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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/240

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P ROB A. Il I L I S. M K. A V È N I. l I. T. M EDI N A

même, si l’on réclame a son possesseur un bien, encore qu’il puisse le donner sans délai, on lui permettra de vérilier les titres de qui réclame et de s’assurer s’il n’est pas, comme il le pensait jusqu’ici, le véritable propriétaire. 1-es pensées’le Médina sont plus inollensives que ses formules. Enfin, continue l’auteur, quand le doute atteint les deux partis et qu’on ne peu ! le déposer, on agira au plus sur ; si aucun des deux n’était sur, qu’on se range au moins périlleux. Sur cet le dernière décision, traditionnelle à Salamanque, Médina signale néanmoins pour son compte qu’entre deux périls on peut aller au plus grand si militent en sa faveur des raisons plus urgentes. La prépondérance des arguments l’emporte alors sur la sûreté ; en quoi nous touchons peut éiie une différence de Vledina a 1). Soto, chez qui la sûreté avait grande efficace ; mais l’exemple classique dont la formule est accompagnée (l’épousé doutant si elle * loi t rendre le debitum) ferait hésiter cette fois encore.

Les formules de Médina ne doivent donc pas tiom per. Comme ses devanciers de Salamanque et de partout, il apparl ient a la t radil ion tutioriste, c’est-à-dire qu’il n’a d’autre recours que la sécurité pour <l<’t i<in le doute pratique. Entre la théologie médiévale et les déclarations que nous venons de relever, il j a l’inter

Million de maints cas particuliers auxquels s’est

adapté l’axiome tutioriste ; il n’j a pas le passage d’une

méthode t t autre méthode. La vieille règle demeure

efficace. En cette partie de son commentaire, Médina a

recueilli et plus nu moins heureusement classe des soin

lions reçues, sans prétendre rien Innover. On ne [’ou

hliera pas tout a l’heure ; et quoi que ce théologien

doive enseigner de la conscience probable, sa doctrine de la conscience douteuse demeure acquise.

2. Est-ce péché d’agir contre sa propre opinion ? demande maintenant Médina, il a dans l’esprit hcas du confesseur et du pénitent d’avis contraires. El il énonce d’abord :

si quis Bgat secundum opinionem dequa dubltat an lit probabilis, peccatum commlttit. Nam qui sic operatur dubl

tat an illuit q I agit licitum sii.m llllcitum ; ergo operatur

contra consclentlam dublam ; ergo tenetur mou sequl talem opinionem.

( lu est adoptée la décision de I). Solo relat ive à l’opinion déraisonnable, c’est a dire à un avis mal fondé, ayanl toutes les chances conlre lui (connue celui qui

approuverait la pluralité des bénéfices) et qu’on pieu

(Irait pour règle de sa conduite. Sous prétexte qu’il est une opinion (l’opinion de certains), on ne s’expose pas

moins au péril, vu son Improbabilité, omnino improba

bilis, et l’on pèche comme si l’on agissait contre la conscience douteuse. Voilà du moins écarte un proha

hilisine extrême. Vient ensuite :

Quando utraque opinlo tain propria quant opposite est aeque prfibabilis, licitum est Indiflerenter utramque sequi.

Aulic décision de D. Solo. Médina met eu garde contre le danger de scandale attache a l’Usage de cet te

et contre la facile illusion d’estimer également probable ce qui l’est moins, mais repond mieux au désir. Ici. néanmoins, s’accuse celle position de Salamanque selon laquelle l’action se règle sur des opi nions extrinsèques, indépendamment de l’adhésion de

l’esprit à une vérité reconnue. ec cela, on voudra

bien observer que la présente formule est loin de’lier, en dépit de la ressemblance littérale, ce qu’on

appellera plus tard l’cquiprobabil isine. Les opinions en

cause sont les règles générales de conduite relatives a quelque action : on en permet le choix indifférent. Mais si le doute survenait dans l’application même (étant

donnée telle règle adoptée, suisje ou non tenu de taire ceci’?), en ce cas nos théologiens trancheraient pour le plus sur (voir la réponse de Médina au dernier argu ment dans le commentaire que nous analysons). Nous passons a un nouvel énoncé :

Aiiquando tenemur agere contra propriam opinionem.

Médina entend alors fournir la règle relative au confesseur trouvant chez son pénitent une opinion contraire a la sienne, mais raisonnable. Rien que de légi tirne lu rapprocher de la solution donnée plus haut. col. 464, sur le juge qui condamne l’innocent légalement convaincu du crimei. Mais l’auteur n’a cure de dissiper les abus auxquelles prêterait sa règle, puisque le voila aussitôt discutant des sacrements, pour défendre que, dans le cas d’une nécessite ou d’une grande utilité, il est licite, plutôt que de s’abstenir. deproi eder a leur administration selon une forme ou une matière qui ne serait que probable, quitte a courir le risque d’invalidité ; avec cette formule. Inséparable certes du contexte, mais dont on voit assez le danger : Nom in

omnibus negotiis, etiam magni momenti, et in maximum injuriam tertii, licitum est sequi optnionts probabiles.

Il aurait de quoi satisfaire le laxisme le plus t.

raire s’il fallait entendre ces mots s.ms précaution. 1K

n’ont pas ce sens redoutable dans la pelisie de b dilia.

mais convenons que notre auteur n’excelle pas dans la

1 ion de ses formules. peille a t il <i lit (elle d qu’il passe a la mai/nu qUSCSlio ou sera la failli Use proposition : Devons /eus suivre l’opinion plus probable, la probable étant alors écartée ; ou suffit ileb suivrt nion probable’sous cette forme distint te et dans

dite, la question est nouvelle, posée ni pour la

première fois dans l’histoire de la théologie morale. Selon les plus constantes doctrines reçues jusqu’alors, on n’j peut répondre que par oui au premier membre, par non au second. I t Médina le sait bien, lui qui < Ite en ce sens Sylvestre Prierias, Conrad Summenhard et.

(pu plus est. dit il. Cajétan. Il rapporte même un pas

entici de l>. soto i.i qui ses pages précédentes doivent beaucoup), ou est expressément prescrit dans la pratique hchoix du plus probable (tir. du />< w*iiim ri fure, l III. q. t. a. '>. ad i : ou et dessus). Médina prendra donc parti en connaissance de cause. assumant la responsabilité non seulement d’une soin

lion particulière, mais d’un principe plus ut neial de Conduite ; car. tout pesé, d décide ainsi

l rte arguments vldentui optima, si, t mihl videtui quod si est opinlo probabltb licitum est aam tequl, Ucel opposlta probabilior lit.

Suivent les raisons justificatives. Le texte.i

intégralement traduit art. Miinsv (Barthélémy

t. x. col. 183.

La proposition est donc écrite Le SOTt en st Jeté

Si une opinion est probable, il est permis de lu suivre, quand mime es/ plus probable l’opinion opp< n Médina

envisage la situation ou, a propos d’une action, des

opinions ont cours, jouissant de probabilités Inégales,

les unes étant plus, les autres moins probables, Situation enregistrée, nous l’avons vii, depuis d.

lions de théologiens et (h choisies Mus. dans cette situation. Médina considère le sujet choisissant l’opinion selon laquelle agir, non par mode de reeli ordonnée a la vérité, mais en se référant a la probabilité dont cette opinion jouit : non en ne de s.i. quoi adhérer, mais uniquement selon laquelle (itte position est relativement nouvelle, introduite chez les théologiens de Salamanque a la faveur d

particuliers on importait justement la probabilité dont jouissait une opinion devant l’esprit d’un autn ainsi par excellence le cas célèbre du confesseur et du pénitent : niais étendue, au moins selon certaines de leurs formules, a toute la conduite morale. La fut un tournant décisif et. nous l’axons déjà dit. Médina n’(

lias l’initiateur. En cette position, l’on a pu et déjà que. (levant deux opinions également probables,