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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/706

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PUSÉYISME ET RITUALISME. LES DIFFICULTÉS

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K— danger que court l’Église d’Angleterre, dont l’exis lence est mise en péril par les dissensions Intérieures.

b) Application du « Public worship rtgulation ad, r.’cst dans eette exaspération « .K-s es [mis que la Churcb Association.i poursuivre l’application du Publie worship régulation ad, avec Lord Pensance, Juge de première instance, siégeant eu palais primatiai de

l.ambeth

l.i première victime de Lonl Pensance fut le Rév. Rldsdale, cure de l’église Saint Pierre à Folkostone, condamné en première Instance (févr. 1876), pour douze irrégularités liturgiques, et par le Conseil privé (12 mai 1877). Puis ce fui K— Rév. Dale, curé île Salnt-Védast, a Londres, le Rév. Edwards, curé de sailor’s chapel, ft Bristol, K’Rév, Tooth, curé de la

paroisse de llateham. faubourg de Londres, Celui-ci était, le 22 janvier 1877. emprisonné pour avoir méprise le tribunal : il avait protesté contre le Public worship régulation ad, déclarant qu’il ne se soumet trait pas à l’autorité d’une loi qui n’avait pas été a ccep tée par l’Église, nanties poursuites suivirent, contre S. Fatthorn Green, de Saint Jean ; contre Miles Platting, qui fut arrête en 1881 et resta en prison pendant deux ans ; contre Mackonochie, qui, las de la lutte, céda aux instances de lait et résigna son bénéfice de Salnt-Alban, le l « décembre 1882, et sa nouvelle paroisse de Saint-Peter in Docks, le SI décembre 1883 ; contre le Rév. Bell Cox, curé de Saint-Margaret, à Liverpool, emprisonné en 1887.

Le résultat de ces poursuites et de ces emprisonnements ne fut pas celui qui avait été attendu : il révolta l’opinion publique. Dans un meeting de l’English Church Union, en 187 1. l’usey montra qLC l’appel au Parlement impérial pour abattre le ritualisme est un témoignage Impressionnant de la force du mouvement. Liddon insista sur l’incapacité d’un parlement composé de protestants dissidents, de catholiques, de juifs, pour décider de questions théologiques. Phillimore souligna la contradiction des jugements du Conseil privé dans les deux affaires de Mackonochie et de Purchas. Simpson, op. cit., p. 1 17. Tait lui-même, qui avait pris l’initiative du Public ivorship regulution acl, se sent obligé à plus de modération ; mais il se trouve impuissant à arrêter les progrés du mal. Quand a fut emprisonné, il essaya en vain d’obtenir du Parlement son élargissement ; il échoua également dans ses tentatives à cet effet auprès de la Church iation. Alors il f ? it appel à l’intervention de l’archevêque d’York et de l’évêque de Manchester, dont dépendait Green. qui réussissent à faire libérer le prisonnier. Dans une conférence donnée en décembre 1880. il se déclara disposé à examiner favorablement les changements qui seraient demandés et répudia toute intervention violente ; il renouvela ces dispositions dans une lettre au Guardian, du 31 décembre 1880. L’évêque de Londres, Jackson, constatait lui aussi l’échec du Public worship régulation ad. Le parti evamjelical lui-même, pourtant si opposé au revivnl. montrait sa désapprobation de telles mesures. On était surtout frappé de la partialité des juges, c Si les symboles, faisait remarquer le docteur Liddon. peuvent être omis et si les plus évidentes directives des rubriques peuvent être rej —tées sans susciter de plaintes de la part de l’autorité, il n’est pas juste de punir certains excès cérémonies, s’il y a . de l’emprisonnement et de la privation des bénét treh Troubles, p. xxviii, dans Simpson,

op. cit., p. 150-151.

1. Le tribunal archiépiscopal de Lambelh. Apaisèment. — L’archevêque de Cantorbéry, Benson, qui avait succédé a lait en 1883. entreprit de rétablir l’harmonie dans l’Église d’Angleterre sur les points disditis du cérémonial. Pour résoudre les difficultés ci

apaiser les doutes qui peuvent SUrglf dans l mteipic

tatlon ci l’exécution des rubriques du Prayer book, on

devra d abord s’adresser a l’evéquo du diocèse, qui, B M discrétion, ordonnera les mesures qu’il jugera nécessaires, en ayant soin de ne prendre aucune disposition qui soit contraire au contenu de ce livre. I SI si

l’évêque du olocèse est lui-même dans le doute, il soumettra le cas a la décision de l’archevêque.

L’intervention la plus significative du tribunal archiépiscopal de Lanibelh fut celle que suscita la

Churcb Association contre l’évêque de Lincoln, King.

Ce dernier n’appartenait pas au parti rit liai ist c ; mais il avait toujours cherché à développer autour di lui une foi et une pieté inspirées des doctrines catholiques et, de ce fait, les pratiques ritualistes s’étaient largement répandues dans son diocèse. La Churcb Association pensait frapper un grand coup en accusant

un évêque et en obtenant sa condamnation. Le procès

commença en février 188 ! > pour durer jusqu’au -1 février 1890. La sentence fui publiée le 21 no

vembre 1890. Dans le long exposé des motifs l’archevêque récuse habilement les précédents du Conseil privé. Quant aux griefs invoqués contre son suffragant, il aboutit à un compromis, s’appuyant sur des recherches historiques, qui laissait une latitude sufli-Sante aux ritualistes, tout en condamnant les exagérations. Le jugement fut applaudi par tous les modérés j compris les highehun luncri. C’est la chose la plus courageuse qui soit venue de Lambcth depuis deux cents ans, écrivait Church. L’évêque de Lincoln l’accepta, disant pouvoir s’y soumettre en conscience.

Les protestants en furent dépités. La Church Association en appela au Conseil privé. La décision de l’archevêque allait, en effet, notamment contre la sentence du Conseil privé de 1871, qui avait déclaré illégale l’eashvard position. Le Conseil privé attendra deux ans pour publier sa décision. Les hommes politiques en avaient assez de toutes ces discussions en matière de costumes, de posture, de formes du rituel » (Lord Salisbury), qui ne pouvaient que briser l’Église ou séparer d’elle des éléments d’ailleurs excellents. Aussi le Conseil privé ne lit-il qu’approuver la décision de l’archevêque.

Le jugement de Lambeth. approuve par le Conseil privé, n’intéressait pas seulement un cas particulier ; il eut une portée générale et, comme le remarque le Church Times du 5 août 1892, donna le signal de la fin des poursuites judiciaires et de la persécution. Pleine satisfaction n’était pas encore donnée aux ritualistes : l’Église d’Angleterre demeurait toujours sous le contrôle de l’État, puisque le Conseil privé avait dû intervenir pour autoriser l’intervention de l’archevêque et pour approuver sa sentence. Néanmoins, les ritualistes pouvaient demeurer fidèles à leurs pratiques dans l’ensemble.

L’accalmie qui suivit fut favorable au développement du ritualisme. D’après le Tourist’s Church guild, le nombre des églises où l’on observait Veast ward position s’était successivement élevé en 1884 à 2 "51 ; en 1896, à 5 964 ; en 1898, à 7 044. Même progression pour les autres rites contestés, les vêtements ecclésiastiques, les cierges d’autel, le mixed chalice, etc. » Thureau-Dangin, op. cit., t. iii, p. 508, note 1. La Church Association estimait à 9 000 le nombre des clergvnii nqui favorisaient le mouvement vers Rome dans l’Église nationale ». Ce n’est pas seulement le cérémonial qui devient de plus en plus catholique ; mais Ss pratiques de la dévotion catholique s’introduisent et se développent ; des associations se fondent en vue de la prière pour les défunts, The Cuilrl of ail SOUls ; les livres de prières et les manuels

de dévotions empruntés aux catholiques se diffusenl

largement ; Lord Halifax donne, en 1895, une vive