optimisme, et l’on doit reconnaître que tous les arguments d’Origène n’ont pas une égale valeur. Dans l’ensemble, l’apologie Contra Celse reste étrangement actuelle. Les objections de Celse étaient en quelque sorte la synthèse de ce que les païens cultivés trouvaient à reprocher au christianisme vers la fin du iie siècle. Jl n’est pas bien assuré que l’on ait découvert depuis beaucoup de difficultés nouvelles à faire valoir contre l'Église. De même, l’ouvrage d’Origène est la somme des arguments chrétiens en faveur de l'Église ; et cette somme, rédigée par un apologiste de génie, n’a pas été sensiblement accrue au cours des siècles. Il manque sans doute à Origène un peu de chaleur et d'éclat : son style est habituellement terne ; ses développements restent souvent longs et traînants. Il y a néanmoins plus d’une page où cet intellectuel, ce savant laisse entendre l’accent ému d’une foi profonde et nous touche par l’intensité du sentiment et l'élévation de la pensée.

Il ne saurait être ici question de donner une bibliographie complète. On indiquera seulement, en suivant l’ordre des paragraphes de cet article, les ouvrages ou les travaux qui semblent essentiels.

1. Ouvrages d’ensemble et vie d’Origène. —

P. D. Huet (évêque d’Avranches), Origenis in S. Scripturas commentarla, t. i, Rouen, 1668, p. 1-278, Origeniana ; étude reproduite dans P. G., t. xvii, col. 633-1284 ; l’ouvrage de Huet, divisé en trois livres, la vie, l’enseignement, les écrits d’Origène, reste fondamental, malgré ses tendances apologétiques. II n’est pas seulement un monument de solide érudition, il dénote un sens critique souvent fort perspicace ; E. R. Redepenning, Origenes, Eine Darstellung seines Lebens und seiner Lettre, 2 vol. in-8o, Bonn, 18411846 ; E. Freppel, Origène, 2 vol. in-8o, Paris, 1868, 2 p édit., 1875 ; B. F. Westcott, Origenes, dans A dictionary of christ, biograpluj, t. iv, 1887, p. 196-242 ; Ch. Bigg, The Christian platonisls of Alexandria, Oxford, 1886, 2e édit., 1913 ; E. Preuschen, Zur Lebensgeschichte des Origenes, dans Theolog. Slud. und Krit., t. lxxviii, 1905, p. 359-394 ; J. Denis, De la philosophie d’Origène, Paris, 1884, cette étude très importante ne saurait être négligée, on pourra, en certains points, ne pas accepter les interprétations de l’auteur, mais il faudra toujours en tenir compte ; F. Prat, Origène, le théologien et l’exégèle, Paris, 1907, recueil d’extraits commentés, dont la tendance apologétique est quelquefois trop sensible ; E. de Faye, Esquisse de la pensée d’Origène, Paris, 1925 ; E. de Faye, Origène : sa vie, son œuvre, sa pensée, 3 vol., Paris, 1923-1929, t. I. Sa biographie et ses écrits ; t. ii, L’ambiance philosophique ; t. iii, La doctrine. Ce très important ouvrage, longuement attendu, est, somme toute, décevant ; voir sur lui l’appréciation sévère, mais solidement motivée de A. d’Alès, dans Recherches de science religieuse, mai-juillet 1930.

2° Les (euvres. —

La lettre xxxiii de saint Jérôme, qui contient la liste des ouvrages d’Origène a été étudiée et publiée par E. KIostermann, dans les Sitzungsberichte der kgl. preuss. Akad. der Wissensch. zu Berlin, 1897, p. 855870, elle figure également dans l'édition des lettres de saint Jérôme par S. Hilberg, Corpus de Vienne, t. liv, p. 253-259.

La plus récente édition de la Philoealie est celle de J. A. Robinson, dans les Cambridge palristic texts, Cambridge, 1893.

Les premières éditions d’Origène, celles de J. Merlin, Paris, 1512 et de G. Génébrard, Paris, 1574, ne contiennent que les traductions latines, même pour les ouvrages conservés en grec. La première édition d’ensemble qui renferme les textes grecs est celle des mauristes Charles et CharlesVincent De la Rue, 4 vol., Paris, 1733-1759. C’est cette édition, avec quelques compléments, que reproduit la P. G., t. xi-xvii. Dans la collection des Pères grecs de Berlin ont déjà paru les volumes suivants : i-n. Sur le martyre, Contre Celse. Sur la prière, par P. Koetschau, Leipzig, 1899 ; iii, Homélies sur Jérémie, Commentaires sur les lamentations, Samuel et les Rois, par E. KIostermann, Leipzig, 1901 ; iv. Commentaire sur l'évangile de saint Jean, Leipzig, 1903, par E. Preuschen ; v. Des principes, par P. Koetschau, Leipzig, 1913 ; vi-vn. Homélies sur l’IIexateuque, Leipzig, 1920-1921, parW. A. Bærhens ; vin. Homélies sur Samuel, le Cantique des Cantiques, les prophètes, commentaire du Cantique, par W. A. Bærhens, Leipzig, 1925 ; IX. Homélies et fragments sur saint Luc, par M. Rauer, Leipzig, 1930.

Pour les restes des Hexaples, on verra les éditions de B. de Montfaucon, Paris, 1913 (reproduite dans P. G., t. xv-xvil et de F. Field, Origenis Hexapla quee supersunt, 2 vol., in-4o, Oxford, 1867-1875. Il faudrait aujourd’hui une édition nouvelle de cet ouvrage.

Sur la valeur des traductions latines d’Origène, voir G. Bardy, Recherches sur l’histoire du texte et des versions latines du De principiis d’Origène, Paris, 1923 ; K. Millier, Krilische Beitràge zu den Ausziigen des Hieronymus ans des Origenes flspl àpywv, dans les Sitzungsberichte der Akad. der Wissensch. zu Berlin, 1919, p. 616-658.

Parmi les notices littéraires, signalons seulement celles de E. Preuschen, dans A. Harnack, Geschichte der allchristlichen Litcrutur, t. i, Die Ueberlie/erung, Leipzig, 1893, et de A. Puech, Histoire de la littérature grecque chrétienne t. ii, Paris, 1928, p. 357-439.

3° L'Écriture et la tradition. —

A. Zollig, Die Inspirationslehrc des Origenes, Fribourg-en B., 1902 ; E. Hautsch, Die Evangelienzilate des Origenes, Leipzig, 1909 ; G. Bardy, La règle de foi d’Origène, dans Recherches de science religieuse, t. ix, 1920, p. 162-196 ; J. Lebreton, Les degrés de la connaissance religieuse d’après Origène, dans Recherches de science religieuse, t.xii, 1922, p. 265-296 ; G. Bardy, Les traditions juives dans l'œuvre d’Origène, dans Revue biblique, 1925, p. 217-252.

La Trinité.


F. Harrer, Die Trinitiilslehre des Kirchenlehrers Origenes, Ratisbonne, 1868.

5° Cosmologie et anthropologie. —

H.Schultz, Die Christologiedes Origenes im Zusammenhange seiner Weltanschauung, dans Jahrb. fur protest. Theol., t. i, 1875, p. 193247, 369-424 ; M. Lang, Ueber die Leiblichkeil der Vernun/twesen bei Origenes, Leipzig, 1892 ; G. Capitaine, De Origenis ethica, Munich, 1898 ; Schiller, Die Vorstellungen von der Seele bei Plotin und Origenes, dans Zeitschr. fur Theol. und Kirche, t. x, 1900, p. 167-188 ; A. Miura-Stange, Celsus und Origenes, Giessen, 1926.

6° Péché originel. Incarnation, Rédemption. —

C. Klein, Die Freiheitslehre des Origenes, Strasbourg, 1894 ; G. Vinard, Étude historique de la doctrine de la liberté humaine chez Origène, Angers, 1911 ; Knittel.Des Origenes Lehre von der Menschwerdung des Sohnes Gotles, dans Theolog. Quartalschrifl, t. liv, 1892, p. 97-138 ; J. Rivière, Le dogme de la rédemption, Essai d'étude historique, Paris, 1905 ; du même. Le dogme de la Rédemption, Études critiques et documents, Louvain, 1931, p. 165-212 ; C. Verfaillie, La doctrine de la justification dans Origène, d’après son commentaire de l'éptlre aux Romains, Strasbourg, 1926 ; A. Slomkowski, L'étal primitif de l’homme, dans la tradition de l'Église avant saint Augustin, Paris-Strasbourg, 1928.

Eschatologie.


t.. Atzberger, Geschichte der christlichen Eschatologie innerhalb der vornicânisehen Zeit, Fribourg, 1896 ; G. Anrich, Klemens und Origenes als Bcgrùnder der Lehre vom Feg/euer, Tubingue, 1902 ; J. B. Kraus, Die Lehre des Origenes ùber die Au/erstehung der Tolen, Ratisbonne, 1859.

8° L'Église. —

P. Batiffol, L'Église naissante et le catholicisme, Paris, 1909 ; A. Harnack, Der kirchengeschichtliche Ertrag der exegetischen Arbeiten des Origenes, dans Texte und Ùnlers., t. xlii, fasc. 3 et 4, Leipzig, 1918-1919.

Anonyme, Die Lelire des Origenes ùber die Busse, dans