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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/658

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ri rg v roi i ; i m i i 1 ; VGES DES vivants
:

l'Église entend simplement le purgatoire. De sacriflcio . 1. 11. c. i Palmier ! reprend la seconde expli cation île Bellarmln, op. cit., p. 7°. Billot, tout en recevant l’explication de Benoit l comme plausible, reprend la solution plus complète il<' Bellarmln, en ajoutant une considération (qu’il emprunte d’ailleurs.m commentaire de Sj l lus sur la Somme, SuppL, i relative a l'édification des fidèles :

r.uiiit n glise nous représente l’instant terrible de la mort, d’oti dépend l'éternité, tantôt ce lugement demiei qui eonftrmen solennellement le |ugemen1 particulier. De même qu’elle célèbre la naissance, la passion, la résurrection il ii Sauveur comme s’il nalssall encore présentement, comme s’il souffrait, comme -M ressuscitait, « l<- même elle ostnmémore les défunts comme s’ils étaient encore --niterre , i l’instant dernier de la vte ou se décide leur sort éternel, ou au contraire comme -i cet Instant ultime était transféré luaqu’au Jour de la colère, jour de calamité ri de misère, qui ilni o.' monde dans ii' îeu, comme en témoignent David « M i.i Sibylle. I. novtssimis, p, 108-109.

Même interprétation chez le cardinal Léplcier, n< nopissimis, p. 108,

L’explication proposée par Suarez présente un Intérêt très particulier. Sans doute elle suppose, comme les précédentes, « pul'Église se reporte au moment où l’Ame itait sur le point de quitter son corps ; mais Suarez admet une sortid’effet rétroactif de ces prières : H est probable çpæ cette initie de l'Église, même faite après la mort d’un fidèle, lui a pu profiter avant sa mort en raison de la prescience divine… Autrement comment l'Église pourrait-elle demandez un bienfait dépendant absolument d’une disposition antérieure '? : 0p. cil., dis)) Xl.V 1 II. seet.. n. 12. Stetitrup critique vivement la solution de Suarez. « Si cela suffisait, dit-il. nous pourrions au même litre prier pour les bienheureux, nous représentant le temps de leur mort et demandant a Dieu leur salut.

riologia, Inspruck, 1889, th. xxxv, p. 135. A quoi Ch. l’eseh fait observer que nous ne pouvons en réalité prier, même dans l’hypothèse de l’effet rétroactif de nos prières, que pour ceux a qui, hic et mine, nos prières peuvent encore être utiles. Op. cit., t. ix, n. 1. 17.

L’opinion de la valeur rétroactive des prières poulies défunts.i été reprise de nos jours p. ir Mgr Chollet, op. cit.. Pottseriptum : Un rayon dans ta nuit. p. 342 356, et Lettre pastorale sur La fia aux fins dernières, 1923. texte publié dans la Documentation catholique, 17 févr. ]

Que prétend donc l'Église ? Elle se reporte par une sorte de fetion au moment qui précède le jugement, c’est-à-dire .i la minute suprême ou les (unes sont encore dans la lutte. dans l’a » ! onie. disputées entre le lion infernal qui veut les deorer et l’archance qui veut les conduire dans le séjour de lumière, et la, elle supplie Dieu d’accepter ses prières et ses liostics delnuan-. : es et. en retour, d’accorder aux âmes dont elle fait mémoire les -r.ues de foi et de repentir qui les délivreront de la mort étemelle, des peines de l’enfer, des morsures du lion, des ténèbres île l’abtme.

1 'r il ne serait pas digne de l'Église de se livrer à une telle fiction si le fjeste « tait inutile, et si l’Ame ne devait eu tirer aucun profit. La réaJtté, c’est que l'Église, en se plaçant ainsi, par un retour sur le passé, au moment de l’agonie finale et en intercédant pour celui qui va paraître devant Dieu, sait que ses prières actuelles ont été vraiment présentes a Dieu a l’heure de cette agonie, que Dieu lésa consil’i ! a pu, dans sa miséricorde, s’en inspirer dans sa conduite envers l'âme… I'. 355.

l’our justes que soient ces considérations, elles

n’en doivent pas en faire Oublier une autre ; c’est que

nos prières liturgiques reflètent « luis leur archaïsme

l’imprécision de l’eschatologie primitive qui a été

-dessus

IV. IMS BOrfBAOl.IVAST-i POUR LB6 III. ' rat. — « Le suffrage est le secours par lequel les

fidèles aident les (unes du purgatoire, soil en raison du mérite de leurs bonnes œuvres, soit par leurs prières, soit parleurs satisfactions. Ch. Pesch, Praleel. theol., t. ii. n. 177. Les théologiens posttrldentlns se sont appliqués à mettre en relie ! trois points principaux : les bases doctrinales des suffrages, leurs bénéficiaires,

leurs modalités

1° Bases doctrinales. 1. La communion des saints et la doctrine du corps mystique. Dieu entendu le

premier point de dépari de nos théologiens est l'Écriture et la tradition, qu’on a étudiées plus liant : mais c’est au dogme de la communion des saints qu’ils

rattachent, avec toute la tradition, l’efficacité des

suffrages pOUT les morts. En ce qui concerne les l’eus et les.scolastiques, on trouvera la synthèse de leur

doctrine a l’art. Communion m s suxis, t. iii, col. 129 117. l.es erreurs protestantes sur l'Église,

corps mystique du Christ. ont fait préciser la doctrine des Suffrages en fonction de celle donnée spéciale.

La notion du corps mystique, étendue aux âmes du purgatoire, se trouve déjà insinuée par saint Paul, I Thcss.. îv. 16 ; I Cor.. x. 1 S. C’est déjà en raison du rapport de la messe au corps mystique que saint Augustin explique qu’elle puisse être offerte pour les défunts : Les âmes des fidèles deluiils ne sont pas séparées de l'Église ; elles sont membres du Christ. » De cir. Dei, 1. V c. i. /'. /… t. xi.i, col. 674. Au

ir siècle. Pierre h' Vénérable reprenait explicitement

cet argument, Epist. contra Petrobrussianos, 1'. L.,

t. ci. xxxix. col. S’il sq. Dans leurs commentaires sur la Somme de saint Thomas, III', q. viii, a. 2, les théologiens du r siècle font entrer les âmes -du purgatoire comme recevant l’inllux de la grâce et démérites de.Jésus-Christ. Cf. Emile Mersch, Le corps mystique du Christ, t. ii, Louvain, 1933, p. 'l’in. si cette doctrine du corps mystique ne fut pas expressément invoquée au concile (le Trente pour expliquer les rapports des Vivants avec les défunts, un des

évêques les plus marquants de l’assemblée, le futur cardinal Hosius, y lit appel ensuite dans sa célèbre Confessio fidei catholicse. C’est par cette doctrine du corps mystique qu’il montre que la messe peut être appliquée aux âmes du purgatoire : un effet du saint sacrifice est d’unir en quelque façon tout le corps du Christ, car le Christ s’y trouve faisant un. en lui, ceux pour qui on l’offre. C. XXII, dans Opéra omnia, Cologne, 1574, part. I, p. 139-140. Cf. Mersch, op. cit.,

t. II. p. 265, note 1.

Bellarmin reprend pour son compte l’argument du corps mystique, op. cit., t. II, c. xv, p. 122.

Cette doctrine du corps mystique, fondement dogmatique des suffrages pour les défunts, se retrouve soit explicitement, soit implicitement exprimée par les théologiens catholiques. Elle est, chez Suarez, a la base de toute la sect. i de la disp. XLVIII, De suflragiis. Voir également Gonet, Di pœnitentia, disp. XIII, a. 5, n. 61-62.

2. Le triple mode de suffrages.

Un autre présupposé doctrinal concerne la triple façon dont un membre du corps mystique du Christ peu ! subvenir aux besoins d’un autre membre. Ainsi que l’expose Suarez, toc. cit., n. 1, cette action mutuelle des membres du corps mystique répond à la déclarai ion de saint Paul : adimpleo eu quie désuni passionum Christi in carne mea pro corp ire ejus quod est Ecclesia. Col., i, 24. Non que la passion du Christ présente quelqui Insuffisance, mais il s’anit ici de la participation que le corps mystique lui même doit avoir a l'œuvre rédemptrice du Sauveur. Suarez, hic. cit., n. 5.

Or, les théologiens sont unanimes a enseigner que 'Ile participation revêt une triple forme : Vimpétralion, le mérite, la satisfaction, ci. Bellarmin, loc. cit.. c xiv ; Chollet, o/). cit., I. I. c. vi ; L’Ami du ci