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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/34

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    1. PRÉMOTION PHYSIQUE##


PRÉMOTION PHYSIQUE. LA PENSÉE DE S. THOMAS

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hoc modo quod omnia ea quæ sunt in nobis id est in eleclionc noslra, a divina providentia excludantur, sed quia non sunt per divinam providentiam ita determinata ad unum, sicut ea quw liberlalem arbitra non habent. « Les actes humains, qui relèvent de notre choix, sont donc bien déterminés ad unum. Si ces actes n’étaient pas déterminés ad unum, saint Thomas se serait exprimé de la sorte : Non sunt per divinamprovidenliam determinata ad unum, sicut ea quæ liberlalem arbitra non habent. Mais on aura remarqué que la phrase contient un ita sur lequel vient tomber la négation du début : Non sunt per divinam providentiam lia determinata ad unum, sieut ea quæ liberlalem arbitra non habent. La détermination ad unum des actes libres ne se fait pas de la même manière que la détermination ad unum des actes qui ne sont pas libres. Or on sait de quelle nature est la détermination ad unum des actes oui ne relèvent pas du libre arbitre : tout le monde es1 d’accord pour dire que c’est une détermination néces sitante II y a donc lieu de reconnaître une double détermination ad unum : une détermination non n sitante et une détermination nécessitante : la première est celle des actes libres, la seconde est celle des qui ne sont pas libres. î

Le P Synave, dans un second article, a confirmé cette exégèse de façon tout à l’ait apodictique, Revue thomiste, ibid., p. 211 : Si le mol de diU nation implique la nécessité, pourquoi saint rhomas n’accepte-t-il pas la formule de saint Jean I >amai i Cela aboutit a faire parler saint Thomas pour ne rien dire. Sous peine de non sens, la phrase négative de saint Thomas : « Ce qui est en nous n’est pas soumis .à la détermination de la divine Providence comme s u a enreccvaituncaracterenecessita.il « revient a celle ci : « Ce qui est en nous est soumis à la détermination de « la divine providence, sans que cette détermination lui

-impose de nécessité. Il n’est pas besoin de gloser fortement, ni même de « loscr, pour obtenir ce sens qui est obvie… Les mots sont les mots.. Il me semble de la

plus élémentaire critique d’accepter ce terme delermt

natio divinte Providentia— nettement établi, et. s, 1 va à rencontre d’un système… d’une conception toute faite sur la détermination, de réformer l’un ou d aban donner l’autre. »

Nous l’avons longuement montré ailleurs (JteVUC A philosophie, 1926. i ». 379, 123, 659 ; et 1927, p. 303), il faut entendre de même le fameux texte de la 1’— !  !. q x a 1 Quia iqitur Doluntas est actioum prmetpium non’delerminalum ad unum. sed indifjerenter se habens ad milita, sic Deus ii>s, un nwvel. quod non e.v necessttaie ad unum déterminai, sed renumel motus ejus contingens et non necessarius, nisi in lus « d </’<’naturallter movetur., .

Non ex neeessitate doit être traduit par non néi sairement comme dans toute cette q. x. cf. a. 2 Le non tombe non pas sur détermina*, mais surexiieces sttate L’entendre autrement serait faire une faute de traduction dans toute celle question, par exemple. a 2 sed contra : non erqo ex neeessitate ooluntas movetur ad àlterum oppositorum. Ibid.. in corp. : non ex neeessitate voluntas jertur in illudfbonum particulare). Ibui.. ad 1°’» si in aliquo defteiai (objectum) non e.v net taie movebit. Ibid., ad 3 « ™ : Alfa (média) vero sine quibus finis haberi potest, non e.v neeessitate mil qui vult flnem. Cf. ibid., a. 3. sed contra, et m corp.

Tous ces textes montrent que la pensée de saint Thomas est hors de doute : pour lui. toute predetermination n’est pas nécessitante, il admet à l’égard de nos actes libres une prédéterminât ion divine non nécessitante..

Cela ressort plus encore du slalus quivslioms du fameux article 4 de la q. x, de la I-II" ; l’état de la question y est adniirablenie.it déterminé par deux

objections du début, qui ne différent pas de celles qu’ont toujours renouvelées les adversaires du thomisme : 1. Omne agens cui resisti non potest, ex neeessitate movet ; sed Deo, cum sit infmitæ virtutis, resisti non notest — 3. Sequitur impossibile, si ponatur quod voluntas non velil hoc ad quod Deus eam movet, quia secundum hoc operatio Dei essel inefficax.

A quoi saint Thomas répond, sans la moindre allusion à la prévision divine de notre consentement par une science, qui ferait penser de près ou de loin à la . science moyenne » dont parle Molina ^a.s en insistant au contraire sur l’efficacité transcendante de ta causalité divine : Ad primum erqo dicendum quod voluntas divina non solum se exlendit ut aliquid fled P"™’quam movet (voilà l’élection comme action volon au.. sed ut eliam eo modo fiai, quo eongruit naturæ ipsius , voila l’élection avec son mode libre d’élection, produit par 1)ieu lui-même en nous et avec nous, lorsqu U nous meut infailliblement a tel acte salutaire, plub-tv tel autre, et cela en vertu de l’efficacité mtr.nseqn sa motion, à laquelle l’homme ne résiste pas de fait. Et’deo magis repugnaret divinw motion, , si voluntas ex m^ssitate moveretur, quod suæ natunr non competit, quam si moveretur libère, proul eompelil siuvnatur.

De même, ibid., ad 3 « ", saint Thomas affirme encore Yefficuntr inlnnsêque de la motion divine dont parlai l’objection, mais il répond que, « ™ « ** ™° » ° n * laquelle l’homme ne résiste pas défait, U garde s la

puissance de résister ; I orrait résister sll voulait

mais sous cette motion très forte et très douce il ne veut Jamais résister : Ad ferfiïim dicendum, quod si Deua movet ootunMem ad aliquid, ineompossibib

Inur positioni quod voluntas ad illud non moveatur quin operatio Dei effet ineffleax. comme le. disait (

ectlon) Non tnm, n est Unpouibik timplteiter. non stquitur, quod volunùu a Deo ex neeessitate w t„r Pour bien saisir le sens exact des réponses* Thomas, il ne faut pas les séparer, comme on I a rail souvent Ici. des objections qu’il veut résoudre. q n’y a pas de doute possible, U s’agit bien Ici d.

nrédétermlnatlon non nécessitante, t. est sous

motlon divine très forte et très « louée que a % Marie, infailliblement et l.bre.nent. dit son fiai pou,

„ue s’accomplisse le mystère de l’incarnation, qui

devait iufa.ll.blen.ent s’accomplir. C’est SOUS Cette

motIon qUe Paul se convertit librement sur le chemin , , , Damas, h que les martyrs restèrent fermes la roi et l’amour de Dieu au milieu de leurs supplices Ces ! du moins de la sorte que saint Thomas la compris. Entendre ces textes autrcn.cn. sérail les vider d

tout contenu métaphysique. Les termes dont s.unt

Thomas se sert n’auraient même plus aucun mus.

1’expression prédétermination non nécessitante

trouve même plusieurs fols dans ses œuvres, comme nous l’avons noté, en particulier dans son commentaire sur l’évangile de saint Jean : a propos de I heure de la passion, ou heure du Christ par excellence voir , „, , 6. Tou tes ces expressions signifient an » de la volonté divine non nécessitant, mais prédéterminant, décret dont la prémotion assure l « fenUon infaillible et cela de façon différente pour les actes bons e, poux les actes mauvais, car Dieu n’est cause que de la réalité et de la bonté de nos actes ; quant au désordre moral, lorsqu’il s’j trouve, .1 le permet, sans le causer en rien, ni.lireclen.ent. ni indirectement ; ce désordre provient uniquement de la cause déficiente et est en Sehors de l’objet adéqual de la toute-puissance indéfectible, comme le son est en dehors de 1 objet de ta vue L’expression prémotion physique prédéterminante et non nécessitante est donc bien informe à la pensée et même à la terminologie de s.unt 1 lm mas. On a parfois allégué, en sens contraire, certains textes du Docteur angélique. Goudin, O. P.. P" »  »