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PROTESTANTISME. Il LUTHÉRANISME, ORGANISATION

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théologiens it un Juriste, et d’un synode national de soixante membres. Comme tontes ces autorités seront des nationaux socialistes, la mainmise de l’Étal mit im> protestante sera compléta.

S u la pression des forces nationalistes, M. Millier fut élu’évéque du Reich —, tandis que M. Hossenfel » lcr. évéque de Berlin, était promu chef des chrétiens allemands

-t.1 ce moment que s’est aggravée la crise proprement religieuse du protestantisme allemand. Selon les curieux principes de la nouvelle théologie, dont nous avons vu quelques formules il.wis l’opuscule de Wh leke, certains théologiens ne gardèrent plus de nu Mire. L’un, M. Krause, de Berlin, rejette l’Ancien restament et ne veut garder de l’Évangile qu’une image héroïque < de Jésus Christ. Blasphèmes que l’évéque de Berlin fut contraint de blâmer ; M. Krause fut révoqué. Les protestants se sont alors séparés. Ceux de rhuringe prennent fait et cause pour M. Kraudésavouent M. Hossenfelder ; ceux du Sud. Bavière, Wurtemberg, Bade, et ceux du Palatinat, de

la liesse, réunis.1 Stuttgart, déclarent se séparer des

Deutsche Christen, qui mettent en danger la religion.

i*n s’est réuni a Weimar alin de rechercher un terrain d’entente. Cependant, MM. Hossenfelder et Millier prétendent ne pas accepter ces méthodes parlementaires dans l’organisation autoritaire de l’Église », et jouent aux dictateurs religieux. Mais, à Bonn, Karl Barth dénonce ces nouvelles autorites, qui, dit-il, ne sont au pouvoir qu’à la faveur d’une usurpation.

relie est. a l’heure actuelle, la situation du luthéranisme allemand. Si le hitlérisme est décidément vainqueur, il est probable que s’ouvrira une ère de Kulturkanxpj contre les luthériens dissidents. Si cette fièvre doit bientôt tomber, l’Église du Reich restera, pour temps encore, blessée et affaiblie par l’acceptation de principes païens, politiques, antireligieux et certainement antichrétiens.

2° Organisation du luthéranisme en Allemagne. - — ganisation « le l’Église évangélique it nt de réalilepuis 1 '<2> ». un sérieux progrès. Tous les candidat s au pastoral s, , nt obligés, une fois leurs études achevées dans une faculté de théologie à l’université, de passer un an dans un grand séminaire. Leur formation eccléque s’y achève par des cours et des exercices pratiques. Ils font les catéchismes et s’initient aux œuvres si importantes de la Mission intérieure. D’ailleurs, le

ge du petit catéchisme de Luther est fort en

trouve qu’il n’est plus adapté à l’heure présente, tt beaucoup vont jusqu’à dire que l’enseignement catéchistique ne convient plus à notre société. On tend à le remplacer par la lecture directe des Écritures, commentées et discutées.

Quant à la liturgie, on distingue le service religieux du matin et celui de l’après-midi. Pour le premier, on se sert d’une lit ur<jie fixe, qui est, à peu de chose près, celle du luthéranisme primitif ou du calvinisme. Pour le second, chaque pasteur peut l’organiser à son gré. Il icontestable que le mouvement liturgique a pris, innées, une grande ampleur. Les pasteurs s’intéressent au culte catholique, à notre liturgie, - ornements, a nos fêtes, a nos groupements pieux. On a vu des pasteurs organiser des services de requiem ou même d.-s processions en l’honneur de la croix. 3° Lt protestantisme en Suisse. DôUinger a déjà marque : On n’a jamais essayé d’établir Suisse une seule et grande Église pro-’que la Suisse a été un carrefour, où les sont rencontrées, heurtées, installées ur un mon eau du territoire. Et les conditions ques "nt contribué à stabiliser et a différenformations diverses. Aux paj s de langue allemand fini’luthérienne ; aux territoires de

DICr. DI IHIOI.. (’M MOL.

Zurich, la réforme swingllenne ; aux cantons de langue française, la réforme calviniste. D’ailleurs, en chacun de ces territoires politiques et ecclésiastiques, des quart tites de subdivisions de la secte principale, et l’emprise d’un ces. u opaplsme qui n’a cessé que de nos jours, fort relativement d’ailleurs. Cette crise <lu régime « les Églises d’État développe aujourd’hui même ses conséquences, que nous étudierons. Examinons d’abord

Ce qu’est devenu, au point de vue doctrinal, le pro

testantisme issu de ces trois branches initiales.

l. Évolution doctrinale. Dire qu’il > a encore une doctrine ewinglienne ou luthérienne serait aventuré ! il

n’j a plus iprune mentalité : elle se caractérise par une

opposition violente, presque de parti, contre l’Église romaine. Les haines de Luther et de Zwingli se sont

transmises, là plus qu ailleurs, aussi simplistes dans leur aveuglement. On garde ici des sympathies pour Us doctrines sàcramentalistes ; là. une aversion pro fonde. Mais d’originalité dans la pensée, point. La théologie allemande et celle d’A. Sabatier, d’A.Loisj et des principaux réformés fiançais d’aujourd’hui, pénètrent la dogmatique helvétique. Sur l’influence actuelle de la pensée de Calvin en Suisse romande, le pasteur A. Fornerod écrit : A l’heure actuelle, vous ne rencontre/, pas un seul calviniste pur. parce que le dogme de la prédestination, tel qu’il a été formulé par Calvin, heurte trop la conscience moderne, qui ne saurait admettre que Dieu prédestine, de toute éternité, des créatures aux peines éternelles. Le principe du protestantisme, Lausanne. 1923, p. 16.

Le pasteur Maurice Nccscr nous avertit aussi que le ternie d’orthodoxie a changé de sens et que les orthodoxes d’aujourd’hui, parmi les pasteurs, ne sauraient être les orthodoxes d’il a quarante ans. L(/ séparatiiin à Genève, 1919, p. 31.

Aujourd’hui, chaque pasteur enseigne à Genève sous sa propre responsabilité. Il fait ou choisit son catéchisme et ses définitions dogmatiques. Celui de M. Frank Thomas, paru à Cenève en 1 90’. », et celui de M. Paul Yallotton, paru à Lausanne en 1919 et qui en ( si a son cinquantième mille, sont profondément différents dans la manière même de ider de leur sens originel les anciennes formules du Credo. Sur l’attitude que cette Eglise est appelée à conserver à l’égard de la Hible, quelques aveux sont éloquents. Le pasteur Charles Chenevière, de Genève, n’hésite pas à écrire : « Je ne vois pas aujourd’hui un seul pasteur de notre Église croyant à l’inspiration littérale des Ecritures. » L’Église et tes jeunes. Genève, 1919, p. 11. Les théories modernistes concernant la format ion, la valeur historique et l’inspiration de la Hible ont ravagé l’Église helvétique, et l’on peut suivre l’étendue de ce mouvement dans un livre assez récent de M. M. Necser. I.ct Hible et l’autorité de la foi dans le protestantisme, 1916. Quant aux tendances de l’exégèse relativement à la personne de Jésus, rien n’est plus strict eineiit suggestif que le livre du pasteur G. Berguer, intitulé Quelques traits de la vie de Jésus, au point de vue psychologique et psychanalytique, Genève, 1920. Toutes les hypothèses aujourd’hui mises en avant par la pensée rationaliste ou protestante libérale sont appelées a résoudre l’énigme chrétienne. Les uns y voient un syncrétisme de la mythologie gréco-orientale, par quoi s’expliquent les doctrines eh rétien nés de la n carnation, de la rédemption, di la rcsiirrect ion (à des sacrement s. I l’aut res, le produil d’une exaltation mystique, par quoi s’expliquent tous les récits relatifs a la naissance, aux mirai les. a la divinité du Christ, mort en croix. On ne peut dire qu’une réaction soit encore en faveur auprès des théologiens de cette Église helvétique livrée a toutes les fantaisies

de la c ri ! ique moderniste. M. Berguer n’éprouve aucune hésitation à avaliser toutes les suggestions de la

méthode historique. Il affirme, avec une (’gale cer T. — X 1 1 1

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