Aller au contenu

Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/284

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

.53

l’KnHABILISMK. L’ASSEMBLEE UI" CLERGE DE FRANCE L700

Il n’est certainement pas un moraliste irréprochable et, mêlé comme il fut aux querelles de son temps, il ne donna point à ses adversaires l’idée exacte de la théologie classique, qu’il était censé représenter (voir son article, t. I er, col. 709 sq.).

IV. L’ASSEMJiLÉE DU CLERGÉ DE FRANCE ( 1 7<>0). — On a dit à l’art. Laxismj :, col. 58 sq., les circonstances et l’importance de la censure prononcée en 1700 par l’assemblée du clergé de France de cent vingt-sepl propositions, dont bon nombre intéressent la morale.

Beaucoup d’évêques en leurs diocèses respectifs avaient prononcé dés longtemps des censures particulières sur l’une ou l’autre de celles-là. L’assemblée de 1682 devait intervenir méthodiquement et solennellement dans la même querelle. Trop tôt dissoute, elle ne put rien décider ; mais un projet île décret avait été rédigé, dont Bossuet est l’auteur. Intitule Decretum de morali disciplina, il comprend, après un préambule,

une I r < partie qui est la liste des propositions condamnables, au nombre de cent quarante, distribuées en vingt-quatre groupes ; et une IIe partie, contenant la saine doctrine relative a ces questions. I.e dernier groupe des propositions, de 114 à 140, est De régula morum et probabilitate ; un long exposé positif cor respond dans la partie doctrinale (ce document est édité m extenso dans quelques éditions des Œuvre » complètes de Bossuet, par exemple éd. Lâchât, Paris, Vives, t. xxii, 1865, p. 675-720). On ne peut nlei le giand caractère chrétien ni la sagesse morale qu’ex prime ce projet. Sans valeur juridique puisqu’il ne lut ni débattu ni promulgué, on peut s référer aujourd’hui encore connue a des pages de doctrine classique, (’élites dans la plus belle langue latine. BosSUet nous

apprend qu’étaient acquis a ce projet l’archevêque de Paris. François de Harlay, ainsi que les meilleures

têtes de l’assemblée p. Il l’a lui même commenté dans deux lettres écrites en juillet et en octobre 1682 a li. ni

Dyrois. Correspondance, éd. cit., t. u. p. 309 sq., 317 sq. On entendait par là, explique t il. adopter et compléter Idiivre des papes Alexandre Y 1 1 et Inno

cent XI, de qui les décrets sont insuffisants et promulgués dans une forme non reconnue en France. De

propos délibère, ou n’a inséré aucune proposit ion 1 1 la tive à l’ignorance invincible ; cela nous aurait Jeté dans les disputes et d’ailleurs ne nous servait de rien, puisque nous trouvions de quoi condamner la fausse probabilité sans nous embarrasser dans ces quesl ions. tbid., p. 315-316 ; l’exposé doctrinal 5 fait toutefois allusion, fermement et prudemment, Comme son cor

respondant lui avait rapporté des critiques, Bossuet se justifie dans les termes les plus forts : l’ont ce qui cl de la probabilité, si l’on ne veut qu’effleurer les choses, comme on a fait jusqu’ici, il ne faut en effet que frapper sur trois ou quatre propositions ; mais, si l’on veut attaquer le mal dans loul son venin intérieur, le détruire dans sa racine, le poursuivre dans ses pern11 leuses conséquences et en mettre au jour la malignité, en faisant voir tant la fausseté des principes que l’ab surdité des Inconvénients, on ne trouvera rien d’inutile dans nos propositions. 1 //>/,, .. p. 322-323. Il faut surtout renverser cette prétendue probabilité fondée sur l’autorité des modernes, oiic d’un seul d’entre eux, et cette façon de préférer eu morale les novateurs aux anciens. « Si l’on veut mettre une bonne fois la main aux plaies de l’Église, il faut loul d’un coup aller jusqu’à la racine d’une doctrine qui repousse tout entière en un moment, pour petite que soit la libre qu’on lui laisse. » Ibid., p. 321.

Dix-huit ans plus tard, Bossuel reprenait son premier dessein. Les encouragement s pressants qu’il avait reçus dans l’intervalle du cardinal d’Aguirre (voir la lettre citée col. 517 et celle du même à lluct. dans la Correspondance de Bossuet, éd. cit., t. vu. p.205), ainsi

que le livre de Gonzalez qu’il témoigne connaître, auraient entretenu, s’il avait été besoin, son zèle entreprenant. Dans l’assemblée de 1700, il fut l’âme du combat mené contre le probabilisme et la morale relâchée. Entre ces innovations et sa nature, l’antinomie était entière. Sa constance et son habileté lui valurent cette fois une pleine victoire. Rapporteur de la commission chargée d’examiner les propositions en cause, l’évêque de Meaux rendit compte devant l’assemblée des mesures envisagées, avec cette éloquence impérieuse qui est sa manière et dont les procès-x crbaux ont gardé la

trace : Le b septembre…, Mgr l’évêque de Meaux.1 dit… que le grand inconvénient de la probabilité consistait dans la manière d’examiner les questions de

morale, l’ai (elle nouvelle méthode, on ne cherchait plus ce qui était vrai ou faux, juste ou injuste, par

rapport a la vérité et a la loi éternelle, mais seulement

ce qui était probable ou non probable. c’CSt adiré que. sans plus se mettre en peine de ce que Oicll avait

ordonné, on cherchait uniquement ce que les hommes pensaient de ses ordonnâmes ; ce qui conduisait Insen siblemeni a réduire la doi trine di s mœurs, a l’exemple des pharisiens, a des commandements et a dis tradi lions humaines contre la parole expresse de No Seigneur Collection des procès-verbaux’/-s a générales du <t<r<i’de France, depuis l’année 1690 jus qu’à présent…, t. i. Paris, 177t. cl. 193 iii, /, des propositions censurées, n. 1 1 T 127, groupées » ous le s’.’ai. De régula morum et probabilitate, intéressent notre sujet. En complément de l’analyse donni l’art, I.vxismi. ou celles ci furent expressément 1 m’is. nous reproduisons ces propositions avei leurs censures respectives. Texte dans la | cf. Bossuet, Œuvres, éd Lâchât, 1 xxii. p 721

1 I 7. l’Il I olllloa esse lloille lllelius examinât. 1. et hoir

ob rem in omni mati pneclpue m morali libentlui juniores quam antlqulorea lego ei lequor… Doctrina Bdi 1 a vetertbu », doeti Ina morum magli a lunlorlbui petenda.

PrOpOSil ion elllpl n la Soi bonne. : ’. (e 1 ici 1665 et que rassemblée qualifie

lia. proposltlo temerarla est, se oui dosa, pernlciosa, erronea, SS. Patrtbut et antiqula doctoi Ibus contumeliosa . ipreta m moi Ibus ein lstianoi uni componendta

neeessaiia Script 01. Il mil BC

1 radiiionis auctoi Itate et In

tel prctalione. ninralem then

logiam arbil rai i.iin i.icii. lamque parai ad hum m is tradlttones ci doctrinal, Christo prohibante, itab

heu. las.

1. pi os. qu’aujourd’hui tout a été mieux examiné, et c’est pourquoi en toute nui

I I. 1. et pi 1111 1 1 >., Il 1111-11 1 cil

monde, je lii ci mus plus Ion) m s 1, * auti un 1 que les ancti us… Il faut > nei

G mi la (loi I 1 unde la |.

les anciens, celle di s mœui s « lie/ i.s modernei

la censure de ( iuiméni

(voir Laxismi. ( "i

comme il suit

1 ii t.- proposition est h mémin. s, mdaleuse, peml 1 leute, 1 1 ron< e, Injurieuse

aux s.iinls Pères et aux an en us doctOUI s. 1. Il nu pi is.uil

l’autoi ne ci l’Intel pn ta)

nécessaire de ri crlt me et de

la I1.11l1tn.il dans l’oi.lon ll.inec îles inouï s Chrél 1. Il Iles, elle lenil arlullalle la

tin ologte morale ci prépara la..n a l tablissement de traditions et de doctrines humaines, malgré l’Interdit

lion >lii Christ.

(>n atteignait par la ce que Bossuel axait toujours

estime être le fondement de la doctrine, . Il goût de la

nouveauté et ce dédain de l’ancienne tradition qui sont

pour lui la pure contradiction de l’esprit cluct ien. I >.uis le projet de 1682, il n’x avail pas moins de six propo

sitions, n. ni 119, sur la matière, et Bossuet le justi

lie avec force dans la lettre que nous axons signalée Correspondance, t. ii, p. 324 sq. on n’a retenu ici qu’une proposition combinant les n lit et 1 I "> du premier projet. C’est Intentionnellement, bien entendu, qu’elle figure en tête de la série : si l’on condamne le gOÛt de la nouveauté, dit Bossuel devant rassemblée.