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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/709

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l’I SÉYISME. I. Mil.O-GATlIOLICISMi ;. DOCTHINKS

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des dévotions rattachées a la prière « lu soir ; l’évêque Temple permit les dévotions privées, mais rejeta celles qui sont organisées par le prêtre. Le docteur Darwel] Stone résuma la question « les dévotions extraliturgiques en quatre propositions : 1. La présence de Notre Seigneur dans le sacrement est attachée au lite. non a la loi du communiant. 2.. Il n’y a pas de raison de supposer que cette présence est limitée de façon à ne pas persister après l’offrande du sacrifice et la communion. 3. Cette présence est celle de Notre-Scigneur lui-même ; par le fait, il doit être adoré dans le sacrement. 4. S’il est vrai que la présence de Notre-Seigneur est permanente, non transitoire, l’adoration n’est pas restreinte au temps de la liturgie, mais elle doit avoir lieu quand le sacrement est conservé. On invoqua aussi en faveur de la dévotion extraliturgique le fait que cette dévotion commença à l’âge d’or de l’Église, que son développement fut dû au besoin de nouvelles méthodes pour stimuler l’esprit de dévotion et qu’il accompagna une augmentation de la fréquence des communions. La conférence refusa de se placer sur le terrain de la légalité ; le seul côté doctrinal fut examiné : mettre la pratique d’accord avec la doctrine de la présence réelle. Le seul argument qui empêche de reconnaître les dévotions en l’honneur du saint sacrement est que l’eucharistie fut instituée pour être un sacrement et un sacrifice. C’est se détourner du but de l’institution que de l’utiliser pour l’exposer et bénir les fidèles. On a remarqué que, lors de cette conférence de Farnham, on n’avait entendu prononcer aucun de ces termes blessants : fétiche, idolâtrie, superstition, que l’on appliquait si facilement autrefois aux nouvelles pratiques inspirées par le catholicisme romain.

Les synodes diocésains qui se réunirent à cette époque et qui traitèrent de la question de la réserve témoignent des progrès réalisés. Ainsi au diocèse de Southwark, 419 clergymen approuvèrent la réserve, contre 115 opposants ; 485 contre 31 laissèrent à l’évêque le soin d’en régler le lieu et le mode ; mais la question de savoir si la réserve pourrait être utilisée dans le but de dévotion ou d’adoration publique fut repoussée par 441 non contre 78 oui. Cf. Simpson, op. cit., p. 264. On n’en continuait pas moins à rendre un culte public au saint sacrement : de ce chef, le Rév. Wason, vicaire de Cury, au diocèse de Truro, et le Rév. "Winter, curé de Saint-John, à Taunton, furent condamnés par la Bishop’s consistory court, pour avoir introduit dans leur paroisse la bénédiction du saint sacrement, et destitués (1919-1920). Cf. G. Coolen, La dispute du saint sacrement dans l’Église anglicane, dans Rev. apolog., t. xxxi, p. 206-211, 277-287.

Les projets de revision du Prayer book (cf. infra) marquèrent une tentative de réaction prononcée contre la réserve, malgré le fort mouvement qui se manifestait partout en sa faveur. Cette tentative de restriction avait pour cause les actes de dévotion dont elle était l’objet, la tendanceàorganiserdes cérémonies paroissiales extraliturgiques. Les anglo-catholiques expliquèrent bien que la raison essentielle de la réserve était et avait toujours été la communion, que le culte qui était associé avec elle n’était pas un but, mais une conséquence accidentelle. Cette distinction ne put convaincre les opposants, surtout parce qu’ils voyaient ces dévotions devenir la forme normale des services dominicaux. C’était au point que l’évêque Gore se disait empêché « d’assister ou de prêcher à l’office du soir dans les églises appelées avancées, car il serait contraint de suivre les fonctions suivantes : vêpres, sermon, puis procession transportant la réserve au maître-autel où on l’expose, et bénédiction… » Simpson, op. cit., p. 262.

3° La révision du « Prayer book ». — Durant le

cours du XIXe siècle la question de la revision du Book of common prayer avait été soulevée à diverses reprises. Les ritualistes s’y étaient opposés, car elle aurait été laite contre eux, surtout en ce qui concerne la rubrique des ornements ; mais au début du xxe siècle cette re vision parut inévitable : les négligences des evangelicals et les additions des ritualistes avaient jeté l’Église anglicane dans un invraisemblable chaos au point de vue cérémoniel. Remettre un peu d’ordre dans la maison, sortir de l’illégalité, introduire de la variété dans les ollices et les rendre plus attrayants, telles furent les principales causes de la revision du Prayer book. Cf. Knox, op. cit., p. 229-232.

Cette fois les anglo-catholiques prirent une part active aux discussions dans le but de faire prévaloir sinon toutes leurs innovations, au moins celles auxquelles ils tenaient le plus. Ils y étaient encouragés par la sixième conférence de Lambeth, qui avait émis un vœu favorable à une revision dans le sens catholique.

La procédure de revision serait différente de ce qu’elle aurait été au siècle précédent, grâce à la loi du 23 décembre 1919, Church oj England assembly act, ou plus communément Enabling act, par laquelle le Parlement se déchargeait sur l’Église elle-même de la discussion des questions religieuses, se réservant seulement d’approuver ou de rejeter les décisions prises. L’étude de la revision avait commencé avant le vote de cette loi : sur le rapport d’une commission royale, le roi avait autorisé, en 1904 et en 1906, les évêques à préparer un projet. Commencé aussitôt, interrompu par la guerre, le travail dura vingt ans. Il était difficile ; les évêques voulaient concilier les diverses tendances de l’Église anglicane, celle des anglo-catholiques, celle des libéraux, celle des partisans du statu quo. Ils aboutirent à un compromis qui se manifesta par des rubriques « alternatives », variantes laissées au choix du célébrant. Il en fut ainsi notamment pour la cène. Le canon de 1662 est modifié aux dépens de sa cohésion. La prière de la consécration est précédée d’une formule qui spécifie que le Christ est mort sur la croix pour notre rédemption, oblation constituant un sacrifice parfait et suffisant, qui a satisfait pour tous les péchés du monde. De plus, le récit de l’institution est suivi d’une invocation au Saint-Esprit, par imitation de l’épiclèse de la liturgie grecque, mais en des termes qui introduisent la doctrine calviniste. Le Saint-Esprit est invoqué pour bénir et sanctifier les fidèles et aussi le pain et le viii, afin que ce pain et ce vin « puissent être en nous le corps et le sang » du Christ. Cela laisse supposer que l’on enlève toute efficacité aux paroles de la consécration et que l’action du Saint-Esprit ne se produit qu’au moment de la communion. Une formule alternative est donnée également pour le baptême, avec des suppressions qui devaient contenter le Broad Church.

Parmi les concessions faites aux anglo-catholiques il faut mentionner le maintien de la rubrique des ornements édouardiens de 1549, l’addition d’eau au vin dans le calice, la forme d’hostie. La réserve est prévue pour la communion des malades, avec beaucoup de restrictions : il faut autorisation spéciale de l’évêque, on doit la placer dans un coffre, du côté nord, elle ne peut être l’objet d’aucune adoration, exposition ou autre cérémonie. Pour le mariage, malgré la loi anglaise sur le divorce, le nouveau Prayer book maintient l’affirmation de l’indissolubilité du mariage. Des prières sont insérées pour les morts, avec une messe pour les défunts, contenant le Requiem seternam…, malgré l’art. 23 qui condamnait la doctrine romaine sur le purgatoire comme une chose folle, vaine, inventée, sans base ni garantie dans l’Écriture.