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PASCHASE — PASSAGIENS


col. 1303-1309 ; par VHist. tilt, de la France, t. ii, 1735, p. 600-603. F. C. Caspari, a développé les arguments anciens et en a ajouté quelques autres dans Ungedruckte, unbeachlete und wenig beachlele Quellen zur Geschichte des Taufsumbols, t. ii, Christiania, 1869, p. 214-224 ; la démonstration est complétée par A. Engelbrecht, Sludien ùber die Schri/ten des Bischo/s von Reii Fauslus, Vienne, 1889, p. 28-46, et dans les Prolégomènes de son édit de Fauste, p. xxxixxlvi ; cf. aussi. V. Bergmann, Studien zu einer kritischen Sichlung der siid-gallischen Predigllitteratur im 5. und 6. Jahrh., dans les Stud. zur Gesch. der Theol. und Kirclie de Bonwetsch et Seeberg, t. i, fasc. 4, Berlin, 1898.

É. Amann.
    1. PASCHASE RATBERT##


PASCHASE RATBERT, voir Ratbekt.

PASQUALIS (ou DE PASQUALLY) Mar tine*, fondateur de la secte des illuminés dits martinisles, né vers 1715, mort en 1779 au Port-au-Prince.

— Peu de choses certaines sur sa vie. Ses contemporains le disent juil portugais, mais conclurent cela de son langage. Vers 1754, il introduisit son illuminisme dans quelques loges maçonniques de France, à Marseille, à Toulouse, à Bordeaux. C’est dans cette ville que devint son disciple Louis-Claude de Saint-Martin, le philosophe inconnu, dont on fit parfois le premier fondateur de la secte martiniste. Cf. Grégoire, Histoire des sectes religieuses, 2 in- 8°, t. i, Paris, 1810, p. 414. En 1768, venu à Paris, il y fit un assez grand nombre d’adeptes. En 1778, il quitta précipitamment Paris pour Saint-Domingue, où il mourut l’année suivante. Longtemps on ne connut sa pensée que d’après les écrits de Saint-Martin et les traditions de ses disciples. Il l’avait exposée, en ellet, dans un Traité de la réintégration des êtres dans leurs propriétés, vertus et puissances spirituelles et divines.Or, ce traité demeura complètement iné^ dit jusqu’en 1842. A cette date, Mattev en donna une analyse dans une édition de Saint-Martin. En 1866, Franck en donna les premiers feuillets dans l’étude que lui consacre son livre sur La philosophie mystique en France au XVIIIe siècle, Paris ; enfin, en 1890, Papus (D r Encausse) en a donné le texte complet, in-10, Paris.

Avec le mystérieux aventurier, connu sous le nom de comte de Saint-Germain qui le précède de peu, avec Saint-Martin qui le suit et relève de lui, avec Mesmer, Puységur, Bailly, Cagliostro, Martinez Pasqualis est un des promoteurs du mouvement illuministe, occultiste et théosophique que suivent plus ou moins Rose-Croix et francs-maçons, qui prépare la défaite du catholicisme, mais contribuera à maintenir vivant, dans la France révolutionnaire, le sentiment du surnaturel. Q. Papus, Sciences occultes, Paris, 1891, p. 999-1000. Martinez Pasqualis « fait la transition entre les thaumaturges équivoques à la Mesmer et les mystiques à la Dutoit ». A. Monod, De Pascal à Chateaubriand, Paris, 1916, p. 495. Il s’inspire de la kabbale juive ; sur les doctrines de la kabbale, cf. ici, t. ii, col. 1271-1291, et il professe une sorte de panthéisme mystique. Il voit l’univers comme une hiérarchie d’êtres émanant de Dieu, d’une émanation sans cesse renouvelée, tous sans exception, car si un seul n’émanait pas de Dieu, Dieu ne serait plus le Tout-Puissant. Mais sortir de Dieu, c’est la chute. Dès lors, tous les êtres aspirent à se réintégrer en la divinité et par conséquent à s’annihiler en elle. C’est en ce sens qu’il admet la chute des anges, le péché originel, la divinité des saintes Écritures. Pour leur réintégration, les esprits inférieurs — Pasqualis entend par là surtout les hommes à l’état de qui Dieu a coordonné l’état de toutes les créatures physiques — ont besoin des esprits supérieurs. Ils entrent en communication avec ces esprits supérieurs et s’assurent leur appui par une technique appropriée, c’est-à-dire par des opérations théurgiques, comme disait Pasqualis, d’ordre sensible. Fina lement, le mal sera vaincu et la réintégration complète opérée.

En dehors de l’ouvrage de Franck indiqué plus haut : Papus, L’illuminisme en France, 1767-1774. Martinez de Pasquallg. Sa vie, ses pratiques magiques, son œuvre, ses disciple !, d’après des documents inédits, in-12, Paris, 1895 ; L’illuminisme en France, 17 71-1803, Louis-Claude de Saint-Martin in-12, Paris, 1902 ; F. von Baader, Les entretiens secrets de Martinez de Pasqually, traduits par un chevalier de la Rose-Croix, in-16, 1900 ; Recueil de l’ordre martiniste dressé sous la direction du suprême conseil de l’ordre, par Teder et Papus, in-8°, Paris, 1913 ; Viatte, Les sources occultes du romantisme, illuminisme, théosophie (1770-1820), 2 in-8°, Paris, 1928.

C. Constantin.

    1. PASSAFLUMINE (Benoîtde)##


PASSAFLUMINE (Benoîtde), frère mineur de l’observance de la province de Sicile (xvii° siècle).

Originaire de l’île de Céphalénie, il fut professeur de théologie, gardien et censeur des livres pour l’inquisition en Sicile. Il est l’auteur d’un ouvrage intéressant sur les origines de l’Église et du diocèse de Céphalénie : Descriplio de origine Ecclesite et diœcesis Cephaleditanæ, Venise, 1645. Il composa aussi une Vifa Francisci Gonzagx, Palerme, 1636. Il mourut à Messine, en 1646

L. Wadding, Scriptores O. M., Rome, 1906, p. 40 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum, 2e éd., t. i, p. 129-130 ; H. Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 1127-1128 ; Mongitore, Bibliolheea sicuta, t. i.

Am. Teetært.

    1. PASSAGIENS##


PASSAGIENS, hérétiques du Moyen Age. — La décrétale de Lucius III, Ad abolendam, portée au concile de Vérone en 1184, donne, tout au moins dans le texte de la collection officielle des Décrétâtes, la liste des hérétiques que proscrivent de concert les deux autorités ecclésiastique et civile : in primis ergo catharos et paterinos et eos qui se humiliatos (vel) pauperes de Lugduno falso nomine menliuntur, passaginos, josepinos, arnaldislas. Décret. Greg. IX, t. V, tit. vii, can. 9. Mais il faut attendre assez longtemps pour trouver, dans les constitutions impériales, le nom même de ces passagini. Le jour de son couronnement à Rome (22 novembre 1220), Frédéric II, entre autres mesures générales d’ordre ecclésiastique, condamne et met au ban de l’empire, en se servant des formules employées par le can. 3 du IVe concile du Latran, toute une série d’hérétiques dont il donne la liste : catharos, palarenos, leonistas, speronistas, arnaldistas, circumeisos. Texte dans Mon. Germ. hist., Const. imper, etreg., t. ii, p. 108. Le mot passagini n’y figure pas. Pas davantage dans une constitution du 22 février 1232, qui reproduit la liste de 1220, avec une simple interversion. Ibid., p. 195. Par contre, quelques années plus tard (22 février 1239), dans un texte qui renforce le précédent, la liste des sectaires condamnés s’est considérablement allongée ; à la suite des circumeisi figurent cette fois les passageni, les josephyni et une dizaine d’autres noms. Ibid., p. 284. Innocent IV, en 1252 et en 1254, prend à son compte les mesures décrétées par l’empereur. Potthast, Regesta pont, rom., n. 14 762, 15378.

Qui sont ces passagiens ? Le renseignement le plus clair, et vraisemblablement le plus ancien, sur leur compte est fourni par Buonaccorso (Bonacursus) de Milan, évêque cathare converti et qui a composé un traité intitulé Vita hwreticorum. Texte dans P. L., t. ccii, col. 775-792. La date est difficile à préciser. Buonaccorso y expose et y réfute successivement les deux hérésies des cathares et des passagii. Il distingue les deux sectes, qu’il est absolument impossible de confondre. Véritables néo-manichéens, les cathares rejettent l’ancienne Loi. Les passagiens font au contraire figure de judaïsants : la loi de Moïse, selon eux, doit encore être observée littéralement, y compris les prescriptions relatives au sabbat, à la circoncision, aux aliments. Ce judaïsme pratique s’accompagne d’erreurs théoriques sur le Christ et la Trinité : le Christ, fils de