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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/410

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amble de cet optimisme pro iel sera atteint par Bastiat. On ^>.[ que K— déterminisme physiocratique es1 a lieues ilu déterminisme historique ou évolution liste. Cependant, l’attitude foncière, au point de vue philosophique, est la même méconnaissance de la humaine. En passant chei i<— Anglais, l’économie orthodoxe chit de données concrètes, d’observations. Mais, successeurs d’Adam Smith, l’optimisme fait pl.u< au pessimisme. Certes, Malthus et Ricardo déroulent avec beaucoup d « — sérénité les conséquences Inéluctables de l’ordre naturel ; d’autre part leur phi hnthropie est Incontestable. Mais ils découvrent parmi es, a côté « les harmonies nul nrelles, des antinomies qui ne le sont pas moins : par exemple, la limitation fatale des aliment. ; indispensables a la vie m face de la multiplication pratiquement incoercible diches a nourrir : ou encore la loi de la rente qui enrichit d’autant plus le propriétaire oisif que les plus rares et que les a (Ta mes sont plus nom breux. De telles constatations tirent « le l’économie orthodoxe une science sinistre et suscitèrent la réac ttou critique du socialisme scientifique. Karl Marx est le disciple de Ricardo.

Pans ce contexte philosophique, la théorie de la pro

priété prend une valeur en quelque sorte symbolique.

On admet qu’elle est une nécessite naturelle ete i

dente : ensuite, on s’efforce de montrer que cette née » S

intérieure a la réflexion rationnelle, que ce pen instinctif n’a qu’à se développer sans

entrave pour engendrer automatiquement le bien-être

rai. Le libéralisme fonde sur un déterminisme

1 aussi bien la nécessité de la propriété que son

utilité sociale. S’adressant aux pauvres, aux hommes

ibeur et de privations.. Bastiat leur expose cet

providentiel avec une éloquence sincère. « Il ne

jaillit pas une étincelle dans une intelligence qui n’é

a quelque de-ic votre intelligence ; il ne s’accom sous le mobile propriétaire, qui ne

>our vois un progrès
il ne se forme pas une

îi ne tende à votre affranchissement, pas un

tal qui n’augmente la proportion de vos jouis Iravail. pas une acquisition qui ni

pour vous une facilite d’acquisition, p ;  : s une propriété

1 ne soit d’élargir, à votre profit, le

.ine de la communauté. L’ordre social naturel a

artistement arrangé par le divin Ouvrier que les

dans la voie de la rédemption vous

dn secourable, volontairement OU à leur

ùent nu non la conscience : car il a dis ile telle ^"rtr qu’aucun homme ne peut

dler honnêtement pour lui-même sans travailler

lême temps pour tous… n a confié la réalisation

.1 la plus active, à la plus intime, à la

permanente de nos énergies : l’intérêt personnel,

! ludiez donc le

d. tel qu’il est sorti des mains du grand

ri ; vous resterez convaincus qu’il témoigne

d’une universelle sollicitude qui laisse bien loin der el vos chimères. Peut-être alors.

prétendre refaire l’œuvre divine, vous vous

la bénir. I 1 dores complètes,

I, Harmonies économiques, c. viii, Propriété,

me en moins, tout. thodoxe pense

ibstituer la nature et son ordre iné micien. L’instinct de la pro

pour les phvsiocrates le fondement de

turel : l’idée ne leur vient même pas que cet

nt puisse être discute : Il est impos

La Rivière, de ne pas reconnaître

omme une institution divine

pour cire le moyen par lequel nous sommes destines.

connue cause seconde, a perpétuer le grand œuvre de

la création et a coopère ! aux lies de son auteur. »

Leur sécurité est si complète qu’ils no craignent pas

d’opposer nettement la classe oisive des propriétaires

a la classe productive des travailleurs agricoles. Mais

1.1 conséquence de cette opposition n’est pas celle que nous attendrions aujourd’hui, l’éviction de la classe

Oisive. Bien au contraire, toute production provenant

exclusivement de la terre, le premier service écono

inique consiste a lournir celle ci. Or, tel est le rôle du propriétaire : les travailleurs reçoivent de lui la terre, source de toute richesse : après Dieu, c’est le pioprie taire qui met à la disposition du genre humain cette source inépuisable et irremplaçable, l’our que Cette

argumentation valût dans la pensée des physiocrates, il fallait que, dénués de tout sens historique, Ils tinssent pour évidemment naturelle et nécessaire une certaine organisation sociale comportant des classes différentes,

rurgOt a une vue moins absolue et plus réelle lorsqu’il attribue à un fait historique contingent, à l’occupa tion. l’origine de la classe propriétaire et lorsqu’il cherche dans les services rendus la légitimation de ce fait. Mais il importe de souligner « pie cette faiblisse de la doctrine physiocratique, liée à une vue trop courte de l’ordre social, n’entraîne pas la ruine de la thèse libérale. l’eu importe, au fond, la représentation que l’on se fait « le l’ordre naturel ; dès là qu’on admet qu’il v a un ordre naturel et que cet ordre se réalise par une sorte de jeu spontané ou de mécanique infaillible en libérant l’instinct individuel de l’homo œconomicus, on est essentiellement un libéral, c’est —à-dire qu’on admet comme un <l « gme le déterminisme des lois économiques nécessaires et bienfaisantes. Cela est si vrai que le cai actère rationaliste du libéralisme ira en s’at I en liant : il accentuera plutôt son caractère pragmatique, positif, quelque peu sceptique à l’endroit de la raison et de ses prétentions réformatrices, Une société, . Il A. Schatz, est un phénomène naturel, amoral, soumis à des lois propres de développement sur lesquelles la raison n’a « pie très peu « le prise. » On sourit alors des rêves socialistes qui supposent toujours que la raison peut dominer les instincts, détourner le cours des forces naturelles et organiser selon un plan l’organisme économique. On se borne a constater qu’il existe des forces inéluctables, tendant à un équilibre relatif dans un ordre en quelque sorte spontané, assez analogue à l’équilibre « l’un organisme sain laissé à lui-même. Et, avec un parti pris d’objectivité scientifique, on conclut « pie la liberté et la propriété individuelle doivent être sauvegardées, puisque sans ces deux institutions le jeu naturel des forces ne peut se produire ni leur équilibre se réaliser. On voit que, sous-jacente aux formes nouvelles du libéralisme, se retrouve toujours la conception déterministe, sinon fataliste, d’une nature réfractaire au pouvoir libérateur et organisateur de la raison humaine.

(.’est donc sur cette infrastructure philosophique qu’il faut toujours se représenter les arguments libéraux en faveur de la propriété. C’esl par ce contexte qu’il les faut interpréter. On se gardera « n conséquence de confondre l’enseignement chrétien d’une propriété fondée sur le droil naturel avec l’enseignement libéral qui use apparemment du même langage et qui voit dans la propriété un lait naturel : le mol nature es1 employé ici et la dans un sens tout différent. I’our l’Église, nous l’avons vu. il s’agit « le nature humaine, essentiellement rationnelle, libre et morale : pour la philosophie libérale, pour la physiocratie comme pour toutes les doctrines qui se soni partagé mi transmis

l’héritage du libéralisme, il ne saurai ! être question

que d’une nature physique, justiciable « le lois nécea

^aiies et mécaniques, la seule nature connaissable expé