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PASCAL

PASCHASE

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losophie et l’apologétique de Pascal, 1908 ; E. Jovꝟ. 1° Pascal inédit, 5 in-8°, Vitry-le-François, 1908-1914 : I. sans soustitre ; il. Les véritables derniers sentiments de Pascal ; III. Les contemporains de Pascal et leurs sentiments religieux d’après les Mémoires inédits du P. Beurrier, son dernier ron/esseur ; iv. La pauvresse de Pascal ; v. Xotes patrologiques sur Biaise Pascal et son entourage ; 2° Études pascaliennes, 1927-1930 ; I. Pascal et Saint-Ange ; II. Pascal et Silhon ; m. Discussions autour de Pascal ; iv. Investigations péripascaliennes ; v. Explorations circumpascaliennes ; vi. La vie de Biaise Pascal par dom Clémencet ; vu. La « sphère infinie » de Pascal ; 3° dissertations séparées : i. D’où vient l’ « Ad tuum, Domine Jesu, tribunal appello » de Pascal ; Pascal et saint Bernard, 41 p. in-8°, 1918 ; Pascal et le P. de Frétât. Une discussion d’un fait relatif à Pascal, Chartres, 1919 ; Pascal et saint Ignace, 1923 ; Maynard (abbé), Pascal, sa vie et son caractère, ses écrits, 2 in-8°, 1850 ; G. Michaut, Les époques de la pensée de Pascal, 1902 ; Nourrisson, Pascal physicien et philosophe, 2e édit., 1888 ; H. Petitot, O.P., Pascal, sa vie religieuse et son apologie du christianisme, 1911 ; Revue hebdomadaire du 14 juillet 1923, numéro consacré tout entier à Pascal ; Revue de métaphysique et de morale, avriljuin 1923, numéro consacré tout entier à Pascal et rééditée part, en 1930 : 2. Blondel, Le jansénisme et l’antijansénisme de Pascal, p. 129-163 ; 3. Brunschvicg, La solitude de Pascal, p. 165-181 ; 4. J. Chevalier, La méthode de connaître d’après Pascal, p. 181-214 ; 7. Laporte, Pascalet ladoclrine de Port-Royal, p. 247-306 ; 8. Rauh, La philosophie de Pascal, p. 307-344 ; 9. Unamuno, La foi pascalienne, p. 345-349 ; D r Hermann Reuchlin, Pascal’s Leben und der Geist seiner Schriflen zum Theil nacli neu aufgefundenen Handschriften mit Untersuchungen iiber die Moral der Jesuilen, Stuttgart et Tubingue, 1860 ; Sainte-Beuve, Port-Royal, 4e édit., 7 in-12, t. iii, 1878 ; Saisset, Le scepticisme. .. Pascal, 1865 ; M. Souriau, Pascal, 1897, collection Les classiques populaires ; H. F. Stewart, La sainteté de Pascal, ouvrage traduit de l’anglais par Georges Roth, Paris, 1919 ; F. Strowski, Histoire du sentiment religieux en France au XVIIe siècle, Pascal et son temps, 3 vol., 19101913 ; Sully-Prudhomme, La vraie religion selon Pascal, 1906 ; Vinet, Études sur Biaise Pascal, 1848, 4e édit. Paris, 1912, cf. également, Les entretiens des amis de Pascal.

C. Constantin.

PASCHASE, diacre romain de la fin du v c siècle. — Le pape saint Grégoire, au 1. IV des Dialogues, c. xl, raconte un trait qu’il a entendu narrer dans sa jeunesse sur le compte d’un diacre romain, nommé Paschase. P. L., t. lxxvii, col. 396-397. Ce diacre avait laissé une grande réputation de sainteté ; toutefois, dans la compétition qui s’était élevée en 498 entre le pape Symmaque et son rival Laurent, il avait pris le parti de ce dernier, qu’il n’avait jamais voulu abandonner, même quand Symmaque eut été reconnu par tout le monde. Saint Grégoire ne laisse pas néanmoins de parler avec éloge de ce personnage : Paschasius hujus aposlolicse Sedis diaconus, cujus apud nos rectissimi et luculenti de Sancto Spiritu libri exstant, mira ; sanctitatis vir luit. C’est à ce diacre Paschase, qu’Eugippius adresse la vie de saint Sévérin, en le priant de faire œuvre des matériaux informes qu’il a rassemblés. P. L., t. lxii, col. 1167-1170 (et mieux, édit. Mommsen, p. 1-5). Il reste la réponse faite par Paschase à cette demande à laquelle est opposé un gracieux refus, ibid., col. 39, et beaucoup mieux dans l’édit. Mommsen, p. 55-58. C’est tout ce qui resterait de Paschase.

A la vérité, on a cru longtemps que les livres sur le Saint-Esprit auxquels fait allusion saint Grégoire n’étaient pas autres que les De Spiritu Sancto libri duo, publiés pour la première fois à Cologne, en 1539, par le dominicain Henri de Grave, et qui, depuis, ont passé dans les diverses bibliothèques patristiques et finalement dans P. L., t. i.xii, col. 9-40. Mais, dès le xviiie siècle, des doutes se sont élevés sur cette attribution. Coustant, Oudin et les auteurs de l’Histoire littéraire de la France ont revendiqué cet ouvrage pour Fauste de Riez, auquel Gennade attribue la composition d’un livre sur le Saint-Esprit. De vir. ill., n. 85, P. L., t. lviii, col. 1109. La démonstration définitive

de cette attribution à Fauste a été donnée par C. P. Caspari, en 1869, et complétée, surtout du point de vue de la tradition manuscrite, par A. Engelbrecht en 1889 et en 1891. D’une part, le meilleur ras. le Palat. 241, attribue explicitement le traité à Fauste, et en d’autres mss., qui le donnent à Paschase, se remarquent ou se remarquaient des hésitations. Mais surtout la comparaison du De Spiritu Sancto avec les œuvres incontestées de Fauste montre une indéniable parenté, pour ce qui est de la doctrine et des expressions. Comparer, par exemple, comme le fait déjà l’tlist. lilt. de la France, De S. S., t. I, c. v, P. L., t. lxii, col. 14 BC, et Fauste, Epist., iii, P. L., t. lviii, col 838 D : il s’agit de répondre à une objection des ariens

Sed dicis : « Si ex illo Dicis for-ùtan : « Quia ex

(se. Pâtre) est, junior est illo est, posteiior illo est. »…

(Filius). » — Ecce brachium Ecce brachium procedit ex

ex corpore, et faciès de corcorpore et tamen brachii

pore suo nascitur, nec tamen œtas corpus non præcedit

faciem minorem capite suo (Fauste). vel brachium corpore suo

constat esse posterius (Pseu- /

doPaschase).

La même comparaison est reprise dans une homélie De nativitale Domini qui est la première du recueil dit d’Eusèbe d’Émèse, et qui est certainement de Fauste : Brachium dicitur ( Filius), quia Dei virtus, quia paterna 1 operationis effectus est ; quia, sicut de corpore brachium sine sui scparalione porrigitur, sicut per compayinis unitatem extenditur et tenetur, ita Salvator noster… Texte dans Maxima biblioth. Patrum, t. vi, p. 619. — Même doctrine aussi dans pseudo-Paschase et dans Fauste sur le caractère matériel de l’âme aussi bien que des anges, Dieu seul étant incorporel : De S. S., t. II, c. i, t. lxii, col. 25 B, et Fauste, Epist., iii, t. lviii, col. 841 AB. Même interprétation allégorique, dans pseudo-Paschase et dans Fauste, du récit de Gen., xiv, 14 sq., sur les 318 serviteurs d’Abraham : De S. S., prol., col. 9-10, et Fauste, Epist., v, t. lviii, col. 852 CD ; viii, col. 860 BC. Ces rapprochements emportent la conviction ; on pourrait les multiplier.

Il reste à expliquer la phrase de saint Grégoire sur les Libri de S. Spiritu expressément attribués à Paschase. Deux hypothèses sont possibles : les livres visés par ce pape, qui étaient vraiment l’œuvre de Paschase, ont disparu ; ou bien ils sont identiques à ceux que nous connaissons ; en d’autres termes, dès l’époque de Grégoire, les livres de Fauste circulaient sous le nom de Paschase. Il n’est pas facile de prendre parti. La seconde hypothèse aurait néanmoins nos préférences, quelque explication que l’on puisse fournir de la confusion qui s’est établie entre les deux noms de Fauste et de Paschase. Il n’est pas impossible que la confusion dérive non du hasard, mais d’une volonté délibérée. La doctrine semi-pélagienne de Fauste avait rendu cet évêque suspect à Rome ; il aura paru à certaines personnes que le traité du Saint-Esprit ferait plus heureusement son chemin sous le nom du diacre romain, qui avait laissé la réputation d’un styliste et d’un savant.

Le texte de la Lettre à Eugippius est dans P. L., t. lxii, col. 39-40, et aussi dans les diverses éditions de la Vie de saint Sévérin, éd. Knoell du Corpus de Vienne, t. IX b, 1886, p. 68-70, éd. Mommsen des Scriplores rer. germ. in usum schol., Berlin, 1898, p. 57-58.

Pour le texte du De S. Spiritu, se reporter à l’édit. de Fauste de Riez donnée par Engelbrecht, Corpus de Vienne, t. xxi, 1891, p. 101-157, où se trouveront également les autres œuvres de Fauste, à l’exception des homélies provenant de la collection dite d’Eusèbe d’Émèse.

La question de l’attribution des livres De Sp. S. est amorcée par dom Coustant en 1693, dans son édition de saint Hilaire, col. 1200, note g (= P. L., t. x, col. 538, note g) ; reprise par C. Oudin, Comment, de script, antiq., 1722