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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/23

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PRÉMONTRÉS PRÉMOTION PHYSIQ1 I


d’enseignement. L’abbaye compte plusieurs religieux missionnaires à Madagascar. Frigolet a fondi Conques, au diocèse de Rodez, un prieuré dont les religieux continuent les traditions de zèle et < ! < charité de l’abbaye mère. Un autre prit nié a été fondé, à Storrington, en Angleterre. Cette maison est devenue rapidement un foyer de conversion au catholicisme.

L’abbaye de Saint-Martin de Mondaye, à Juaye, au diocèse de Bayeux, est surtoul occupée à l’évangéli salion sous forme de missions et de retraites..Mondaye fut le berceau religieux du R mt P. Godefroid Madelaine, l’historien de sain ! Norbert († 1932). Le prieuré de Nantes, fondé par cette abbaye, exerce son activité apostolique dans le même sens que Mondaye. Dernièrement, la basilique de Longpont, fondée par dame Ilodierne de Montlhéry, a été confiée par l’évêque de Versailles aux religieux de Mondaye.

(’.basses de France, ces religieux avaient restauré, à Bois-Scigneur-Isaac (Ophain) au diocèse de Malines, un ancien prieuré de chanoines augustins pour desservir le pèlerinage du Saint-Sang-de-Miræle. Après le retour des Pères de Mondaye en France, ce prieuré fut repris par l’abbaye d’Averbode. Il a été érigé en abbaye indépendante par le chapitre général en 1924, et placé sous la circarie de Brabant.

Deux nouvelles fondations, celles de Spainshart et de Windbcig, en Bavière, restent provisoirement sous la juridiction de leurs abbés respectifs, ceux de Tepl et de Berne.

6° Le second ordre de Prémontré est actuellement représenté par les abbayes de moniales de Zwierziniec, au diocèse de Cracovie et celle d’Imbramovice. au diocèse de Kielce, en Pologne, de Notre-Dame de Villoria d’Orbigo et de Sainte-Sophie de Toro, en Espagne, et de Sainte-Anne de Bonlieu, au diocèse de Valence, en France. Les prieurés des norbertines sont ceux de Czerwinsk, en Pologne, de Notre-Dame de Neerpelt, en Belgique, du Val-Sainte-Catherine à Oosterhout (placé par rescrit du 1 er septembre 1928 sous la juridiction immédiate de l’ordre avec l’abbé de Tongerloo, comme Père abbé) des norbertines de l’adoration perpétuelle de Sitten (Suisse) et du Mesnil-Saint-Denis, au diocèse de Versailles, en France. Les sœurs norbertines des instituts suivants relèvent du tiers ordre de Saint-Norbert : Le Berg-Sion, au canton de Saint-Gall, en Suisse ; Kulsovat, près de Veszprém, en Hongrie ; Stresovice-Andelka, en Tchécoslovaquie ; St-Johannesburg, à Leutesdorf-am-Bhein, diocèse de Cologne ; en Allemagne.

Poursaint Norbert.

P. LefèvTe, Essai de bibliographie

de saint Norbert, dans L. Gooværts, Écrivains, artistes et savants de l’ordre de Prémontré, t. iv, Bruxelles, 1918, p. 367383, où se trouve réunie toute la bibliographie se rapportant au fondateur de l’ordre ; G. Madelaine, L’histoire de saint Norbert, 3e éd., Tongerloo, 1928, mise au point d’après les publications et études récentes.

Pour l’histoire générale de l’ordre.

Outre le livre déjà

cité de L. Gooværts, voir Fr. Petit. L’ordre de Prémontré, dans la coll. Les ordres religieux, Paris, 1927 ; B. Grasll, Die Pràmonstrntenser-Orden, dans les Analecla præmonstratensia, t. x, 1934 ; C.-L. Hugo, Sacri ac candidi ordinis Prœmonstntensis annales, 2 vol. in-fol., Nancꝟ. 1734-1736 ; R. Van Wæfelghem, Répertoire des sources imj>rimées et manuscrites relatives à l’histoire et à la liturgie de l’ordre de Prémontré, Bruxelles, 1930.

Les contributions fournies par la revue historique de l’ordre, les Analecta pramonstratensia, sous forme d’articles, et d’éditions de textes, ont été abondamment ut ilisées dans le présent article.

A. Km s.

    1. PRÉMOTION PHYSIQUE##


PRÉMOTION PHYSIQUE. —— Nous ver rons d’abord comment se pose la question de la prémotion physique, puis ce que n’est pas cette motion et ce qu’elle est, en l’expliquant par les lexles mêmes de saint Thomas. Nous verrons ensuite quels sont, d’après

celui-ci, les différents modes selon lesquels s’exerce cette motion. Enfin, nous considérerons successivement ses rapports avec les décrets divins relatifs a nos

actes salutaires, avec l’efficacité de la grvce, avec la

liberté de nos actes salutaires, et avec l’acte physique du péché. — I. La motion divine en général. II. Ce que n’est pas la prémotion physique (col. 33). III. Ce qu’est positivement la prémotion physique (col. 39). IV. Conformité de cette théorie avec la doctrine générale (col. 51). V. Divers modes de prémotion physique (col. 56). VI. Raisons d’afïirmer la prémotion (col. 57 >.

I. La motion divine en général et là question de la prémotion physique. — Pour bien entendre le sens que les thomistes donnent à l’expression « prémotion physique, il faut rappeler ce qui les a conduits à l’adopter.

Ils entendent répondre à cette question, nettement posée par saint Thomas, I 1. q. cv, a. 5 : Ulrum Deus operelnr in omni opérante. Dieu meut-il toutes les causes secondes à leur opération ? Ils répondent d’abord que l’Écriture ne permet pas d’en douter, puisqu’elle dit : Deus operatur omnia in omnibus, I Cor., xii, 6 ; In ipso enim vivimus, movemur et sumus. Act., xvii, 28. Même s’il s’agit de nos actes libres, l’Ecriture n’est pas moins affirmative : Omnia opéra nostra operatus es nobis, Domine, Is., xxvi, 12 ; Deus est qui operatur in vobis et uelle et perficere, pro bona voluntate, Phil., ii, 13. Ces textes scripturaires sont déjà si clairs, ils disent si nettement que l’action de la créature dépend de l’influx de Dieu ou de la causalitédivine, que Suarez lui-même, quoique opposé à la prémotion physique, a écrit que ce serait une erreur dans la foi de nier la dépendance des actions de la créature à l’égard de la cause première. Disp. met., disp. XXII. sect. i, c. vu.

Du point de vue philosophique, la chose n’est pas moins claire : de même, en effet, que l’être participé, limité des créatures dépend de la causalité de l’Être premier, qui est l’Être même subsistant, leur action en dépend aussi, car rien de réel ne saurait lui être soustrait. Il ne s’agit donc pas tant ici de la nécessité ou de l’existence de l’influx divin, sans lequel la créature n’agirait pas, mais de la nature de cet influx et de la manière dont il s’exerce.

Nous verrons d’abord, en signalant les erreurs manifestes à éviter, ce que n’est pas la prémotion physique, pour mieux préciser ensuite ce qu’elle est : 1° elle n’est pas une motion qui rendrait superflue l’action de la cause seconde : contre l’occasionnalisme ; 2° elle n’est pas une motion qui nécessiterait intérieurement notre volonté à choisir ceci plutôt que cela : contre le déterminisme ; 3° elle n’est pas non plus, à l’extrême opposé de l’occasionnalisme et du déterminisme, un simple concours simultané ; 4° ni une motion indifférente, indéterminée ; 5° elle n’est pas une assistance purement extrinsèque de Dieu.

Nous verrons mieux ensuite ce qu’est la prémotion physique : 1° qu’elle est motion et non pas création ex niliilo, sans quoi nos actes, créés en nous ex nihilo, ne procéderaient pas vitalement de nos facultés et ne sciaient plus nôtres ; qu’elle est motion passivement reçue dans la créature et distincte par suite soit de l’action divine qu’elle suppose, soit de notre action qui la suit : 2° qu’elle est physique et non pas morale ou par proposition d’un objet qui attire ; 3° qu’elle est dite prémotion à raison d’une priorité non de temps, mais de nature et de causalité : 1° qu’elle est. par rapport à notre liberté, non pas nécessitante, mais prédéterminante, ou qu’elle est une prédétermination non pas formelle, mais causale, en ce mus qu’elle assure l’infaillibilité intrinsèque des décrets divins et meut notre volonté à se déterminer à tel acte bon déterminé lia détermination à l’acte mauvais étant elle-même mau-