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PROTESTANTISM] L’ANGLICANISME, DOCTRINE

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-. anglicane De iiMi|^.1 autre, sous la poussée d’an leader / iivClwi A ou Broad Chureh, libéral et moderniste, une proposition est lancée dans le public ou soumise aux eonoocati ris, à l’effet d’admettre A la communion Us non conformistes, s.ms se soucier des questions de dogme ou de l’épineuse difficulté de l’ordination Ces propositions, jusqu’ici rejetées ei remises à plus tard, n’ont pas vaincu l’opposition ; mais, dans la mesure où l’Église anglicane se laissera envahir par l’élément moderniste, la résistance s’affaiblira, et l’on n’entendra plus parler de différences essentielles entre licanisme dépouillé de sa foi traditionnelle et les s non conformistes, dont le protestantisme se confond le plus souvent avec l’agnosticisme. Or. ce danger est-il une realite présente et quelle m intensité’.' (’.'est ce qui va ressortir de l’analyse des positions des diverses branches anglicanes devant le dogme chrétien. Ce que nous venons de dire siitlit déjà a montrer combien la foi anglicane est aujourd’hui vacillante, instable, soumise aux caprices des modes et sensible aux intérêts d’une politique variable, enfin, combien ses dirigeants et protecteurs semblent avoir perdu la direction assurée de leur propre doctrine. on peut tenter de découvrir les causes internes de tes mouvements giratoires qui ne s’expliquent pas tous par la succession d’événements capables d’entraîner une Église qui n’a pas su les prévoir et les _’.ier.

Etat d’esprit actuel. — L’Église anglicane est aujourd’hui dissociée en trois partis : a droite, la High Chureh ; a gauche, la Loir Chureh ; à l’extrême icbe, la Broad Chureh.

High Chureh. — Au premier groupe appartiennent les anglo-catholiques ritualistes, eux-mêmes diviisfaits de vivifier l’anglicanisme par le retour à certaines pratiques rituelles ou à certains lu « romanisme », mais foncièrement hostiles à un retour à Rome même : les autres, les renj high Chureh, sympathisant ouvertement avec Rome et préoccupés de réaliser soit individuellement, soit en >. la réunion de leurs fidèles avec Home. On y disle les successeurs des traclariens, tel leu lord Halidont on connaît le rôle pour le succès du retour à Home, et les libéraux, tel le docteur (.h. Gore, ancien [ue d’Oxford, qui voudraient concilier le moderavec les principes de Pusey et de Keble. Quelle est la position dogmatique de cette fraction cane ? On peut voir qu’elle diffère selon les nuanaièmes, extrêmement diverses, de la tendance High Chureh. Les plus hardis ritualistes ne sont séparés de Rome que par des dissidences peu graves ou peu nombreuses. Ils croient à la présence réelle, à la transitantiation, au sacrifice de la messe, au purgatoire, . auriculaire, à tous les sacrements catholiques, au culte de la Vierge et des saints, et pratiquent un cérémonial de tout point semblable à celui de itholique. D’autres choisissent dans le bloc - catholiques, selon leur fantaisie. Quelquesuris -catholiques, qui sont touchés par

l’incrédulité moderniste, mais ils sont rares, et leur mo timide et miti(

b) La Low Chureh est foncièrement protestante, antiromaine et généralement Adèle au J’iai/rr book

ni a prêter une

oreille complaisante aux nouveautés modernistes. I. I

confession de fol comprenait généralement la croyance

ilé du Christ, a une rédemption étriquée et

ion, à l’inutilité des ou rcs, à

calviniste, incorpo

par Cranmer. La ! réduisait à

nu : souvent pas d’autel

une croix sans

L’office commence

HOL

par un chant ou une psalmodie de matines, se continue par la lecture d’un chapitre de la I llble que le prédicant

commente ou paraphrase ; puis a Heu le service de la

communion administrée sous les deux espèces.

c ; La Broad Chureh, non moins antiromaine, apparaît comme le refuge de tous les modernistes qui suivent sans répit les théologiens formes par la science

allemande ou française. Leur position dogmatique correspond assez, bien a ce qu’était en France la position d’Auguste Sabatier : négation du Surnaturel dans

l’origine du fait religieux, négation du miracle, du dogme et de l’institution ecclésiastique. En présence

du Christ, explication rationnelle de son rôle, de son

Influence, de ^a morale, et négation de tout le caractère divin que les évangiles prêtent a Jésus : point de naissance miraculeuse, poinl de résurrection, point de personnalité divine, niais une conscience de plus en plus atfiuéc de sa filiation mystique a l’égard du l’ère. considéré comme le Père commun des hommes. Aux

théories de Sabatier. ces anglicans ajoutent celles de William James, qui réduisent la vérité à l’utilité passagère, et celles de la science évolutionnisle. qui leur apparaît comme un dogme nouveau et incontestable. Ces modernistes ont aujourd’hui pour chef de file le docteur 1 larnes, c êque de 1 lirmingham, espèce étrange du « SClentlste » qui affirme avec candeur ce que les vrais savants proposent douteusement. « Il est, dit-il, absolument impossible d’harmoniser la conclusion des sciences avec la théologie traditionnelle », ne se doutant pas qu’il appelle « conclusion » ce que les sciences proposent comme hypothèses, et théologie traditionnelle les ieux commentaires de l’Écriture, fort différents des dogmes. Avec Haines, il faut citer le docteur Inge, doyen de Saint-Paul à Londres, le Hev. Campbell et le docteur Norwood, dont on connaît les intempérances de langage contre les évêques coupables « d’ignorer les découvertes de la science ». Kux assurent que l’on peut tout détruire des dogmes de la création, de la chute originelle, de la rédemption « sans endommager le gros des croyances chrétiennes ».

Quelle est la force de chacune de ces fractions ? On évalue à environ trois millions les anglicans pratiquants ; sur ce nombre, les anglo-catholiques compteraient de cinq cent mille à sept cent mille adhérents ; les modernistes seraient donc une petite minorité, mais extrêmement agissante. L’opinion publique, quoique de plus en plus gagnée par rindiflérentisme, suit avec inquiétude les manifestations tapageuses des modernistes, et avec réserve les hardiesses des ritualistes. Cependant, on a pu voir, en juillet 1930, en plein Londres, à l’occasion d’un congrès, l’action du groupe anglo-catholique. La messe fut célébrée en plein air, à Stramford Hridge, et, dans onze églises, on fit vingt-quatre heures d’intercessions continuelles. La menace de la séparation des Églises et de l’État, un instant imminente, fut écartée quand on comprit que la mesure profiterait aux anglo catholiques, qui la réclamaient afin de se libérer. Ceux-ci ont contraint les évoques anglicans à réviser le Prauer book, où ils ont fait pénétrer plusieurs de leurs revendications en matière de dogme et de liturgie, car on craignait, en refusant leurs doléances, de les voir passer à l’Église romaine. Ce sont la des signes de force.

Quant à croire que l’anglo-catholique est ipso facto tourné vers Rome et désireux de la réunion », c’est une méconnaissance profonde de l’état actuel des esprits. Les conversions Individuelles ont été nombreuses : aujourd’hui encore, ce mouvement, bien qu’affaibli, reste important. On évalue à environ dix mille par an le nombre des conversions ; mais quand on a envisagé les conditions d’une corporate réunion, d’une conversion en corps de toul l’anglo catholicisme, les divergences <>m apparu profondes. Elles onl

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