Aller au contenu

Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

33

    1. PRÉMOTION PHYSIQUE##


PRÉMOTION PHYSIQUE. CE QU’ELLE N’EST PAS

vaise, déficiente, vient à ce titre de la cause déficiente

cl non pas de Dieu). Nous verrons enfin que la prédé((iinination à la fois formelle et causale es( antérieure à la promotion : elle s’identifie, selon saint Thomas, avec les décrets divins prédéterminants relatifs à nos actes salutaires, tandis que la détermination formelle et non plus causale est celle même de notre acte libre déjà déterminé, et qui reste encore libre après sa dét< t mination même, comme l’acte libre de Dieu. L’étude attentive de ces différents aspects <^ problème est nécessaire pour éviter toute confusion, et il convient de

remmencer par la partie négative, car l’expression prémotion physique prédéterminante est employée

précisément pour exclure le concours simultané et la i i émoi ion indifférente.

II. Ce oui ni. si pas la phi’moi ion physiqi i. 1° La motion divine ne doit pas être entendue en ce sens admis par les occasionnalistes, (/niDieu seul agirait en toutes choses, que le feu ne chaufferait pas, mais Dieu dans le feu et à l’occasion (u feu. S’il en (tait ainsi, remarque saint Thomas, I", q. cv, a..">. les causes secondes ne sciaient pas causes, et, ne pouvant agir, leur existence serait vaine ; leur impuissance prouve lait, en nulle, que Dieu n’a pu leur communiquer la dignité de la causalité’, l’action et la vie, comme un artiste qui ne peut faire que des (envies mortes Iqttod

pertineret ad impotentiam creantis). L’occasionnalisme

n eue du reste au panthéisme, car l’agir suit l’être et le mode d’agir suit le mode d’être. Si, donc, il n’y a qu’une action, celle de Dieu, il ne doit v avoir qu’un ilic ; les créatures sont absorbées en Dieu ; l’être en

général s’identifie avec l’être divin comme l’exige le

réalisme ontologiste (lier à Malebranclic et I lès intime lient uni dans sa pensée a l’oi casioimalisme.

Saint Thomas, après avoir ainsi réfuté l’occasionna lisme de son temps, loc. cit., ajoute que Dieu, qui a créé ci conserve les causas secondes, les applique à agir ; Deus non stiiiim dut formant rébus, sed etiam conservai eus in esse, </ applicat eas ad agendum et est finis omnium actionum. I", q. cv, a. 5, ad.’("" ; Contr. cent., I. III. c. i.wn ; De potentia, q. iii, a. 7.

2° Lu nuiiii n divine, qui ne rend pus super f ne l’action t/<s causes secondes, mais lu suscite, ne saurait Être nécei sitante, en ce sens qu’elle supprimerait toute contin gence et toute liberté..Mais, sons l’influx divin, les (anses secondes agissent comme il convient a leur

nature, soit nécessairement, comme le soleil éclaire et réchauffe, soit de façon contingente, comme les fruits

arrivent plus ou moins à maturité, soit de façon libre.

cemme l’homme choisit. Saint Thomas rattache même

(elle propriété (le la mol ion divine à l’cllicacit é souve raine de la causalité de Dieu, qui fait non seulement Ce qu’il veut, mais a mme il le Veut, qui nous porte non

seulement à vouloir, mais a vouloir librement ; cf. D. q. xix, a. s : Cum voluntas dtvina sit effteacissima, non sniuiu sequitur <iu<><l fiant eu que Deus mil fteri, sed <i quod co modo fiant 71/0 Deus eu fteri vult. ult autem Deus queedam fteri necessario. quædam contingenter, m sit 0/7/0 in rébus ad complementum universi.

La motion divine ne supprime donc pas la libelle, mais l’actualise ; elle n’enlève que l’indifférence poten tielle. et donne l’indifférence dominatrice actuelle de l’acte libre. Indifférence qui dure en lui lorsqu’il est déjà déterminé ; c’est la seule indifférence qui soit en Dieu, et qui dure dans Pacte libre immuable par lequel il conserve le monde dans l’existence. C’est de cette indifférence actuelle que parle saint Thomas lorsqu’il dit, D, q. LXXXHI, a. I. ad : <"’" : SU ut nulurulibus nuisis, movendo eus. Deus non uu/erl quin actus eurum sint naturales ; ita movendo causas voluntarias, non uu/erl quin uctiuncs eurum siid v<dimturi ; i se<l polius hoe in eis fueil : operatur enim inum.qui que secundum ejus proprietatem. Cf. IIP’, q. x, a. 1.

DICT. DE THÉOI.. CATHOL.

i" Par opposition u l’occasionnalisme et au déterminisme,

la motion divine sentit elle seulement, comme le veut Molina, un concours simultané — Le molinisme considère la cause première et la cause seconde comme deux causes partielles coordonnées d’un même effet, semblables, dit Molina. a deux hommes tirant un navire : ’l’i/lus quippe effectus et a Deo est et a cousis secundis ;

sed neque a Deo. neqiir u nuisis seeundis. ut a ii, lu COUSa,

sed ni u parte causse, quee simul exigit concursum et infîuxum alterius : non seau ac cum duo Irahunt navim. Concordia, q. xvi. a. 13, disp..W I lin. éd de l arK. 1876, p. 1 "iH. De ce point de vue. même si tout l’effet est produit par chacune des deux causes, en ce sens

que l’une sans l’autre ne produirait rien, la cause seconde n’est pas prémue par la (anse première, le

c< ncours de celle-ci est seulement simultané, comme

celui des deux hommes qui tirent un chaland, le pre

mier n’influant pas sur le second pour le porter a agir.

Le concours général de Dieu, dit Molina. ibtd., n’est

pas un Influx immédiat sur la ( anse Seconde, qui la

prémeuve à agir et A produire son effet, mais un influx

immédiat sur l’action et l’effet, aoa la cause seconde.

I n dehors de ce concours simultané, nécessaii

tout acte. Molina admet bien une grflee particulière

pour les actes salutaires, mais celle ci est une motion non pas physique, mais inorale, par l’attrait de l’objet

proposé. L’auteur de la Concordia reconnaît d’ailleurs que

cette conception du concours simultané, ni

ment liée, selon lui. à vi définition de la liberté 1 1 théorie de la science moyenne, n’est pas celle de saint Thomas. Après avoir exposé ce qu’a dll le Docteur angélique, I’. q. 1 v. a. 5, au suj( 1 di la mot ion div Ine, Molina écrit dans la Concordia, ibid., p l~>’J ; Il v.1 l.i pour moi deux difficultés : 1. Je ne vois pas ce qu’est,

dans les (anses secondes, celle application par laquelle

Dieu meut et applique ces (anses.1 ac.ir..le pense plutôt que le feu chauffe sans avoir besoin d’être mû a ae ; ir. El j’avoue Ingénuement qu’il m’est très difficile de comprendre cette motion et application qu’< saint Thomas dans les causes secondes… 2. Vutre diffl

CUlté : selon cette doctrine, Dieu ne concourt pas

Immédiatement fimmediatione tuppositifs) l’action el

à l’effet des causes sec ondes, mais seulement par fin

termédiaire de ces causes,

Molina aurait pu trouver la solution de ( es deux

difficultés dans un passage bien connu du De potentia desaint Thomas, q, iii, a. T. ad 7°. où il est dit qu’il v a aussi une Influence Immédiate de 1 Heu sur l’être de

l’action ou de I cllct de la causeseconde, e.i, celle et ne saurait être cause propre de son acte en tant qu I mais seulement en tant qu’il est cet acte individuel, le sien. Dans cet effet, ce qu’il v a de plus universel.

comme l’être relève de la cause la plus universelle, et

ce qu’il v a de plus particulier relevé de la cause parti

cullère : Oportel universaliores effectus m universaliorti ci prions causas reducere. Inler omnes mitent effectus universalissimum est ipsum c sm [, q, i v..1. : >. L’être,

en tant quètre des choses, est l’effet propre de Dieu. soit par manière de création ex nihilo et de conserva lion, soji par manière de motion, ce qui est bcas de l’être même de nos actes, qui étaient d’abord en puis sauce dans nos facultés.

Mais ce qui nous Intéresse le plus en ce moment dans l’Objection de Molina. c’est la manière dont celui-ci avoue que saint Thomas a admis que la motion divine applique les causes secondes à agir, c’est a dire a admis un concours non pas seulement simultané, mais une prémotion, (’.cite expression de prcinotion peut paraître

un pléonasme, car toute motion véritable a une priorité, sinon de temps, du moins de causalité sur son effet, ici. pour saint l’humas, sur l’action de la cause seconde ainsi appliquée à agir, si les thomistes usent

T. — XIII — 2.