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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/301

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l’KoBABI I.ISM I.. L’AUTORITÉ Dl. S. ALPHONSE

de ce décret fui la plus sage, il n’en ressort nullement

que sa doctrine morale ail été jugée li Illeure.’.'" Lis procès de béatification et de canonisation. Le crédil exceptionnel dont jouil Alphonse île Liguori

c ence avec les actes relatifs à sa béatification. Us

comprirent un examen « le ses écrits, que conclut un décret du ik mai 1803 portanl qu’on le rem irque sur l’œuvre entière « lu serviteur de Dieu, et dont la formule essentielle est que nihil in eis censura dignum repertum fuit, Mare. loc. cit. Aucune note théologique défavorable n’esl donc applicable aux enseignements du saint (voir l’énumérat ion de ces uni es dans l’ouvrage de Benoit XIV, De servorum Dei bealiflcatione…, I. II. c. xxviii, n. 5. t. ii, Prato, 1840, p. 271) ; ce qui n’exclul pas, bien entendu, la liberté de contester la vérité intrinsèque de ses opinions, pourvu qu’on le lasse de la manière que demande Hennit XIV : qu’on

interprète les paroles des personnages vénérables, dit-il, dans le sens le plus favorable ; si cm ne peut le faire, errorem modeste esse notandum, et cum honoris pnr/atione : nam… errores Patrum sunt ad instar defeclus luminarium, quæ nonnunquam sustinent detrimenta splendoris, sed non desinunt esse quod sunt. Ibid.. n. x. p. 275. On notera au surplus dans une lettre du postulateur Giattini celle explication : D’après ce que j’ai pu saisir, bien que l’examen soit secret, notre vénérable aurait été considéré comme antiprobabiliste en pratique. » Berthe, op. cit., t. ii, p. (138. En 1807 fut publié le décret constatant que « le vénérable Alphonse-Marie de Liguori a pratiqué héroïquement les vertus théologales et cardinales ». Selon les explications de Benoit XIV. l’héroïcité de la prudence s’entend de la direction de la conduite, sans signifier aucunement quelque excellence doctrinale. Saint Alphonse s’est héroïquement gouverné ; il a pu gouverner de même son institut : le décret, quelle que soit la plaidoirie de l’avocat de la cause (cf. Berthe, op. cit., t. ir, p. 640641), n’a pas une autre portée. Voir Benoit XIY. <>p. cit., t. III, c. xxiv, § 1, t. iii, p. 255 sq. Après une interruption due aux malheurs des temps, le procès de béatification fut conclu eu 1816, sous Pie VIL On rapporte que ce pontife invita les évêques du territoire pontifical à introduire la Théologie morale du bienheureux dans les séminaires. Marc, loc. cit.

lui 1821, un livre paraissait contre le semi-probabilisme » du bienheureux Alphonse de Liguori, où l’on protestait contre le crédit accordé par quelques-uns à cette doctrine, sous prétexte qu’elle venait d’un homme de Dieu. Un rédemptoriste, le P. Basso, répondit à cet écrit. Bientôt, une nouvelle querelle s’éleva entre deux autres personnages sur le sens des décrets pontificaux relativement aux doctrines du bienheureux. D’autres oppositions se firent jour, notamment en France, où plusieurs évêques avaient interdit sa Théologie morale à leur clergé ou à leurs séminaires, cependant que paraissait à Amiens, en 1827, un livre fort peu sympathique à son autorité. Berthe, op. cit., t. ri, p. (>(>71 >72 ; Dôllinger-Reusch, op. cit., t. i. p. 468. Rosmini tenait en médiocre estime la théologie de saint Alphonse, dans les principes de laquelle il relevait nomtire de contradictions (texte cité par Mondino, Studio storico-critico sul sistema morale di s. Alfonso M. de /… p. 1 13-145). Par ailleurs. Léon XII, en 1825, envoyait mu lettre d’encouragement à l’éditeur Marietli, qui entreprenait la publication des œuvres du bienheureux. Marc, loc. cit. En 1831, sous Grégoire XVI, évé nenient plus important, une consultation fut adressée à la Sacrée Pénitencerie par le cardinal de Bnhan-Chabot, archevêque de Besançon, à l’instigation d » son vicaire général, le futur cardinal Gousset, libellée comme il sud :

l.ud. l’r. Aug., cardinalis de Rohan-Chabot, archiepiscopus Vesontionensis, doctrinas sapientiara et unitatem tovere

nititur apud omnes dicecetii suaqui cumin génial animanon, quorum nonnullis impugnantibiu Theologiam moralem beatl Alphonsi Mariée a Ligorio tanquam laxam nimia, pi riculosam saluti et saïue moral ! contrariam, sacra : Pœoitentlariæ oraculum requirit, ac i|>si unius theologix professons tequentia dubia proponil lolvenda :

l I 1 1 uni lacne theologix professor opiniones, quas in sua Theologia morali profltetui B. llphonsus b L., sequl tuto possii ac profiter ! ?

J.. An sii in ruietandus co ifess irius qui omnes B. Alphonal a L. sequitur opiniones in praxi s icri Pœnitentue tribunalia, hac sola ratione quod a sancta Sede apostolica nihil in operibus censura dignum repertum fuil ? Confessarius de quo in dubio non legH opéra beati doctoris nisi a<i cognoscendum accurate ejus doctrinam, non perpendens momenta rationesve quibus varia ; nituntur opiniones ; sed existimat se tuto agere, eo ipso quod doctrinam qiue nihil censura dignum continet, prudenter judicare queat « » nam eaæ tutam, née ullatenus sanctitati evangelics contrariant.

La décision romaine fut ainsi rédigée :

s. Poeniteutiaria, perpensis expositis, R"° in Christo Patri s. t{. E. card. arch. Vesontionensi respondendum censnit :

Ad I 1 ". Il quæsitum : Affirmative, quin tamen inde reprehendendi censeantur qui opiniones ab aliis probatis auctoribus tradilas sequuntur.

Ad 2um quæsitum : Négative, habita ratione mentis sanct ; e Sedis cirea approbationem scriptorum servorum Dei ad effectuai canonizationis. Marc, loc. rit.

La seconde réponse précise donc la portée pratique du nihil censura dignum prononcé en faveur des œuvres de saint Alphonse : ce confesseur ne doit pas être inquiété, il a le droit d’agir comme il fait. La première confirme expressément la liberté laissée par le même décret, qui n’entend nullement imposer comme seule recevable la doctrine approuvée : il en est d’autres dans l’Église, qui conservent leur valeur. Dans une audience privée qui suivit de peu de jours la décision de la Sacrée Pénitencerie. le cardinal de Besancon en obtint du saint-père la confirmation orale, avec l’approbation du projet formé de la publier par une lettre pastorale. Cf. Gousset, Justification de la Théologie morale » du bienheureux Alphonse, Besançon. 1832. p. 251. C’est à la suite de cette affaire que le vicaire général de Besançon publia son livre, qui contribua à étendre en France l’influence de la morale alphnnsienne.

Dès 1818, Pie VII avait permis qu’on ouvrît le procès en vue de la canonisation. En 1825. Léon XII autorisait les informations apostoliques sur deux miracles attribués au bienheureux. Dans le décret du 3 novembre 1K2’. » déclarant solennellement l’authenticité de ces miracles, il y a de nouveaux éloges des écrits pieux et doctes d’Alphonse. Ils sont repris dans la bulle de canonisation, promulguée par Grégoire XVI le 26 mai 1839. avec cette insistance où est mis en valeur le nihil censura dignum du premier procès : Illud vero imprimis notatu dignum est quod, licet copiosissime scripserit, ejusdem tamen opéra inoffenso prorsus pede percurri a fidelibus passe, posi diligens institutum examen, perspectum fuerit. Pie IX à son tour confirma les jugements de ses prédécesseurs. Il accepta la dédicace de la Théologie murale de Scavini. principalement inspirée de saint Alphonse ; sous son pontificat, en 1855. la Sacrée Pénitencerie permit à un consultant de suivre les doctrines de saint Alphonse, bien qu’il eût fait le serment de suivre les doctrines de son université, où régnait le probabiliorisme ; surtout, en 1871, le 23 mars, était publié solennellement le décret élevant saint Alphonse de Liguori au rang des docteurs de l’Église. Il y était tenu compte de l’ensemble de son œuvre, mais aussi de sa Théologie morale, dont l’éloge est ainsi rédigé :

Siquidem ipse errorum tenebrasab incredulis etjansenianis taie diffusas, doctis operibus maximeque Theologia