Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 12.2.djvu/686

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
2799
2800
PKIADAM ITKS — PRKCIITL ( M A X 1 M I LI E N)


lement des indications sur ceux qui, d’une manière plus ou moins déguisée, ont soutenu des principes qui auraient conduit au préadamitisme. Lac. cit., p. 24 sq.

Signalons, d’autre part, l’apparition à Londres, en 1732, d’un livre intitulé : Conadamitse, où l’auteur veut prouver que d’autres hommes furent créés en même temps qu’Adam.

11. Le préadamitisme scientifique. — Qu’on nous permette de désigner sous ce nom une façon toute différente de poser le problème de l’antiquité de l’homme sur la terre.

Tout élastique que soit la chronologie biblique, il est incontestable qu’elle donne l’impression que l’homme a paru sur notre planète à une époque relativement récente, se chiffrant en définitive par un petit nombre de millénaires. A la grande rigueur et en distendant au maximum les cadres de cette chronologie, on peut arriver à y faire tenir, et beaucoup plus aisément que ne le pensait La Peyrère, les données historiques et protohistoriques qui se sont accumulées depuis le xviie siècle et qui ont pris, sur divers points un caractère de certitude, que ne possédaient pas, à coup sûr, les documents auxquels, un peu naïvement, se fiait cet auteur.

La très grande difficulté commence quand, au lieu d envisager l’histoire, on envisage la préhistoire. Cette discipline qui n’a pas un siècle d’existence, après avoir d mné prise aux discussions et même aux railleries des non-spécialistes, a fini par se constituer en un corps de doctrines, dont les méthodes sont bien assises, les principes très soiides, et dont les conclusions demandent à être prises en sérieuse considération. Cuvier avait déclaré qu’il n’y avait pas d’homme fossile ; l’homme fossile s’est trouvé. On a tenu longtemps pour un dogme scientifique qu’il n’y avait pas, qu’il ne pouvait y avoir « d’homme tertiaire ». Voici que l’honnie (ou le préhomme) tertiaire semble bien sortir de la région des mythes et des probabilités pour entrer dans celle des réalités. Voici que des races humaines (ou préhumaines) se reconstituent, dont on commence à pauvoir décrire les caractères, les habitats, les centres de dilïusion. Voir l’art. Polyrénisme. Tout ceci ne peut plus tenir, distendrait-on les cadres chronologiques jusqu’à les faire craquer, dans le récit génésiaque. Le concordisme a fait faillite quand il s’est agi de faire cadrer avec les données générales de l’histoire du monde et de la planète les simples énoncés du chapitre I er de la Genèse. Il apparaît à beaucoup de savaits catholiques que le concordisme réussit aussi mal quand il s’applique au cas particulier de l’homme.

On a signalé, à l’article Polygévisme, les diverses solutions que l’étude objective du problème pouvait suggérer. Il doit être permis aux savants catholiques de les proposer avec la réserve et la modestie qui convient. L’une de ces hypothèses se rattacherait, jusqu’à un certain point, au préadamitisme. Elle consisterait à voir dans les humanités successives qui nous ont laissé, dans les couches géologiques, et les traces de leur industrie et parfois des restes de leurs squelettes, des sortes d’essais, d’ébauches par quoi la Providence préludait, comme en se jouant, ludens in orbe terrarum, à la création de l’humanité définitive, de cet homo sapiens dont parle la Genèse. Ces ébauches avaient-elles complètement disparu, quand Vhomo sapiens notre ancêtre fit son entrée dans le monde ? Qui pourrait le dire ? Des descendants authentiques de ces humanités primitives se sont-ils perpétués ? Grave question sur laquelle il s’en faut que le dernier mot puisse être dit de longtemps, mais que l’on peut discuter pourvu que l’on donne du péché originel une interprétation conforme à la tradit ; on. El donc, s’il revenait au monde, Isaac de La Peyrère aurait bien des motifs de retoucher son Systema theologirum, mais il aurait la satisfaction aussi

de constater qu’il avait bien quelque raison, quoi qu’il en soit de la solution imagir.ee par lui, de poser le problème et d’y chercher une réponse. N’adoptons pas à l’endroit des chercheurs d’aujourd’hui l’attitude hargneuse, rogne et tranchante que pril à l’égard des préadamites l’intransigeante orthodoxie luthérienne du xviie siècle.

É. Amans.

    1. PRECHTL Maximilien##


PRECHTL Maximilien, bénédictin allemand, érudit et controvèrsiste (1757-1 cS32). — Né à Ilahnbach (Haut-Palatinat), d’une famille aisée, le 20 août 1 7 "> 7. il fit ses études au lycée d’Amberg, encore tenu par les jésuites, entra le 1 er octobre 1775 à l’abbaye de Michælfeld, où il fit profession l’année suivante. Ordonné prêtre en 1781, il passa trois ans à Salzbourg, pour y étudier l’un et l’autre droit. Rentré dans son couvent, il fut chargé d’enseigner aux jeunes religieux le droit canonique d’abord, puis la théologie ; à partir de 1794, il donne ce dernier enseignement au lycée d’Amberg, dont il devient recteur en 1799. Mais, au même moment, il est élu abbé par ses confrères de Michælfeld (14 janvier 1800). Son abbatiat ne devait durer que deux ans, l’abbaye ayant été supprimée parle gouvernement bavarois en 1802. Maximilien Prechtl se retira alors à Vilseck, puis dix ans plus tard à Amberg, où il retrouva un certain nombre de ses confrères et d’autres savants catholiques. C’est là qu’il passera les vingt dernières années de sa vie, partageant son temps entre la prière et le travail intellectuel. Il y mourut le 12 juin 1832.

Orienté d’abord vers l’histoire. Prechtl avait composé, à la demande de M. Gerbert, abbé de Saint-Biaise, la chronique de son couvent de Michælfeld, qui fut insérée dans E. Ussermann, Episeopalus Bambergensis illuslratus, Saint-Biaise, 1802, p. 317-346. Les menaces de sécularisation qui pesaient, dès 1800, sur les monastères de Bavière lui inspirèrent de même une étude sur la restauration monastique qui avait eu lieu dans ce pays en 16(59 : Wie sind die oberp/àlzischen Ableyen im Jahrel669. abermal an die geistlichen Ordensstànde gekomme’.i ? Als Beylrag zur Kirchengeschichte der Obernp/alz erôterl von einem Freundc der Wahrheil und Gsrechtigkeit, s. n., s. 1., 1802.

Sorti de son abbaye, Maximilien Prechtl va se consacrer tout entier à la controverse avec les protestants, controverse tout irénique d’abord, qui vise surtout à rapprocher de l’Église les frères séparés, mais qui, après la célébration du troisième centenaire de la Réforme en 1817, tourne à la polémique assez vive. Citons seulement les ouvrages principaux : 1° Ueber den Geist und die Folgen der Reformation besonders in Hinsicltl der Enlwickelung des Europâischen Slaalen-Syslems, als ein Seilenslûck zu der von dem NationalInstitut zu Paris vor einigen Jahren gekrônlen Preisschrifl des Herrn von Villers, s. n., s. 1., 1810. L’auteur y montre comment la Béforme devait amener fatalement l’état d’esprit qui régnait un peu partout à la fin du xviiie siècle : « Au siècle de la Réformation a fait suite immédiatement celui de Descartes, de Bayle et de Spinoza ; à ce dernier, l’époque de Voltaire, de La Mettrie et des Encyclopédistes ; après quoi viennent les beaux temps de la Révolution française, à quoi fait suite l’ère présente de découragement, d’apathie et d’entière dépression. » P. 365. Le livre se terminait néanmoins sur des paroles d’espoir ; l’union des vrais chrétiens catholiques et protestants, pourrait amener de meilleurs jours. C’est l’espoir qu’allait exprimer plus longuement l’ouvrage qui est le livre capital de Prechtl.

— 2° Friedensivorte an die katholische und protestantische K irrite jùr ihreWiedervefeinigurig, s. n., Soulzbach, 1810, 2e éd., 1820. C’est une réponse a un livre de G.-I. Plank, Worle tirs Friedens un die katholische Kirrlte, gegen ihre Vereinigung mil der protestantischen,