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    1. PALAMAS##


PALAMAS. DOCTRINE, ORIGINES

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le pasteur prie pour son troupeau et demande à Dieu de le délivrer des factions et des luttes fratricides, dont Thessalonique fut si souvent le théâtre.

2. 'Exspa zvyj) èni s'&vouç èrciSpo^fj, prière très courte qui implore la miséricorde de Dieu sur le peuple fidèle.

3. 'E-rspa èni àvojj.opîa. Le titre en indique Je sujet. i. 'Exspa eùx^l ^v p.£Ta ttjv xeipoTOvîav ôçGelç toïç

PetaiXeGai cswrfîcoç, Y]o5 ; aTO, prière récitée par Grénoire après son ordination épiscopale, au moment de se présenter, suivant l’usage reçu, devant le basileus pour lui baiser la main. Cf. Siméon de Thessalonique, De sacris ordinationibus, c. ccxxix-ccxxxi, P. G., t. clv, col. 432-433, qui dénonce cette marque de servilité du sacerdoce à l'égard du pouvoir civil comme un intolérable abus.

IV. ŒUVRES PERDUES, DOUTEUSES OU APOCRYPHES.

Nous avons dit qu'à peu près tout l’héritage littéraire nous était parvenu. Quelques écrits cependant ne paraissent pas encore avoir été retrouvés dans les sources manuscrites, et sont peut-être perdus. Nous avons à signaler : 1° La lettre à Menas, 'EtuotoXtj xpôç Mïjvôw, rentrant dans la catégorie des œuvres polémiques, dont l’auteur de l’Adversus Palamam cite un passage, P. G., t. ci.iv, col. 840 D ; 2° une série de discours sur le sacerdoce. Aoyot rcepi ttjç ispcoaôv7]ç, prononcés par Grégoire, quelques jours après avoir pris possession de son siège (1350), devant son clergé réuni comme pour une sorte de retraite spirituelle. Philothée les signale dans son Panégyrique, toc. cit., col. 619-620, et en résume brièvement le contenu.

Parmi les œuvres douteuses ou apocryphes nous avons trouvé les suivantes : 1. "Ex(kaiç ttjç tcov BapXîàu. xal 'AxivSûvou 8uaa£êr ( p.a.Tcov àXXoxoTOU n’Arfiùoç, donnée à la fin du Coisl. 98, fol. 211-212v°, immédiatement avant le panégyrique de Palamas par Philothée, sans indication expresse d’origine nous paraît d’une authenticité douteuse. Elle est absente des principaux recueils manuscrits des œuvres de Grégoire.

2. Le curieux écrit intitulé : npoaco7T07101.'ta, yaçtxy.rr^'. [juxTÔi, SiaXoyixtô xal [loikiaza. StxavtxcoTÉpco, Ttvaç hi zïnoi Xôyouç 7) p.èv <>uxr xarà aôi[xrxxoç StxaÇopiv ?]

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T" : xùto’j èv SixaaTaïç, tô Se aC>{ioL xaT’a’jTÎjç- xal tûv

Sixacr-rûv cbrôcpacriç, fut publié en 1535, à Paris, par G. Morel sous le nom de Grégoire Palamas, d’après le rod. Paris. 246.">. L'éditeur ne remarqua pas que. dans le manuscrit, le nom de Palamas avait été barré, et l’erreur, depuis lors, est entrée dans le domaine commun. Ce n’est qu’en 1915 que A. Sonny, qui déjà, en 1M94, avait élevé des doutes sur l’attribution à Palamas (cf. Bijzantinische Zeitschrifl. t. iii, 1894, p. 662, note 2), a restitué le morceau à son véritable auteur, Michel Acominatos, dans un article paru dans le Vizantiiskoe Obozriénié, t. i, p. 103-109. Le meilleur manuscrit contenant le texte est le I.aurentianus ux, 12, qui est du xive siècle. La P. G., t. cl, col. 959-988 et 1347-1372, donne séparément la traduction latine et le texte original. Albert Jahn, Gregorii Palamse, archiepiscopi Thessalonicensis Prosopopeia, Halle, 1 88 1, a publié de cet opuscule une édition, avec notes critiques.

3. Le célèbre document palamite intitulé : '0 âyiopetTixôç x6p.oç, P. G., t. cl, col. 1225-1236, n’est pa-, de la main de Palamas. mais. fut. comme nous l’avons dit plus haut, rédigé, vers 1339-1340, par Philothée Kokkinos. C’est, du reste, un résumé fidèle île la doctrine du théologien hésychaste sur la question de l’essence de Dieu et de son opération, sur la lumière thaborique et la grâce incrééc.

4. Dans plusieurs manuscrits des œuvres de Palamas, vient sous son nom une Relation de sa dispute avec Nicéphore Grégoras en présence de l’empereur Iran V et te légal pontifical. Paul de Singrne. en 1355.

En réalité, cette pièce n’est pas de Palamas mais du protostralor Phacrassès, comme l’indique le titre soi vant donné par plusieurs manuscrits, notamment par le Dionijsianus Aihon. l’Jl, fo]. 17 : Oaxpaaîj TOÛTipayroCTpccTopoç èmzo[LOQ xarà t6 Suvarôv Bvqyqaiç, roxpôv-oç xal aÙTïixôou yEyovÔTOç t% èni toû 7ra>aTtou éviÔ7uov toû paaiXécoç xupoû 'Icoâwou toû IlaXai.oXÔYOO y£vo[jiv7 ; ç SiaXÉJsccç toû ©Ecoa>ovi’xr, ç, xupoû Tp^yopîou, xai Tp^yopôc toû cptXoaôcpou Nixr ; <p6pou, 'AxivSuvtavoû ysyovoToç. ITapTJv TYjvixaûxa xal ô XeyaTOç. Phacrassès est un ami de Palpmas, et sa relation, d’ailleurs incomplète, comme il le dit lui-même, doit être lue avec précaution. Grégoras donne la contrepartie dans les livres XXX et XXX 1 de l’Histoire byzantine, P. G., t. cxlix, col. 233-330. Inutile de dire que lui non plus n’est pas exempt de partialité.

5. La SiàXEÇiç Ttpôç toùç àOÉouç ytovaç, déjà signalée plus haut, appartient à Palamas dans la même mesure et de la même manière que la Siijyrpiç de Phacrassès.

6. Est totalement apocryphe un Commentaire de iépilre aux Thessalonicicns attribué à Grégoire par le fameux faussaire Nicolas Comnène Papadopouii. qui cite l’ouvrage à plusieurs reprises dans ses Pra' notiones mystagociese, Padoue, 1696.

7. Le Paris, græc. 3105, du xvi c siècle, met sous le nom de Grégoire Palamas un Dialogue entre un grec et un latin sur la primauté du pape et contre le concile de Florence.

III. Origine et exposé de la doctrine de Palamas sur l’essence de Dieu et son opération. Bien qu’une faible partie seulement des écrits théolo giques de Palamas soit éditée, il est facile pourtant de se faire une idée claire et complète de la doctrine à laquelle il a donné son nom.

Le palamisme, en effet, tient presque tout entier en ce simple énoncé : Il y a en Dieu deux choses réellement distinctes, quoique inséparables : l’essence et ce qui découle de l’essence ; la nature et les propriétés, qualités, opérations, attributs subsistent dans cette nature et étant, comme elle, incréées et éternelles. Cette doctrine est répétée dans tous les ouvrages polémiques de Palamas. On en trouve un excellent résumé dans la dernière partie de l’opuscule intitulé : Capita centum quinquaginta physica et theologica, etc., P. G.. t. ci, . 1168-1226, et aussi dans le dialogue intitulé 0eo<pdtV7jç, ibid., col. 909-960. La Confession de foi, lue au concile de 1351, P. G., t. cli. col. 763-768, donne également, à la fin, l’essentiel du systeme, sans parler du TÔp : oç àyiopeiTixéç, P. G., t. cl, col. 12251236, et du tome du concile de 1351, expression défi nitive du palamisme officiel avec les anathématismes qui en furent tirés, au synode de 1352, pour être joints à l’office du dimanche de l’Orthodoxie. P. G.. t. cli, col. 717-764. N’y aurait-il que les titres des chapitres des principaux écrits polémiques de notre théologien rapportés par Montfaucon dans la description des manuscrits du fonds Croislin, n. 97-100, P. G., t. cl, coi. 799-838, qu’on pourrait reconstituer le système sans trop de peine. La publication complète des œuvres de Palamas pourra mettre en lumière quelques détails nouveaux de cette étrange théologie ; elle n’en révélera aucune ligne essentielle qui ne soit déjà connue. Avant d’en tracer l’exposé, il n’est pas sans intérêt d’en rechercher les origines lointaines dans la tradition byzantine antérieure et d’en raconter l'élaboration progressive sous la pression des syllogismes de Barlaam.

1° Les origines. - Elles doivent être cherchées dans la doctrine mystique des moines orientaux appelés hésychastes. On désignait par ce nom, dès le début du Ve siècle, la catégorie des cénobites qui, après un temps plus ou moins long passé dans la vie commune, menaient la vie solitaire dans une cellule ou une