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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/285

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    1. PROBABILISME##


PROBABILISME. L’ASSEMBLÉE DU CLERGÉ I>K FRANCE (1700)

I

te i" septembre, il faut <i |1(’le probabilisme tombe,

puisqu’il n’est qu’une opinion nouvelle dont on sait la date.

Les cinq propositions suivantes concernent l’établissement de La probabilité.

lis. Kx auctorttate unius Sur l’autorité d’un seul, on

tanturn potest ilem. rejetée comme improbable.

Reproduction littérale de la 27e proposition du décret d’Alexandre VII (voir ci-dessus, col. 532), insérée déjà dans le catalogue de 1682 sous le n. 125.

121. Non sunt scandalosae Ne sont pas scandaleuses aut erroneae opiniones quas ou erronées les opinions que Eeclesia non corrigit. l’Église ne corrige pas.

Empruntée à la censure de Guiménée, elle figure dans la liste de 1682 sous le n. 126. Avec la précédente, elle est ainsi qualifiée :

lia ; propositiones, quateCes propositions, en tant

nus silentium et tolerantiam qu’elles tiennent le silence et

pro Ecclesiae vel Sedis apola tolérance pour approba stolica’approbatione statution de l’Église et du Saint unt, falsae sunt, scandalosa ?. Siège, sont fausses, scanda saluti animarum noxia’; paleuses, nuisibles au salut des

trocinantur pessimis opina- âmes ; elles patronnent les

tionibus quae identidem tepires conceptions qui à main mere obtruduntur, atque ad tes reprises tentent témérai Evangelicam veritatem inirenient de s’imposer, et elles

quis pra-judiciis opprimenpréparent la voie à anéantir

dam viam parant. sous d’injustes préjugés la vérité de l’Évangile.

122. Gênera Uni dum proEn général, quand nous babilitate sive intrinseca sive agissons appuyés sur une extrinseca quantumvis teprobabilité soit intrinsèque, nui, modo a probabilitatis soit extrinsèque, si faible finibus non exeatur, confisi qu’elle soit, pourvu qu’elle aliquid agimus, semper prureste dans les limites de la denter agimus. probabilité, nous agissons

toujours prudemment.

On reconnaît littéralement reproduite la 3e proposition d’Innocent XL enregistrée en 1682 sous le n. 127. Elle est censurée comme il suit :

Hacc propositio falsa est. Cette proposition est temeraria, scandalosa, pernifausse, téméraire, scandaciosa ; novammoruiu régulant leuse, pernicieuse ; elle éta aovumque prudentls genus, but une nouvelle régi’nullo scripturarum aut tra<limœurs et un nouveau gi tionis fundamento cum made prudence, sans aucun longno animarum periculo, --t ; idément script uraire ou tradl luit. lionncl, au grand péril des

âmes.

Le groupe suivant concerne plutôt des conséqut ou des applications de la probabilité.’Si. Si quis vult sibi conSi un consultant eut

sidi secundum eam opinioqu’on lui réponde selon l’opi nem qua : sit faventissima, nion la plus favorable, on

peccat qui non secundum pèche en ne le faisant pas. eam consulit.

Empruntée à la censure de Guiménée, elle portait en 1682 le n. 131. On la qualifie en ces termes :

fisc propositio, quae docet Cette proposition, qui en blanda et adulatoria consilia seigne à rechercher contrai et contra jus exquirere et rement au droit et â donner

contra conscientiam dare, contrairementàla conscience

falsa est, temeraria, scandades conseils caressants et

losa, in praxi perniciosa flatteurs, est fausse, témé viamque deceptionibus aperaire, scandaleuse, perni rit. cieuse en pratique, et ouvre la voie aux tromperies.

Les trois propositions qui suivent, n. 124-120. reprenant les n. 137-139 de 1682, reproduisent littéralement les trois premières propositions d’Innocent XI (texte et traduction, art. Laxisme, col. 74 ; commentaire ci-dessus). La dernière proposition, qui figurait à cette place en 1682 sous le n. 140, est nouvelle ; on y met sous le patronage de la probabilité une doctrine tenue en particulière aversion auprès de l’assemblée :

127. In morte mortaliter Vous ne péchez point mornon peccas si cum attritione tellement si, en danger de tant uni sacramentum suscimort, vous recevez le sacrepias, quamvis actum contriment avec la seule attrition, tionis tune omittas libère ; bien que vous omettiez librelicet enim unicuique sequi ment alors l’acte de contriopinionem minus probabilem tion. Car il est permis a charelicta probabiliori. cun de suivre l’opinion moins

probable en abandonnant la plus probable.

Les quatre dernières propositions sont frappe » s d’une commune censure :

Doctrina his proposition ! - La doctrine contenue en

bus contenta est respective ces propositions est respec falsa, absurda, perniciosa, tivement fausse, absurde,

erronea, probabilitatis pessipernicieuse, erronée, le pire

mus fructus. fruit de la probabilité.

La solennelle censure du clergé de France a donc adopté telles quelles les propositions relatives à la probabilité contenues dans les listes d’Alexandre VII et d’Innocent XL Elle ne reprend point l’excès contraire condamné par Alexandre VIII, non que l’assemblée n’en fût pas d’accord, mais parce qu’elle estimait le danger beaucoup plus urgent du côté du probabilisme : Bossuet le déclarait en séance : « Ainsi, il y a raison de conclure que, comme on doit improuver l’excès de t eux qui rejettent les opinions, même celles qui sont les plus probables entre les probables, il ne faut pas moins s’opposer à l’autre excès… etc. Coll. citée, col. 502, Aux propositions pontificales, elle ajoute, outre la condamnation de l’esprit de nouveauté (n. 117), quelques énoncés relatifs à l’établissement de la probabilitt (n. 118, 119, 121), et deux applications particulièrement funestes de la doctrine (n. 123, 127). C’était donc à la fois promulguer en France les décisions pontificales, ce qu’on voulait faire déjà en 1682, et les étendre ou préciser quelque peu.

Par là, Bossuet estimait avoir coupé de toutes parts les racines du mal, comme il ressort des explications données à l’assemblée le I e’septembre. Du reste, il ne faut pas manquer de compléter les censures par 1.