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PURITAN ISMI.

L358

lieu Intermédiaire entre le de] et l’enfer : inima bona, mime dedita sit. statim atque dit, retint citlorum parttceps fit, stn autan eorporis ouluptiilibus implicite sit, ut anima Latronis qui confessua est, in parodisum Eden transfertur, ubi quum mater ialia omnia desideria pautatim contusa fuerint, ad gradum rrynt m resurreetione elevabitur. Liber radiorum, tr V, c v, . ;. cité par Assémani, Dissertatio de manophysitis, p. -'. :. On voil par cette dernière phrase que le purgatoire de Barhebneus * t t durer Jusqu'à i.i résurrection générale. Nous avons déjà trouvé la même opinion chez plusieurs autres Orientaux. Quant a l’utilité de la prière p<.ui les morts, Barhebneus l’enseigne très clairement : Animabus fiéelium, niai fœdotss existant, aliquod gaudium spirituai » est mediantibus orationibus pro  ; et si fadatte existant, mediantibus orationibus pro ipsis, magis cura bunt expolire sua spécula a maculis quss illis adhmrent, H naufragantium instar auxilium exspectantium a suis s, moveni s » ad salutem. Ego enim maximum jura men. orationibus. Liber radiorum, dans Kssé

mani. ibid., p. 22, <t Nairon, Euoplia, III' p ; irt.. e. m. p. 316.

Ajoutons que les Dialogues « 1° - saint Grégoire le Grand, où la doctrine « lu purgatoire est si clairemenl indiquée, furent traduits en arabe en 779, d’après la version grecque du pape saint Zacharie. Cf. E. Renaudot, CollecUones liturgiarum orientalium, t. n. éd. de Francfort, p. 107. Cette traduction a dû exercer quelque influence sur les chrétiens de langue arabe.

I t> sources ont été Indiquées au cours de l’article. On trouvera un exposé de la doctrine sur les fins dernières dans ces Fglbws dans le tome v de notre Theologiaarientalium, Paris. 1835, |. 336-347, 7.~>S-787 : vou surtout p. 341344, 77-t-7.s_>

M..h en.

PURITANISME.
I. Notion et description.
II. Historique abrégé.

I. Notion i r DESCRIPTION. —

On confond assez généralement les deux termes presbytériens et puritains'. El pourtant l’article Presbytérianisme a pu être écrit presque en entier sans même que soit prononce le nom de puritanisme. C’est qu’il y a en réalite une grande différence entre les deux notions. Le puritanisme n’est pas d’abord une doctrine incarnée dans une secte, (.'est un état d’esprit devenu un concept politique et l’idéal d’un parti. Le presbytérianisme au contraire est une conception religieuse devenue une et même, en certains lieux, une Église d'État. I ii historien anglais récent. George Macaulaj Trevelyan, remarque fort justement qu’il eut au moins trois snrti-s de puritains depuis l’avènement d’Elisabeth, ceux qui admettaient l'épiscopalisme, mais aspiraient a le purifier de toute souillure papiste ; ceux qui trouvaient meilleur le régime presbytérien* ; enfin ceux qui voulaient abolir tout pouvoir coercitif dans l'Église et laisser les individus se constituer librement en congrégations Indépendantes. England under the Stuarls. 1 1- éd., Londres, p. 61 sq.' Les historiens anglais ont noté depuis longtemps que pas un des chefs puritains du Long Parlement n'était

ytérien, que ni Pym (1584-1643), ni Hampden 1 1594-1643), n'étaient opposés a l'épiscopalisme et que ce fut uniquement pour des raisons politiques que les puritains démocrates se jetèrent dans le système presbj térien, au temps de l’assemblée « le Westminster (années (643 sq.), pour mieux combattre le parti royal igner l’alliance précieuse de l’Ecosse

presbj térienne.

II suit de la que l’on ne peut faire du puritanisme qu’une description psychologique et théologique. Deux

I ont fait le puritain : le culte de la Bible et le dogme de la prédestination calviniste.

Le puritain est avant tout l’homme d’un livre, n ne connaît et ne cui connaître que la Bible. Elle est pour lui le code religieux, moral, social, liturgique, politique, La Bible dit tout, renferme tout, renseigne sut tout, la Bible est tout. Le timeo hominem unius lil’ri doit être appliqué au puritain plus qu'à tout

autre. Sou livre le guide, l 'inspire, le disculpe, l’ali

soûl ou le glorifie en tout ce qu’il fait. Le ton grave des grands prophètes entre dans son langage. Les

Images orientales de la littérature hébraïque donnent

un accent étrange au sombre enthousiasme qui l’a nime. Il est volontiers sentencieux, dogmatique, apocalyptique. Et ce n’est pas seulement l’expression

qui est ainsi transformée, c’est aussi la pensée, la conduite, la vie tout entière. Le puritain prend en horreur les vanités du monde, l’art, la littérature profane, le théâtre, et surtoul les modes et les jeux.

La joie élisabéthaine, comme disent les Anglais, aussi

bien que la trivolité de la cour des Stuarts, à commencer par Jacques 1°. n’ont pas eu d’ad ersaires plus détermines. Le puritanisme fait profession de mépriser les jouissances sensibles, il se pique de justice, de liberté, de self-control absolu, de noblesse d'âme et pardessus tout d’obéissance à la parole divine, contenue dans la Bible. Le puritain est l'équi valent de notre janséniste, du piétiste luthérien, du stoïcien de l’antiquité. Il ise a être au-dessus de l’humanité. Il est éminemment cornélien, mais avec une nuance de raideur et d’ostentat ion qui confinent au pharisaisine. Le puritanisme nous apparaît donc comme une prodigieuse exaltation et une sorte d’hypertrophie de la foi calviniste. Que les circonstances s' prêtent, et ce fanatique, qui affecte de n’aimer que les douces et innocentes joies de la famille et de l’amitié, sera aisément sanguinaire, tout comme ces révolutionnaires de 1793 qui passaient sans transition des attendrissements d’un foyer bourgeois aux violences meurtrières des clubs.

Mais ce n’est pas seulement la lecture assidue de la Bible qui explique l'état d’esprit puritain. Il faut recourir pour le comprendre au dogme calviniste de la prédestination. Nous avons dit que le puritain est l’homme d’un livre, l’homme qui ne peut remuer la tête sans qu’il tombe de ses lèvres une sentence biblique, un verset de psaumes ou une adjuration des prophètes d’Israël. Mais nous devons maintenant compléter cet le définition : le puritain est l’homme qui se sait prédestiné ». Et comment le sait-il ? Précisément par ce goût de la parole sacrée qu’il découvre en lui. De la Bible il passe à l’ivresse de la prédestination. C’est que pour Calvin, comme du reste pour Bucer, révolution psychologique et morale d’un élu est quelque chose de saisissable, de perceptible, et qui diffère de tout au tout de l'évolution du réprouvé. Les élus forment au sein de la société religieuse un cercle privilégié. La loi divine reluit dans leur existence tout entière. Ils se tiennent donc d’autant plus droits et raides devant la masse méprisable des réprouvés — à qui Dieu a refusé les grâces qui conduise ut au salut — qu’ils se sont inclinés plus bas devant Dieu, dans le sentiment profond et excpiis de leur impuissance. Le puritain est ainsi une Bible hante. Il ne possède pas seulement la Bible comme un lire ou sont renfermés tous les sec-rets. Il la it, il la réalise, il en accuse les traits, i) la résume en ses actes, dans ses attitudes morales et religieuses. On oit en lui, par transparence, a la fois la Loi et l'Évangile, que Luther opposait et que Calvin unit. Les puritains sont les bénis du Père, les lils du paradis. Ils ont déjà un pied au ciel pendant qu’ils poursuivent leur existence terrestre, qui n’est plus pour eux une épreuve, depuis qu’ils en ont percé le mj stère et vaincu les ombres. Le puritain est donc en définitive « celui