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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/302

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    1. PROBABILISME##


PROBABILISME. L’AUTORITÉ DE S. ALPHONSE

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moralis tractât lonibus dispulil atque dimovit, obscura insuper dilucidavit dubiaque declaravit, cum in ter duplexas theologorum sive laxiores sive rigidiores sententias tutam ctraverit si un. per quaai ehristifldeliuni animarom mode ratores InotTenso pede incedere possent.

Os expressions sont reprises dans le bref pour la confirmation du Mire de docteur, en date du 7 juillet 1871. Les papes postérieurs eurent à leur tour des paroles élogieuses pour le saint docteur. Ions ces textes dans Marc, "P. cit.

3° Autorité de saint Alphonse de Liguori. Il n’es ! donc pas douteux que l’Église n’ail adopté la doctrine

de saild Alphonse de LigUOri, compris sa morale.

Le sens et l’étendue de celle adoption doivent être cherchés dans les textes mômes que nous venons de relever, Il s apparaît que l’Église apprécie par-dessus tout le juste milieu où s’est tenu le moraliste, entre les extrêmes contraires du laxisme et du rigorisme.

Celle position est en ellel celle de saild Alphonse. Ainsi définie, elle lui est commune avec d’autres

auteurs, notamment Patuzzi et Concilia, qu’on ne taxe de rigorisme, nous l’avons dit, que par un abus

de Ce mot. Nous avons du reste observe que le juste milieu avait été le souci d’un grand nombre de I heo

logiens depuis les premières réactions antiprobabl

listes, et que maints ouvrages depuis lors s’étaient

inspirés de cet te pensée : ceux qu’on nom me probabilio lisies l’ont particulièrement revendiquée. En ce sens,

la glorification de saint Alphonse consacre ce vaste

mouvement de rectification commencé un siècle avant

lui. dirigé par les couda m nal ions pont ihcales et épiSCO pales, et dont il lui à sa Façon l’héritier.

En ce qu’il a de propre par rapport ans probabi lioristes, c’est-à-dire eu la solution qu’il donne aux

doutes dus a la probabilité égale des deux opinions contraires, le système alphonsieii a I il reçu une appui liât ion particulière ? Il n’a été fait ment ion de l’éipnpi lia lu II sme que dans la pi ai don ie de I av oc al de la cause

répondant aux objections du promoteur de la i"i. au cours du procès sur l’héroïcité des vertus (cf. ci dessus) ;

puis de nouveau dans le rapport de l’un des deux I héologiens consultés sur le dossier le lai il au doc loi al

Cf. Berthc, op. cit., t. ii, p. 702-703. Ces |ugements

n’appartiennent qu’a leurs auteurs. Nous devons chercher celui de l’Église dans la teneur de ses décl

sions officielles. On n’y trouvera pas l’éloge spécial de l’équiprobabilisme. A la suite même de ces décisions,

l’autorité romaine eut l’occasion de déclarer leur exacte portée, car mie consultation de nouveau lut adressée bientôt à la Sacrée Pénilenccrie. qui la transmit à la Congrégation des Rites, sur le sens des paroles Contenues en l’acte du mois de mars 1871, où l’on

demandait s’il fallait entendre une préférence accordée par l’Église à l’équiprobabilisme. A quoi il tut répondu

dans les termes suivants :

I nonmillls v erbls quæ leguntur in decreto I rhis, -/ orbis

diei 1 1 martU 1871 de déclara houe et extensionc ad uiiiv ci

sain Bcclesiam tituli doctorls in honorera s. Alphonsl Malin de Llgorlo, occasionem assumpsistl petendl solutionem Inse quentlum dubiorum a S. Pœnitentiaria apostolica, videlicet i an verba « lnter implexas, etc. Bequtprobablllsmum deno lent ; 2° an per ea requiprobabillsmus pi ; « probabllisml systemate commendetur.

Prœdicta autem dubia a memorata Pœnitentiaris trana inisva cum tuerint ad liane s. Rituum Congregationem, u.’aune ejusdem s. Congregationis secretaril notum tibl tacere debeo quod eadem dubia locum non habeant, quum s. < on gregatto hs verbis nullam voluerlt oplnlonem damnare aul unam alteri præferrc ; sed solum ractum designare abomnl lais admissum quod videlicel s. Alphonsus suo systemate’lit sive laxiores sive rigidiores evitare sententias. Texte dans la Revue des sciences ecclésiastiques, 1875, p. 302303 ; reproduit par Mondino. op. riL, p. 1 19-150.

II ressort de là queu l’exaltation de saint Alphonse et de sa morale, l’Église semble avoir considère moins

le système de l’auteur que les solutions pratiques avancées par lui. Elle poursuivait ainsi l’œuvre réparatrice a laquelle (Ile S’appliquait eu morale depuis Alexandre VII. Avant élimine par diveises c ondamna tions les intolérables excès dune casuistique déi

ou les maximes outrées de quelques auteurs ion traires. elle trouve maintenant une somme de cas de conscience dont l’auteur joint un jugement sage et modéré a l’indubitable sainteté de la vie : dans le désarroi et parmi les contradictions ou tant dequerelles ont jeté les consciences, elle estime ce livre salutaire et en sanctionne l’autorité. Par la. elle sait que

seront évités dans le gouvernement des âmes les abus

qu’elle réprouve ; elle fournit aux confesseurs des, i, , ,

sions dont aucune ne méritera censure. I. bonne m de saint Alphonse est d’avoir accompli lnuvre dont l’Église en son temps avait besoin. Il a limité la nocivité pratique du probabilisme et du jansénisme. Et. v u la si t nation de son siècle, vu l’état des problèmes et des

esprits, peut cire valait il mieux pour porter remède aux maux d’alors que mm v ml un homme dont la xtruclure intellectuelle lut celle du temps, et qui, se tenant également loin des partis extrêmes, n’eût même pas

l’air de favorisa l’un plutôt que l’aul re.

Telle qu’elle est, cette mission providentielle i| |

phonse de Liguori et l’éclatante confirmation qu’en

a donnée l’Église signalent un moment décisif dans

l’histoire que nous racontons. Nous n’avions rien relevé jusqu’ici qui lut de la paît du Saint Siège une

approbation véritable des nouvelles morales : le pio babilisme avait seulement échappé aux condamna

lions, dans des conditions il est vrai qu’il jugeait I

he.iiives. et il continuait de subsister. Cette fois, sans approuve ! exclusivement ou spécialement l’équipro babilisme, comme nous venons de le due. il est clan qu’on lui reconnaît droit de cité dans l’Église ; et sui

tout, parce que la morale alpboiisienne est un I v pilles ie pi esc ni ai il des théologies in -es dès le xvii 1 siècle, avec lequel le probabilisme revendique très justement maintes affinités (en dépit d’une thèse divergente), on peut duc que voila accréditée dans i Église une cou ception morale but différente de la théologie m

Vale Le fait en est indéniable. et le théologien ludoit

pas s’en dissimuler l’Importance, il n’j a pas lieu poui lui. remarquons-le, d’atténués cettedifférence que nous avons soulignée Le |ugement que nous pronon

(ions la dessus reste entier l.utieSaint MpIl’Ulsc et saint I boulas, subsiste le des.ii c cil d île deux systèmes

Inconciliables. Tout ess.n de com illation, nous l’avons dit. est [cl voue ncordisme, c’esl a dire a l’art !

tic e. c’esl a clire a I c i bec. ( tu n’ev incera pas la réalité

historique de leur malentendu, il serait vain pu

ailleurs de se réfugiel dans l’idée d’un s, nul 1 li.unas maître du dogme, tandis quesaint Uphonse serait le maître de la morale, ou. moins grossièrement, niais

lus faussement encore, dans l’idée d’un saint I bornas

docteur de la morale spéculative, au lieu que Saint

Alphonse demeure celui di la morale pratique. Leurs tâches msont pas aussi licitement distribuées. Rien

n’est plus Inacceptable que de réduire la morale de

saint l iiouias a n’être que spéculation, alors que son

auteur la conçoit comme une science essentiellement pratique et sans autre fin que de fournir ses ie-_les a

l’action Par ailleurs, le souci tout pratique de saint

Alphonsene le soustrait pas a la nécessite d’cnonce-i des principes ni ne le dispense pas de porter dans l’esprit une cert ailleconcept ion de la vie morale I es deux dm leurs se rencontrent sur le même terrain. On n’évite

pas d’opter pour l’un ou pour l’autre. Saint Alphonse

dépend de ce déplacement de la théologie morale que

nous avons observé, il est absolument inexact de due cpie ce théologien ne fait que tirer les conclusions un médiatement applicables des principes de saint i ho