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PETITDIDIER (MATHIEU) PETITPIED (NICOLAS

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Cela explique le jugement porté sur Petitdidier par

l’abbé Goujet, Bibliothèque des (tuteurs ecclésiastiques du XVIIIe siècle, t. i, p. 178 : Il est fâcheux que les préventions ultramontaines aient, dans la suite, saisi son esprit et conduit sa plume, et qu’après avoir commencé, en théologien sage, éclairé et judicieux, il ait fini par se rendre le défenseur de ce qui est justement regardé, en France, et parla plus saine partie des théologiens, comme des opinions proscrites. Petitdidier mourut dans son abbaye de Senones, le 1 I juin 1728. Ses écrits, nombreux, se rapportent presque tous aux questions jansénistes, et ils eurent beaucoup de vogue. Les principaux sont les suivants : Remarques sur la Bibliothèque ecclésiastique de Dupin, 3 vol. in-8°, Paris, 1091-11)92 et 1696 (Journal des savants du 28 janvier 1693, p. 29-32 ; des 19-26 janvier 1693, p. 23-33, et du Il février 1097, p. 63-65). — Apologie des « Lettres provinciales » de Louis de Montalte, contre la dernière réponse des Pères jésuites, intitulée : « Entretiens de Cléandre et d’Eudoxe », 2 vol. in- 12, Paris, 1697. L’ouvrage de Petitdidier fut attaqué par le P. Ducerceau, dans un écrit intitulé : Lettre de l’abbé **, ù Eudoxe avec la réponse d’Eudoxe, touchant la nouvelle Apologie des « Lettres provinciales », in-12, Cologne, 1698. L’ouvrage de Petitdidier comprenait dix-sept lettres, dont la première est du 6 juillet 1696 et la dernière du 1 er février 1698, écrites en réponse au P. Daniel. Plus tard, le P. Petitdidier les désavoua, dans une lettre écrite au cardinal Corradini, du 30 septembre 1726, et imprimée à Rome dans un Recueil de pièces, qui a pour titre : Documenta sanæ et orthodoxie doctrinæ Pétri Malhœi Petitdidier, in-fol., Rome, 1726. — Défense de la préséance des bénédictins sur les chanoines réguliers ; ce sont trois Mémoires, qui furent imprimés vers 1698. — Traité historique et dogmatique des privilèges et des exemptions ecclésiastiques, in-4°, 1699. — Dissertations sur l’Écriture sainte, in-4°, Paris, 1699, dédiées au duc de Lorraine. — Disserlationes hisloricæ, criticec, chronologicæ in sacram Scriplurum Veteris Testamenti, in-4°, Toul et Paris, 1699 (Journal des savants, des 15 et 22 mars 1700, p. 128-138), et Dissertations critiques, historiques et chronologiques sur l’Ancien Testament, in-4°, Toul, 1700. — Lettre du 15 novembre 1723, qui se trouve en tête d’une Réponse à la lettre du R. P. Petitdidier, où l’on réfute la dernière Instruction de M. le cardinal de Bissy, in-4°, 1724. — Traité théologique pour l’autorité et l’infaillibilité du pape, in-12, Luxembourg, 1724, dédié au pape Innocent XIII, ouvrage fort attaqué par les jansénistes, spécialement par l’abbé Débonnaire, dans une lettre intitulée : Le faux prosélyte, 18 mars 1724, par le P. de Gennes, oratorien, dans une Dissertation, et par le protestant Lenfant, à la fin de son Histoire du concile de Constance. L’écrit de Petitdidier fut supprimé par un arrêt du parlement de Metz, 8 juin 1724, et un autre du parlement de Paris, 1 er juillet 1724. — Dissertation historique et critique sur te sentiment du concile de Constance, louchant l’autorité et l’infaillibilité des papes, in-12, Luxembourg, 1727. Petitdidier examine les expressions employées par le concile et le sentiment des principaux théologiens, qui ont assisté à ce concile ; à la suite, il a joint une Dissertation, où l’on examine si, en soutenant l’infaillibilité des papes, en matière de foi, on détruit les libertés de l’Église gallicane, in-12, 1725. — Pour ramener les appelants, il publia, en 1726, une Lettre, dont parlent les Mémoires de Trévoux, de décembre 1726. p. 2323. — Lettre à dom Guillemin, au sujet de la bulle « l’nigenilus », 1727. — Justification de la morale et de la discipline de l’Église de Rome et de toute V Italie, contre le parallèle de la morale des païens et de cette des jésuites, in-12, 1727. — Le Père a laissé de nombreux manuscrits sur les sujets de controverse, sur le Nou veau Testament, des Remarques sur l’ouvrage du

P. Lebrun, touchant la liturgie, et des Extraits de saiiil Augustin (Bibliothèque nationale, fonds fr., ii. 1353, 1363).

Michaud, Biographie universelle, t. xxxii, p. 601 ; Hoeler, Nouvelle biographie universelle, . xxxix, col. 718 ; Quérard, Lu France littéraire, t. vii, p. 01-02 ; E. du Pin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques du XVIIIe siècle, t. vii, p. 48-52 ; Goujet, Continuation de du Pin, t. i, p. 174-178 ; Dom Calmet, Bibliothèque lorraine, ou Histoire des hommes illustres qui ont fleuri en Lorraine, in-fol., Nancꝟ. 1751, col. 721731 ; De Clievrier, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres de Lorraine, avee une Réfulalion de la « Bibliothèque lorraine -le dom Calmet, abbé de S -noues, 2 vol. in-12, t. i, Bruxelles, 1754, p. 232-209 ; Richard el Giraud, Bibliothèque særée, I. xix, p. 270-271 ; Dictionnaire historique des auteurs ecclésiastiques, 4 vol. in-12, t. iv, Lyon, 1767, p. 30-31 ; Barrai, Dictionnaire historique et critique, t. iii, p. 910-011 ; Ladvocat, Dictionnaire historique portatif, t. iii, p. 109-110 ; Oudinot Placide, Oraison funèbre de Petitdidier, in-4°, Saint-Dié, 1728 ; Vuillemin, Biographie uosgienne, in-8°, Nancꝟ. 1848, p. 237-238 ; Kirehenlexikon, t. ix, col. 1850-1851 ; Hurler, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 1108.

J. Carreyre.

P ET ITE- ÉGLISE. Voir Anticoncordataires, t. i, col. 1372-1378.

    1. PETITPIED L’ANCIEN Nicolas##


1. PETITPIED L’ANCIEN Nicolas, (1627-1705), naquit à Paris, le 24 décembre 1627, fut docteur de Sorbonne, en 1658, et conseiller-clerc au Châtelet, en 1662, puis, nommé àla cure de Saint-Martial, il devint sous-chantre et chanoine de Notre-Dam2 de Paris. En 1678, en qualité de doyen des conseillers, il voulut présider au Châtelet et il rencontra une vive opposition parmi les conseillers laïcs, qui prétendirent que les clercs n’avaient pas le droit de « présider et de décaniser ». Un arrêt du Parlement du 17 mirs 1682 donna gain de cause à Petitpied. Le 16 août 1680. il fut un des signataires de la déclaration des docteur* de Paris, relative au serment d’allégeance qu’on demandait aux catholiques d’Angleterre. Il mourul à Paris, le 9 juillet 1705. Nicolas Petitpied l’Ancien s’occupa surtout de droit canonique. Il a publié l’Histoire du chapitre de Notre-Dame de Paris, in-4°, s. d. Mais son ouvrage le plus célèbre est le Traité du droit et des prérogatives des ecclésiastiques dans l’administration de la justice civile, in-4°, Paris, 1705. Cet écrit fut approuvé par Pirot, dès 1683, mais il ne fut publié qu’en 1705. Le Journal des savmls du 16 novembre 1705, p. 554-561, et les Mémoires de Trévoux d’avril 1706, p. 578-587, en font l’éloge. Pour rédiger son travail, Petitpied avait recueilli de très nombreux documents, qu’on trouve à la Bibliothèque nationale, fonds fr. n. 21 391-21 393, sous ce titre : Pièces originales sur celle question : un conseiller-clerc du Châtelet peut-il présider et remplir les fonctions de doyen, lorsqu’il se trouve le plus ancien des conseillers ?

Michaud, Biographie universelle, t. xxxii, p. 602 ; Hoefer, Nouvelle biographie universelle, t. xxxix, col. 719 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, édit. de 1759, t. viii, p. 234 ; Richard et Giiaud, Biblicthèque sacrée, t. xix. p. 273 ; Papiers du P. Léonard aux Archives nationales, ms. 762, n. 9, fol. 59.

J. Carreyre.

2. PETITPIED Nicolas (1665-1747) naquit à Paris, le 4 août 1665. Il fut docteur de Sorbonne, en 1692, et professeur d’Écriture sainte, en 1701. Il fut un des 40 signataires du fameux Cas de conscience et, seul, il refusa de rétracter sa signature. Petitpied fut exilé à Beaune et alla rejoindre, en Hollande, son ami Quesnel, en 1706. C’est alors qu’il publia un grand nombre d’écrits sur le formulaire, sur le cas de conscience, et la question de droit et de fait : il fut un des adversaires les plus acharnés de la bulle Unigenilus,