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    1. PROVERBES (LIVRE DES)##


PROVERBES (LIVRE DES). TEXTE II VERSIONS

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étrangers, el à cet effcl ne retira même à celui de Jahvé qu’une partie de viii cœur. III Reg., m. i. Les proverbes avaient été pour lui œuvre de jeu iicssc ei d’âge mur. Iliui.. v, ’.i i i : vii, l ; x, 1-13. H ne pouvait alors songer à combattre un polythéisme <|ui n’existait plus qu’en souvenir, les baals canam ayanl été proscrits pour un temps par les effort : jugués ou successifs de Samuel, de Saûl et de David. Salomon fui un sage tel <|u’il en existail certai nement a son époque chez les < (rient aux et eu Egypte,

témoin Amenemope (voir plus haut », el capable en cette qualité de composer des maximes proverbiales. Lui refuser ce caractère sous le prétexte que les pro plièles préexiliens ne connaissaient point de « sages ni de sagesse » du genre, supposé par les proverbes, et que les siges ou la sagesse dont ils parlent ne sont en réalité que les faux prophètes et leurs fausses prédic tions, ls., xxix, 14, les scribes menteurs adultérant la Loi, Jer., viii, 8-9, c’est oublier que les prophètes des temps davidique et salomonien, conseillers des rois, par leur caractère et leur action, tenaient beaucoup plus du sage que du prophète : Nathan. II Reg., vii, etc., Cad, ibid., xxiv, Il sq., Semaïa, III Reg., xii. 22 sq., même Ahia de Silo, ibid., xi, 29, parlaient plutôt do sens rassis, et le premier surtout dans le genre gnomique du maSal parabolique. II Reg., xii, 1 sq.

3° L’auteur de la collection. Rien, au fond, n’empêche d’attribuer à Salomon lui-même la composition de la masse des proverbes renfermés dans les deux collections qui portent son nom. Bien dans ces proverbes mêmes qui accuse nécessairement un autre langage ou qui révèle un autre milieu social que ceux de l’époque des premiers rois. Il n’en est pas ainsi du long prologue et de l’épilogue entre lesquels se trouve enclavée la première de ces collections. Ici, l’éditeur use d’un style tout à fait différent de celui des collections salomonicnncs : ce ne sont plus des aphorismes indépendants l’un de l’autre, serrés en un vers de deux membres parallèles, mais d’amples et majestueuses périodes qui exhortent tout autant qu’elles affirment ou prescrivent ; et il peint dans ses leçons la société fortement agitée d’une époque de troubles politiques et do décomposition morale, telle que celle des derniers temps de la domination persane et des siècles de l’oppression hellénique : les violents et les impies opposés aux humbles et aux fidèles à la crainte de Jahvé, i, 10 sq., 22 sq. ; ii, 12 sq. ; iii, 31 sq. ; iv, 14 sq., etc. ; xxii, 22-23 ; xxiv, 1-2, 11-12, 19-20 ; les mauvaises mœurs introduites paries femmes étrangères, ii, 16 sq. ; v, 3 sq., 15 sq. ; vi, 24 sq., etc. ; xxiii, 26-28 ; la paresse, vi, 6-11 ; xxiv, 30-34 ; la gourmandise, xxiii, 19-21 ; l’ivrogneri ;, xxiii, 29-35… Sans doute trouve-t on dans les proverbes salomoniens un blâme sévère de toutes ces impiétés, perversités et injustices ; mais ce blâme est bref, comme il convient à une époque où l’homme injuste, impie et pervers dans le sens indiqué n’est qu’une exception individuelle dans une masse de valeur et de vertu moyennes, qu’il n’est point nécessaire encore de ramener à la sagesse à grand renfort d’objurgations et de vives peintures propres à éloigner ou à détourner du vice, de l’irréligion ou de 1 ? violence.

Quant aux trois appendices des « Paroles d’Agur », des » Paroles du roi Lemuel » et de la « Femme forte », il est à peu près impossible d’en déterminer l’auteur et la date. Les « Paroles d’Agur *, dans leur partie paré nétique, xxx, 1-10, 17, 32-33, proverbes d’un « sage réputé, bien qu’homme privé d’origine ismaélite, juif peut-être de race, et ainsi demi-étranger dans la société judéenne de ; v°-ive siècles, paraissent empreintes d’un certain pessimisme que nous ne retrouvons plus que dans l’Ecclésiaste (comp. xxx. 1-4, et Eccl., im et iv. 1-4). Fortement araméisantes du point d< vue

du vocabulaire et du stvle, les Paroles du roi Lemuel » trahissent également leur origine étrangère, vraisemblablement le |>as montagneux de Sélr, colonisé depuis le temps d’Ézéchias par des Israélite, essaimes de la tribu de Siméon. I Par., iv, 11-42. Le poème delà Femme forte. dont l’alphabétisme indique une assez basse époque, a bien pu être composé par le compilaleur du livre pour faire contraste avec le portrait de la femme étrangère, ou adultère, si souvent esquissé dans l’introduction, ii, 16-19 ; v, 3-20 ; vi, 21-29 ; vii, 16 27 : comme au banquet de la Sagesse il avait opposé celui de la Folie, ix, 13-tx. La fin de ce morceau, 30 b : La femme qui craint.Jahvé est celle qui sera louée… » l’assimile aussi à toute la première partie du livre, i, 7xxiv, 22, introduction, première collection salomonienne et épilogue, dont le loit motiv paraît bien avoir été celui de la " crainte de Jahvé », tout à fait inconnu, ou pour le moins absent des sections intercalaires ou supplémentaires des « autres paroles des sages « , xxiv, 23-24, des proverbes de Salomon recueillis par les gens d’Ézéchias, xxv-xxix, des paroles d’Agur, xxx, et de celles du roi Lemuel, xxxi, 1-9.

La rédaction de l’ensemble du livre des Proverbes pourrait alors se placer au cours du ive siècle avant notre ère, vers l’an 350. C’était l’opinion de dom Calmet, qui s’arrêtait au temps d’Esdras ou de « ceux qui revisèrent les Livres sacrés après la captivité de Babylone et qui les mirent en l’état où nous les avons ». Une date plus tardive que celle de l’ère persane, à savoir celle des débuts de l’influence grecque en Palestine, vers 300, s’imposerait toutefois s’il fallait voir dans la « femme étrangère » de l’introduction, dont tout bon Israélite doit se garder, la culture grecque elle-même (Clément d’Alexandrie, Strom., t. I, c. v, P. G., t. viii, col. 717), contre laquelle s’insurgeront plus tard les Macchabées. Il ne semble pas qu’il soit nécessaire de descendre plus bas. Cf. Vigouroux, Did. de la Bible, t. v, 1912, col. 787-789.

V. Texte et versions.

Texte.

Le livre dans

toutes ses parties a été écrit en hébreu, sous forme poétique. L’hébreu est celui de la période classique et n’offre que quelques mots uniques ou rarement employés élans les autres livres de la Bible hébraïque. Les araméismes y sont aussi relativement rares, sauf dans les « Paroles d’Agur » et surtout dans celles » du roi Lemuel ». Ce texte a soutïcrt plus d’un elommage dans sa transcription, comme le montrent déjà les corrections marginales ele la Massore, qui en général proposent de meilleures leçons en d’assez nombreux passages. Les manuscrits offrent de même quelquesleçonspréférables à celles du texte massorétique officiel, et cela en accord avec une ou plusieurs des versions grecque, araméenne ou Vulgate. viii, 16 ; xi, 25 ; xii. 28. Ces mêmes versions autorisent également plusieurs amendements avantageux dans les passages iii, 8 : viii, 36 ; ix, 1 ; x, 21 ; xvi. 14 ; xviii, 22. Cf. Kaulen-Hoberg, Einleitung in die heilige Schrift, IIe part.. Fribourg-en-B., 1913, p. 169.

Éditions critiques : S. Bær et F. Delitzsch, Liber Proverbiorum, Leipzig, 1880 ; (V. Béer, Prooerbia, dans Biblia hebraiect, éd. R. Kittel, 2e éd., Leipzig, 1913 ; A. Mûller et E. Kautzsch, The book of Proverbs in Hebrew, Leipzig, 1901 (Bible polychrome de P. Haupt).

La forme poétique est celle de la poésie hébraïque en général : le distique aux membres parallèles. Les vers ele plus eie eleux membres y sont assez rares. — La i™ s( ction (introduction) est toute en petits poèmes ele dimensions diverses, eiepuis le distique isolé, m. 29 et 30 seulement, jusqu’aux longs développements touchant la femme adultère, vu. et la Sagesse, viii. Elle renferme quelques tristiques. i, 22, 23, 27 ; iv, 4 : v, 19 ; vi, 3. 1 I. 22 ; vu. 22. 23 ; viii, 13, 29, 36, et un pentastique, viii, 30-31. Le parallélisme y est habituel lement synonymique, mais point toujours des plu^