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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/274

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    1. PROBABILISME##


PROBABILISME. LE DÉCRET D’INNOCENT XI

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mière intervention pontificale, les adversaires du probabilisme furent sûrement plusàl’aisequesespartisans. D’après un témoignage du temps, la première pensée d’Alexandre VII eût été d’extirper le mal en sa racine ; il aurait opté pour la méthode suivie sur le conseil de Pallavicini ; cf. Dôllinger-Reusch, op. cit., t. i. p. 38 et note 2.

3° Intervention d’Innocent XI. Innocent XI

entend continuer l’œuvre d’Alexandre VII, comme le

déclare le préambule de son décret. Sur la nature et les circonstances de cel acte (qui ont été parfois l’objet d’interprétal ions tendancieuses, par ex. l’astor, Geschichte der Pûpste, t. xiv b, p. 973-978), voir l’art. Laxisme, col. 72-74. Cette fois, des 65 propositions condamnées et qui proviennent a leur tour delà casuistique relâchée, les quatre premières concernent

l’USage de la probabilité (texte et traduction, ilml., col. 71). La prop. I I ient qu’il n’est pas illicite de suivre l’opinion probable relative à la valeur d’un sacrement. de préférence a la plus sûre, sauf dans l’administration du baptême, de l’ordre sacerdotal ou épiscopal. La condamnation en équivaut à la prescription d’un universel tutiorisme sacramentaire, a [’encontre des foimules équivoques de certains auteurs (nous les avons rencontrés ci dessus), quoique non de tous les probabi listes. D’un domaine bien défini, voila donc nettement exclu l’usage’le la probabilité. La prop. 2 déchue pro

baille que le Juge puisse juger selon l’opinion moins

probable. Strictement est condamnée la probabilité de

cette proposition. Il en sera de même des prop. 6, 35, I I.

57, ouest atteinte, sur des exemples déterminés, cette

licence d’opiner qu’avail blâmée eu général Alexan die VII. El dans la 2 est en outre atteinte la proposition même à la faveur de quoi fut introduit le probabillsme ; car c’est au sujet du Juge, on se le rappelle, que Médina énonça sa fameuse règle. Il faut distinguer néanmoins

dans le cas la probabilité de la sciilcine ; i appliquer et celle de la partie à qui l’appliquer. Médina pensait a l.i

première seule et pas du tout à la seconde, qui empoi terait un relâchement bien plus grand, Le document pontifical ne distinguant pas. il semblerait que fussent atteintes l’une et l’autre. Celle condamnai ion rem lui it nettement sur la prop. 26 d’Alexandre II. Passons

aussitôt àlaprop. I dans le présent décret, qui est d’une portée pareille à la prop. 2, puisqu’on J excuse du pèche

d’infidélité l’homme qui refuse la fol au nom d’une opinion moins probable. Cel Usage du probabilisme avait ele essayé, encore qu’un Pariez, par exemple, nous l’a VOnS dit, l’eût expressément révoqué (des informai ions

qur ce point dans l NJUinger-Reusch, op. cit., 1. 1, p 109 112). Ici encore est condamnée une application de la probabilité. De ces dix-erses restrictions imposées, il ressort déjà que la probabilité n’est pas une méthode infaillible et que le pape agit dans un sens contraire aux

prétentions audacieuses de nombre de probabllistes.

Mais il prend soin de s’en déclarer expressément eu

condamnant la : î’- proposition.

Celle-ci énonce une règle générale, aux tenues de laquelle « agit toujours prudemment celui qui use d’une probabilité soit Intrinsèque soit extrinsèque, si ténue

qu’elle SOlt, pourvu qu’elle demeure une probabilité. l.a prop. 27 d’Alexandre VII est ainsi assumée et étendue. Elle définissait ce qu’on peut entendre par ténuité extrinsèque ; de la ténuité Intrinsèque, on a dans le décret même d’Innocent XI des exemples avec la prop. 2 et’-elles que nous nommions à son propos. Ces probabllistes foui observer qu’est ici proscrit l’usage d’une très faible probabilité, mais non de la probabilité sérieuse, le laxisme et non le probabillsme (voir par ex. la note dont est munie celle proposition dans l’Enchiridion de Denzinger). H serait plus exact de dire, conformément aux réflexions avancées plus haut, que cette condamnation d’Innocent XI. renfor çant celle de son prédécesseur, a donné lieu au discernement exprès du laxisme et du probabilisme, l’un et l’autre n’ayant été jusque-la que l’usage plus ou moins libre de la probabilité, beaucoup plus semblables par ce qu’ils avaient de commun que séparés par ce qu’ils

avaient de différent. Désormais, on accusera leur séparation et l’on sauvera le probabilisme en le protégeant de

tout laxisme : l’attitude est nouvelle et I ien significative. Clle date des documents que nous anal] sous. Par ailleurs, il est certain que les condamnations romaines n’interdisent pas cette opération. Plutôt que le probabilisme en son essence, elles atteignent l’exténuation de l’idée de probabilité, permettant donc (pul’on nse, sauf en des domaines réservés, d’une probabilité solide. Rome réagit contre un abus, elle ne proscrit pasl’u encore que l’abus, aux yeux de l’historien impartial, fût dans la tendance originelle du probabilisme. Au total, le mouvement Intérieur du probabilisme ne sera pas arrêté, mais il sera gêné ; car on ne pourra désormais maniei sans précaution l’axiome favori du système : Prudenier agit qui probabililer mut.

Ces longues listes d’Alexandre VHctd’Inn’XI

ont efficacement protégé les mœurs chrétiennes tre

les Intempérances de la casuistique jusqu’alors

inte. Ces auteurs catholiques, plis ihms leur

ensemble, se distingueront désormais non plus i omme les zélateurs <l « - l’opinion probable, purement >t simplement, mais p.n un souci de modération en leurs jugements pratiques, tendance qui a boni ira a un saint Alphonse. Mais l’œuvre de rectification doctrinale reste a faire, qu’appellent les dérèglements <l<- la p. théologique dans hprobabllismi Ces document pon tifleaux ne l’inaugurent que fort disi ils

poursuivaient des tins plus urgentes. Cette œuvre appartient aux théologiens, et l’on sait de surcrotl

combien elle répond aux veux d’InilOCCnl I aussi

bien qu’à ceux d’Alexandre 1 1

11. pi iv CONDAMNATION d’InNOCENI XI

si | ni i Ml : I i i l i 17 I

damnations i tiflcales ne mirent pas im.mx débats.

Celles d’Innocent XI turent même l’occasion d’une affaire Inattendue et considérable, l’un <h-s pli

épisodes de Cette longue qileielle de la piob.dulil 1690, le successeur de ce pape, vh xandie III intervient a son tour, quoique dans un sens différent De nouveaux sursauts de polémique entu hauteurs

marquent les années suivantes, Jusqu’aux décisions de l’assemblée du clergé di i rance en 1700, qui, ai tuant et consacrant, pour ainsi due la réaction probablliste, n’auront pas non plus la vertu « le clore pour tout de bon la querelle. Nous n’aurons donc pas fini ave< ce chapitre d’en suivre les vicissitudes

I. Il 01 Ri P! ’i

OOnzalbx. Comme était parvenu a Madrid le décret

du 2 mars 1679, le nonce du pape en Cette ville M. Uni, manda a Innocent XI qu’un professeui <L Sala

manque avait écrit quelques années auparavant dans

un sens contraire aux propositions condamnées, no laminent la 3, sans qu’il ait pu obtenir de ses SUpé rieurs [’imprimatur : nous avons dit ci dessus (col 5J24)

les refus qu’avait essuves en effet (oui,

1° Le décret de 1880. Le pape ayant pris intérêt a

la nouvelle, un exemplaire de l’écrit fut envove a P.omc.

où on l’examina. De la devait sortit le célèbre décret du 26 juin 1680 rendu par la Congrégation du s.iint-Offlce, et dont il a été question déjà aux ai t Gonzalez di svx i vi i v i Thyrse 1, Innoceni XI, Oliva Jean-Paiil). Une bibliographie importante J est attachée.

ainsi qu’aux événements consécutifs (voii a la fin du

présent paragraphe). La première partie du dl

intéresse Gonzalez lui-même ; la seconde le général de la Compagnie de.lesus..1 P. Oliva. Quant au premier, les cardinaux décidaient que le secrétaire d’Et il eût à