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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/710

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    1. PUSÉYISME##


PUSÉYISME. L*ANGLO-CÀTHOLlCISME. I.’UNION ROME

I 106

Une plus grande variété est Introduite dans les parties propre* de la messe, par l’addition de colli épttrea et évangiles, pour les fériés du carême, les semaines de Pâques et de la Pentecôte, par l’accroissement des fêtes de saints commémorés. Oi autorise une tête du (.l’Tpus Christi, ou plus exactement une messe en action de grâces pour l’institution de la sainte communion.

La révision était prête au début de 1927 : du 7 février au > i mars, le texte fut examiné et approuvé par les deux Convocations de Cantorbéry et d’York ; du S m 7 juillet, il fut soumis à la Church Assembiy, dont les trois chambres, évêques, clergé et fidèles, l’approuvèrent. Il n’avait rencontré qu’une faible majorité a la Convocation et a la Cburcb Assembiy, opposition qui se fondait principalement sur le second

canon, la réserve et la prière pour les morts. Du. Il au

15 décembre, le Parlement l’examina ; le projet fut « ccepte a la Chambre des Lords, où les évêques purent le défendre, mais repoussé a la Chambre des Communes par une majorité de quarante-deux voix. La vraie raison de cet échec se trouve dans les tendances romanisantea - du nouveau livre de prières. De plus, voulant plaire aux deux partis extrêmes, il avait salement abouti a les mécontenter tous les deux. Cfe D o cumen tation eath., t. xix. col. 707 7 17. 1027-1071.

Les eve pies pensèrent que, à l’aide de quelques modilications, ils pourraient vaincre l’opposition de la Chambre des Communes. Mais l’intervention du Parlement avait de nouveau soulevé la question de l’indépendance île l’Église : l’Église d’Angleterre avait-elle la liberté de régler elle-même l’organisation de son culte, ou devrait-elle toujours se courber sous la férule de l’État ? Avant le rejet du projet, les anglocatholiques avaient déjà pris position : « Il n’y a qu’un remède possible a la situation : l’Église doit revendiquer le droit de nommer elle-même ses chefs et de décider elle-même de ses propres allaires. » Cf. Couturier, Le Book of common prayer » et l’Église anglicane, p. 166. Et l’on recommença de parler de séparation.

Dans le second projet la rubrique sur la réserve recevait de nouvelles restrictions. La réserve perpétuelle exigeait une autorisation spéciale de l’évêque, qui ne serait donnée que s’il y avait vraiment nécessité. La réserve transitoire, pour la communion d’un malade, serait permise, mais l’évêque désignerait l’endroit où elle serait conservée : dans un réceptacle ou coflre-fort ; il pourrait la faire reléguer à la sacristie, si c’était nécessaire, pour éviter toute manifestation de culte ; le ministre seul aurait la clef du coffre et il il ne pourrait toucher à la réserve que pour la communion des malades ou pour le renouvellement hebdomadaire des espèces.

Le nouveau compromis se réalisait aux dépens des anglo-catholiques, sans satisfaire leurs adversaires. La discussion reprit dans la presse sur la iés srve, ainsi que sur la question du jeune eucharistique, qui, à la Church Assembiy, sera déclaré louable mais non obligatoire. Le 6 février 1928, le nouveau Prayer book reprit les pérégrinations qu’il avait faites l’année précédente : le 15 février une approbation de principe était donnée par les trois chambres de la Church nbly ; le 29 mars, par les deux Convocations, où la majorité fut moindre que l’année précédente. Enfin, le. Il juin, la Chambre des Communes le rejetait malgré de beaux plaidoyers en sa faveur par Lord Cecil, par Churchill et par le premier ministre Baldwin. La crainte du i désétablissement », la perspective de voir les anglo-catholiqm tacher de l’anglica nisme au profit de Home, n’émurent point les députés. A une majorité plus forte qu’en 1927 ils refusèrent -d’adopter le nouveau Prager Book.

Lu fait, ce nouveau livre de prières, avec l’irapor

tance donnée au sacrifice eucharistique, avec ses

prières pour les défunts, avec l’admission, si restreinte

qu’elle soit, de la réserve, était trop opposé a l’esprit protestant de l’ensemble de la nation pour être admis.

D’autre part, » il était tout a i ut Impossible de réaliser la revision a un niveau qui pût contenter la Chambré des Communes. Le luthérien Heller pense que, si les évêques anglicans avalent condamné complètement

la réserve, ils auraient pu être l’occasion d’un schisme

désastreux. Simpson, op. cit., p. 251-252.

La situation des évoques, après ce double rejet, était délicate. Ne pas tenir compte du Parlement était un défi dangereux. S’y soumettre était abdiquer

le droit de l’Église de régler sa liturgie, renoncer a son indépendance spirituelle. L’archevêque de Cantorbéry avait proclame officiellement à la Convocation, en termes soigneusement pesés et approuvés avec chaleur, le droit de l’Église de régler ses dévotions. Le Prayer book modifié devint, en réalité, une base pour les diseussions synodales. Les évoques agirent chacun dans son diocèse. L’un d’eux revendiqua le droit de l’évêque d’ordonner la liturgie suivant les besoins spirituels de ses diocésains. Un autre permit à cent soixante de ses prêtres de continuer à réserver les éléments consacres comme auparavant, en observant toutefois les prescriptions du Prayer book de 1928.

Lu cela, comme en bien d’autres choses, il y eut de nombreuses divergences. L’action collective de l’épis copat était impossible. « Mais ce qui est significatif, c’est que le rejet de la revision par le Parlement a amené les évêques à proclamer leur indépendance spirituelle d’une manière qui aurait été impossible au siècle précédent. Et cette indépendance spirituelle est un de ces grands principes sur lequel le revival catholique avait résolument insisté… » Simpson, op. cit., p. 253.

La réunion à l’Église catholique.

1. Comment

les anglo-catholiques envisagent la réunion. — L’indépendance de l’Église ne peut être réalisée dans une liglise d’État. La restauration des principes catholiques dans la doctrine et dans le culte conduisait tout naturellement les anglo-catholiques à porter leurs regards vers la grande Église du continent. L’idée d’une réunion possible avait déjà été chère à Pusey (cf. col. 1384). Le concile du Vatican l’avait désilljsionné et découragé. Cette idée fut reprise en 1891 par Lord Halifax, le président de l’English Church Union, encouragé par un lazariste français, F. Portai. L’encyclique Apostolicse curæ (1896) sur les ordinations anglicanes émut Lord Halifax, sans toutefois lui faire perdre tout espoir. Il sera l’âme de la propagande en faveur de la réunion au xxe siècle.

Nous n’avons pas l’intention de traiter ici de toute la question de l’union des Églises, mais uniquement de préciser l’attitude des anglo-catholiques à cet égard. Pour connaître la doctrine catholique sur ce point on se reportera aux lettres encycliques de Léon XIII, Ad Anglos, du 1 1 avril 1895, Salis cognitum, du 29 juin 1896, de Pie XI, Ubi arcano, du 23 décembre 1922, Mortalium animas, du 6 janvier 1928.

Comme les tractariens, les anglo-catholiques sont opposés aux conversions individuelles ; ils ne veulent envisager que la réunion de leur Église à l’Église romaine, une corporate reunion. A la suite de Pusey, ils veulent une réconciliation avec Rome qui ne serait pas une soumission humiliante, mais qui serait réalisée par des négociations fondées sur des concessions mutuelles.

La position anglicane sur ce point a été exposée et discutée dans la seconde conférence de Malines (1 1 mars 1923). Le mémorandum préparatoire, rédigé par trois anglicans de nuances diverses, supposant