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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/292

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PROBABILISME. liXKGJiSK DES CONDAMNATIONS


naud, <iui traite de la condamnation d’Alexandre VIII, fut mise à l’index en 1705 ; l’avait été déjà en 1703 un bref mais piquant écrit de Quesnel : Lettre d’un abbé à un prélat de la cour de Rome sur le décret de l’Inquisition du 7 décembre 1690 contre trente et une propositions, Toulouse, 1691. Par ailleurs, d’autres écrits de la même inspirai ion échappaient à la prohibition, des Nota brèves ac modestie in prof).’Jl S. Inquisitionis décréta proscriplas, Cologne (Louvain), 1691, dues vraisemblablement à Hennebel et contre lesquelles s’est élevé Steyært ; une Queeslio juris pontiflcii < irca decretum ab Inquisitione romana adv. 31 prop. lalum, d’après laquelle le décret serait invalide ipso jure. Reusch, op. cit., p. 527-528. Ajoutons à celle littérature une Censure des trente et une propositions faite pur un décret du pape Alexandre VIII, du 7 décembre 1690, en latin et en français, avec des remarques sur les propositions et la censure, 1691. Voir l’art. Alexandre VIII, col. 763. Contre ces critiques et ces interprétations, le Jésuite A. -M. Bonucci publiait à Rome en 1704 des V induis sequisstmi decreti Alexandri. VIII, P. M. advenus prop. xxxi in eo damnai as. Cf. Hurter, <>/ ». cit., col. 1306 1307.

5° L’Ouvrage resté le plus célèbre dans le genre que nous signalons Ici est celui du jésuite Dominique iva, professeur au collège de la Compagnie à Naples, où l’entreprise de Cardenas se trouve étendue aux trois

grandes séries des condamnât ions pont ilicales. I.a pre mière édition en parut à Naples en l~u.s. sous le titre : Damnatce thèses ab Alexandro VII, Innocent io XI et ilexandro lit neenon Jansenii ad iheologicam truli nam revniiil.ijmla pondus sain luarii ; elle fut suivie

d’un grand nombre d’autres ; la douzième paraissait en 1722. Cf. Hurler, op. cit., t. [V, col. 946. L’auteur procède par mode de commentaire sur chacune des

propositions condamnées, composant ainsi une ven

table soin me de cette sorte de théologie, qui dut rendre son ouvrage précieux. Nous l’j voyons soucieux de se

tenir dans le juste milieu entre ce qu’il appelle le

risme et le laxisme. Celle attitude, qui s’esl dessinée dès les premières réactions antiprobabilistes, s’auto rise maintenant « les condamnations portées contre les deux extrêmes de la facilite et de l’Intransigeance. En quoi il y a bien une simplification des choses, comme nous avons dit, mais qui n’est pas au désavantage des probabilistes, les plus louches par les condamnations romaines, viva a certainement contribué à leur en assurer le Bénéfice. M a fourni eu outre des condamnations pontificales une exégèse qui réduit au plus strict leur portée Fâcheuse au probabilisme et sauve ainsi des nouvelles morales tout ce qu’on en peut sau ver. Commentant la 27 1’proposition d’Alexandre II. Viva trouve le moyen de justifier cette règle, qui est du

plus pur esprit probahiliste : que l’on peut consulter

plusieurs hommes savants, jusqu’à ce qu’on en trouve un qui vous délie de l’obligation de jeûner, par exemple, ou de restituer. En ajoutant que ce dernier

docteur doit être d’un très grand poids, etc. il limite

bien le danger et l’intérêt de la méthode, mais on voit assez, qu’il n’a pu y renoncer pour tout de bon el qu’échapper à l’obligation lui semble toujours Être le désir légil iine de chacun. Devant les premières propo

sillons d’iunocent XI, Viva maintient, bien entendu, son probabilisme. Sur la 1°’. il s’avise qu’il n’est pas défendu pour autant de n’apporter au sacrement de pénitence que l’ai tri t ion, omise la contrition plus sûre, puisque la sentence de la suffisance de l’attrition n’est pas seulement probable, mai i très probable, bien plus, moralement certaine ». Sur la 2 « , Viva explique que, si le juge doit juger selon l’opinion plus probable, « c’est en vertu d’un certain contrat implicite avec la république » ; il ajoute néanmoins qu’a chaque fois qu’est engagé l’intérêt d’un tiers l’usage de la moins j

probable est illicite. La 3’proposition est de beaucoup la plus importune : Viva institue sur elle une dissertations laborieuse et embarrassée (ce commentateur est du reste rarement limpide). La difficulté est de définir cette fameuse lenuis pmbabilitas. N’e serait-ce pas le cas d’une proposition qui n’est que probablement probable, ou bien qui n’est probable que dans la spéculation sans parvenir a l’être dans la pratique ? Du moins maintient-on les affirmations essentielles, quitte a les munir de quelques adverbes supplémentaires :

Prudenter operatur qui sequitur ductum opinionis pructice non vero spéculative dumtaxat probabOJs. I niversim in bumanis actionlbuj Ucitum <-, aequl opinionem solidi probabilem fa ventera Ifbertati, etiani In conflictu probabilioris faventii li

La moins probable n’est donc nullement empêchée

d’être solidement probable. Iva le déduit de nouveau

de ses explications sur la :  ; proposition d’Alexandre III. ou. dénommant tutioristes les partisans de la

proposition condamnée, il essaierait en outre de jeter

une suspicion sur l’axiome entendu comme un précepte que dans le doute il faut i boisir le plus sêir.

On voit l’esprit « le « cite ex< infirmant

di C irdenas, elle nous représente assez Bdèli mi que fut le résultai réel des condamnations pontificales dans le camp probabiliste autant elles semblent avoir effectivement réprimé h s solutions scabreuses de la casuistique à la mode, autan ! elles laissèrent subsister le probabilisme même, ampute seulement de quelques excroissances et enveloppé de quelques précautl il est clair que de iva et di Cardenas a leurs devanciers « le la génération précédente, en dépit des documents romains survenus dans l’intervalle, il v i tlnuité ; un langage plus circonspecl ne fait pas des uns aux autres une essentielle différence Les suggestions « m invitai ions que pouvaient révéler les décrets pon t locaux dans le sens d’un changement d’attitude furent

vile anéanties sous les SUT* h.um y de lOUTS gloSCS trop

savantes. De l’ouvrage de iva. nous n’avons n « pie quelques traits significatifs, sur l’exactitude hi^ toi h pie de sis citations, spécialement sur l’ai tribut ion qu’il fait a maints auteurs dominicains île pi op.. Itlons condamnées, on prendra muIdée dans l’examen cri tique Institué a ce sujet ave. grand détail par Patuzxi, dans ses Lettere… date tn luce da Eu t m

et iv. Trente, 1753, lett. xxiv kxvi.

Plus pratique et moins Intéressé l’ouvrage du frire minein Malt hein ri. OÙ nous t.uuhons un point de l’évolution « les traditionnelles Summs fessorum, celle ci prenant pour matière et pour fondement les conil.iinn.il ions pontificales : Cautela fessarii pro /"r.. sacramentali occasiont decretorum Alexandri VII, Innocenta i tri llleidem

ai cseteris animarum rectoribus exhibita, Venise, 1 7 1 « ». sur chaque proposition, on donne la doctrine m «  et l’on résout les questions pratiques correspondantes Le titre de cautela, commenté dans la préface, découvre le souci de juste milieu qui est celui de l’auteur. Même inspiration très exactement, jointe au désir de montrer dans saint Thomas la condamnation anticipée « lis propositions en « anse, chez le dominicain belge 1 Van Ranst, régent du collège « 1<- son ordre i

Anvers, qui publie dans cette ville, eu 1715, une I las in medio seu l>. Thomas, P"<I. ang., proposit omnes circa theoriam et praxim, rigorem ac Invitaient versantes a Baianis usque ad Quesnellianas // inclusive pet tulissima et inconcussa alipic ab omni extremo remota dogmata prædamnans. Comme le précédent, cel ouvrage fut plusieurs fois réédité. Il mil son auteur

aux prises avec Quesnel. Moins heureux fut le manuel « lu capucin espagnol J. de Coreglia, OÙ étaient expliquées les proposil ions condamnées par Alexandre Y 1 1