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PROVID] NCE. PÈRES GRECS. LES APOLOGISTES

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du monde, manifesté an cette fin des temps a cause de vous >iui. par lui. eroyea en Dieu qui l’a ressuscité des morts et lui.i donne la gloire. On songe a l Petr., h. i, parlant du Christ, élu de Dieu pour.’tic mis a l’honneui. Prescience et élection se tiennent. Mais leur rapport n’es ! pas autrement précisé.

Act..ii, 23 : "Ce [Jésus] livré selon ledécrel arrêté « t la près » cnce de Dieu ". Tfj cbp’.aiisvT ; BouXfj xai prescience est nommée après le décret. Est-ce leur ordre logique ?

Rom., xi, 2. - : Dieu n’a pas rejeté son peuple qu’il a préconnu < ? Entendes : rejeté par rap port à la grâce chrétienne. Préconnu est Ici un terme de signification analogue à celle d* élection île », Hont… i. '>. et de selon l’élection. Ibid., 28. Prescience tt élection sont des actes divins associés dans quel ordre’.' Nous avons déjà cité 1 Petr., i, 1-2 : ’Pierre… aux élus… selon la prescience de Dieu le l’ère. OÙ l’élection paraît être l’appel.

I a maîtresse pièce de cette providence, qui. on l’oublie trop, est en fait surnaturelle, est, pour parler comme saint Paul, le i mystère du Christ. L’Apôtre écrit aux Êphésiens, i. 9-10 : - …en nous faisant connaître le mj stère de sa volonté en vue d’une dispensation réservée pour la plénitude des temps, à savoir tout rassembler sous un chef unique dans le Christ ce qui i ciel et ce qui est sur la terre. lit plus loin. m. …Cette grâce m’a été donnée… de mettn en lumière pour tous l’économie du mystère tenu caché depuis l’origine des siècles en Dieu, le créateur de toutes choses, pour que soit maintenant révélée…, selon son dessein éternel, la sagesse multiforme de Dieu. Cf. Col., i. 26 sq.

la prédestination n’est qu’un développement de ce i la providence divine troue son centre vital. crèves que soient ces indications de l’Ecriture, elles méritent d’être prises en sérieuse considération. ici que les Pères de l’Église ont trouvé le point de départ de leurs méditations sur le gouvernement divin des choses et des personnes et sur le plan qui le règle de toute éternité. Ici encore que la théologie des âges suivants, appliquant aux mêmes problèmes les ressources de la dialectique et de l’ontologie, a trouvé son point d’appui pour les vastes synthèses où s’est complu son génie.

Aucune mononrapliie d’ensemble a signaler. les récents commentaires sur les livres sapientlaux peuvent fournir, en m£me temps qu’une orientation générale, des données importantes.

A. LEMONNYER.


II. LA PROVIDENCE SELON LES PÈRES GRECS

L’affirmation de la providence divine — l’existence en Dieu d’un ensemble ordonné de de de dispositions dont son gouvernement

IVx « cution — se présente, pour les I’ères de unie une vérité fondamentale que la révélation présuppose et dont elle constitue le plus mt témo : i négation de la providence

lit le refus d’accepter toute l’économie chrétienne et contredirait même l’une des conclusions les plu* la philosophie hellénique. Le raisonne ment humain. en sont parfaitement cons cients, se montre sur ce point en spéciale harmonie ements de la foi. C’est pourquoi, si l’on ques opinions aventureuses d’Or : portant d’ailleurs sur des points secondaires, on doit unanime des docteurs et des theo-’"iir de la doctrine traditionnelle ; aucune Mon solennelle ne s>st trouvée nécessaire pour affirmer un dogme dont aucun conflit n’avait altéré la puret

mêmes raisons expliquent pourquoi les écrivains parlent relativement peu de la providence ; ils le

tout cependant, soit pour louei Jasa : esse et la honte de

Dieu, soit pour combattre les erreurs de certains philosophes, soit pour enseigner le peuple chrétien troublé par les idées manichéennes, si le premier de ces objets

leur est commun à tous, la polémique sera engagée et poursiiiv le surtout par les l’ei es du ir et tu ne siècle,

tandis que l’exhortation prévaudra chei les grands évêques docteurs de l’âge « les conciles ; elle atteindra son expression parfaite dans la prédication de saint Jean Chrysostome. l. Pères apostoliques et apologistes. II. L’opposition au gnOSticisme. Saint Jiciicc (COl. 948). [II. Ces premiers alexandrins et leurs disciples (col, 945). in Les Cappadociens (col. 919). V. Le grand théologien de la providence, saint Jean c.hrysostonie (col. 951). VI. Les seconds alexandrins (col. 955). IL Les Antiochicns (col. 956). VIII. La synthèse de

la théologie grecque, saint Jean Damascène (col. 958). IX. Conclusions (col. 960).

I. l’i eu s APosToi i<.’i i s 1 i pi ii ooisi es. - 1° Parmi

les Pires apostoliques, il n’en est point qui fasse aussi souvent mention de la divine providence que saint Clément de Hume dans son Éj lire aux Corinthiens. On l’eut distinguer à ce sujet une série de thèmes généraux, en liaison mutuelle, qui forment comme l’armature générale de la lettre : les affirmations doctrinales s’y unissent étroitement aux considérations morales que l’auteur a plus spécialement en vue. Tous les biens, et particulièrement les biens spiritu< ls. les v ertus, nous viennent de Dieu, xxxiv, 2-xxxv, i, Punk, Patres apostolici, t. r, Tubingue, 1901, p. 140-1 12 : d’où la nécessité de rendre grâces, xxxviii, l, p. 1 18, et défaire ce bien qui nous est donné, xxviii-xxx, p. 134-136 ; xxxiv, 2. p. 1 ld. Il nous faut imiter I lieu, qui ne cesse de faire le bien, xxxiii, 1-8, p. 140 ; imiter l’ordre et l’harmonie qui régnent dans ses œuvres, xxxv, 4-6, p. 142-1 il. En effet, Dieu gouverne dans l’ordre et dans la paix le monde visible qu’il a créé. x. p. 126-128. Ainsi, les chrétiens doivent ils respecter l’ordre ecclésiastique qui a été. lui aussi, établi par Dieu, dans l’ancienne alliance, xxxii, 1-2, p. 138, comme dans la nouvelle, xi.-xi.n. p. 150-152. Dans ce même ordre d’idées, dans lequel gouvernement divin et gouvernement ecclésiastique se rejoignent. Dieu est appelé « le créateur et l’évêque de tout esprit », nx, 3, ]>. 176, et Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans lequel se consomment tous les dons de Dieu, est le grand prêtre de nos oblations. xxxvi. 1. p. 111. C’est de ces hauteurs que Clément juge et dirime le conflit ecclésiastique qui divise la chrétienté de Corinthe.

2° Comme celle de saint Chinent de Rome, la pensée des apologistes du iie siècle est dominée par l’idée d’une providence divine qui gouverne le monde et accorde un soin spécial aux actions des hommes.

Saint Justin estime que la question de la providence et colle de l’unité de Dieu, de sa monarchie », font l’objet principal des recherches philosophiques. DiaL, i. P. G., t. vi, col. 17.’? c. Comme apologiste, il accorde une valeur particulière ; i l’argument prophét ique. Non seulement les ((induites de Dieu sont ordonnées, mais il les a révélées a l’avance, afin que, le moment venu, nous puissions reconnaître avec certitude son action. Apol., i. 30, col. 373-376 ; DiaL, vii, col. 192 BC. Justin insiste, de façon spéciale, sur l’aspect moral du gouvernement divin. Dieu a créé le monde pour l’homme, Apol., m. ">. col. 152 LC : celui-ci est doué de liberté, Apol., i. l’i. col. 392-393, il sera récompensé ou puni selon ses mérites, i, 43 el n. coi. Tel est l’ordre

immuable du fatum (lui’lien. Col. 393 B. Justin l’oppose au déterminisme fataliste des stoïciens, qui ne laisse place ni a la liberté humaine, ni à des mérites, ni à une vie future. Ibid. Par ailleurs, l’apologiste s’oppose aux philosophes qui estiment que la providence s’étend seulement aux genres et aux espèces et néglige les